Essai NISSAN Juke
Vincent Desmonts le 08/11/2010
Avec son style hors du commun, le Nissan Juke a tout l'air d'un concept-car descendu dans la rue. Mais ses prestations sont-elles à la hauteur de son design ?
Présentation
Le beau succès du Qashqai a poussé Nissan à décliner le concept du « Crossover » à toutes les sauces, y compris à celle du SUV citadin. Malgré son style musclé et un tantinet agressif, le nouveau Nissan Juke ne mesure ainsi que 4,13 m de long, soit seulement 6 cm de plus qu'une Alfa Romeo MiTo.
Une compacité qui se paie côté habitabilité : les places arrière sont exiguës, le coffre étroit et peu pratique. Si la finition apparaît très moyenne, l'équipement complet et la présentation intérieure originale (console centrale façon réservoir de moto) remontent heureusement le moral.
Malgré son look haut perché, le Nissan Juke n'a aucune prétention tout-terrain. La gamme n'offre d'ailleurs qu'une seule version à quatre roues motrices, les autres étant de simples tractions, comme notre modèle d'essai, doté d'un tout nouveau moteur 1.6 turbo essence de 190 ch. Un bloc plein de punch, mais manquant de raffinement : sonorité quelconque, à-coups causés par un accélérateur électronique brutal, commande de boîte mal guidée, consommation élevée. Ses 240 Nm de couple ont en outre du mal à passer au sol, le train avant se laissant facilement déborder, même sur sol sec.
Bref, l'agrément général n'est pas à la hauteur des ambitions affichées, surtout comparé à une Mini Countryman Cooper S. Oui, mais le Nissan Juke sort alors son argument massue : le prix ! À 22 740 € tout équipé, il s'affiche largement 5 000 € moins cher que la Mini. La messe est dite...
Design extérieur et intérieur
Nissan a osé : le Juke est le sosie quasi parfait du concept-car Qazana présenté au salon de Genève en 2009 ! Il est l'oeuvre du bureau de design londonien de la firme, assisté du studio nippon, tous deux sous la férule du patron du style Nissan, le japonais Shiro Nakamura.
Les « créatifs » affirment s'être inspirés à la fois des buggys des années 60, des voitures de rallye, des motos... Il en résulte un drôle de mélange entre sportive, SUV et citadine qui ne laissera personne indifférent. On aime ou on déteste, mais force est de reconnaître que le Nissan Juke intrigue les passants !
L'habitacle est plus traditionnel, la seule excentricité étant cette console centrale assortie à la carrosserie, qui évoque le réservoir d'une moto.
Pour le reste, le style extérieur a imposé des concessions : l'espace est compté aux places arrière (notamment en hauteur et en largeur), tandis que le coffre est étroit et peu pratique (seuil de chargement haut). Cette finition Tekna excuse sa finition assez légère avec un équipement ultra-complet, qui inclut sièges cuir chauffants, accès et démarrage sans clé, système de navigation ou encore climatisation automatique.
Mécanique et châssis
Le Nissan Juke inaugure un inédit moteur 1.6 turbo essence. Doté de l'injection directe et du double calage variable (côté admission et échappement), il fait partie de cette nouvelle génération de moteurs essence destinés à réduire les émissions de CO2 sans pour autant dégrader l'agrément de conduite. Le Juke 1.6 DIG-T peut ainsi revendiquer 190 ch et 240 Nm de couple, mais seulement 159 g/km de CO2.
Le Juke est bâti sur la plateforme B de l'alliance Renault-Nissan, utilisée également par la Renault Clio. Mais elle a été ici allongée et élargie, avec notamment des voies avant et arrière atteignant 1 525 mm.
Les suspensions avant adoptent un schéma Mac Pherson, avec un berceau renforcé, tandis que l'essieu arrière repose sur un économique essieu de torsion. À noter qu'en version quatre roues motrices, le Nissan Juke 1.6 DIG-T troque sa boîte manuelle à six rapports contre une transmission à variation continue, tandis que l'essieu arrière travaillant en torsion est alors remplacé par un plus performant train multibras.
Autant de modifications qui expliquent le surcoût coquet (3 300 €) de cette version. Dans tous les cas, la direction est dotée d'une assistance électrique.
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Sur la route
Sous ses apparences de crossover pour mère de famille, le Nissan Juke 1.6 DIG-T cache un tempérament de feu ! Les chiffres annoncés sont éloquents : 215 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 km/h effectué en 8 secondes, voilà qui mérite le respect.
Reste que les performances sont une chose, l'agrément en est une autre. Le moteur 1.6 turbo affiche hélas une sonorité quelconque, son accélérateur électronique peu progressif génère des à-coups, la commande de sa boîte est mal guidée.
Quant à la consommation réelle, elle est bien loin des 6,9 l/100 km revendiqués par le constructeur : lors de notre essai, nous avons plutôt relevé entre 11 et 12 litres ! Autant dire qu'à ce train-là, le petit réservoir de 46 litres est rapidement siphonné...
Côté châssis également, le Juke devrait prendre des leçons de savoir-vivre. Le train avant se laisse facilement déborder par le couple (même sur le sec!), tandis que les suspensions fermes chahutent les passagers. Quant à la direction assistée électrique, elle est certes agréablement directe, mais elle manque de feeling.
Bref, le Juke affiche un certain déficit de raffinement, surtout s'il prétend rivaliser avec une Mini Countryman. Mais le Japonais reste modeste côté tarif, ce qui permet d'excuser ses faiblesses...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation