Essai NISSAN Juke Nismo
Nicolas Valeano le 05/02/2013
Le Juke est le premier modèle en Europe à recevoir le badge Nismo, pour « Nissan Motorsport ». La couleur est annoncée, il va y avoir du sport... même si le petit crossover est plus spectaculaire à regarder qu'à conduire.
Présentation
Nissan était l'un des rares constructeurs dépourvu de label sportif démarquant ses modèles les plus méchants. Alors pour se lancer, le japonais a repris le nom de son département motorsport Nismo, bien connu des amateurs du Mans, de course auto au Japon et des fans de jeux vidéo.
Déjà voyant en version normale, le Juke adopte ici toute la panoplie de la sportive type, dehors comme dedans. À bord d'un Nismo, ambiance « compète » garantie ! Sauf que les premières impressions de roulage sont plus douces qu'attendues. Le moteur est souple et discret, les commandes précises et directes comme il faut, le comportement équilibré et le confort étonnamment bon malgré un châssis raffermi.
Le 1.6 turbo à injection directe, partagé avec la nouvelle Renault Clio R.S., offre 200 chevaux (10 de plus que le Juke « normal ») et 250 Nm de couple. De quoi enrouler à bonne allure, mais aussi déborder quelque peu le train avant en sortie de courbe. Le pilotage agressif n'est pas encouragé par le caractère de l'auto : ses performances, banales dans la catégorie (7,8 s de 0 à 100 km/h et 215 km/h en pointe), et sa consommation prête à monter en flèche n'incitent pas non plus.
Le Juke Nismo, c'est plutôt un moyen de rouler vite et différent, pour un tarif tout compris de 26 490 €, assez bien placé au vu de l'équipement très généreux. Les puristes, eux, attendront la version plus radicale, prévue dès cette année, avec 20 chevaux de plus... et un train avant que l'on espère en accord !
Design extérieur et intérieur
Les designers de Nissan semblent avoir coché tous les ingrédients dans leur liste de courses pour assurer la recette sportive du Juke Nismo. Sur la base de l'allure ronde, mais musculeuse du petit crossover SUV, spoiler, jupes, extracteur et gros béquet de toit ont été greffés. De quoi, assure-t-on chez Nissan, améliorer l'appui aérodynamique.
Plus cosmétiques, les feux de jour à diodes, les rétroviseurs rouges (couleur du nouveau label) ajoutent une touche de gaieté, tandis que les bandes de couleur sont les seuls accessoires présents ici. Enfin les jantes anthracite en 18 pouces complètent le tableau. Trois couleurs seulement au catalogue : argent, blanc nacré ou noir métal.
Même tableau à l'intérieur : on se trouve tout de suite dans l'ambiance, bien calé dans d'excellents baquets, le petit volant cuir-Alcantara dans les mains, les pieds sur le pédalier alu et les yeux recensant les touches de rouge (point milieu du volant, fond de compte-tours, bouton de démarrage...) et les logos Nismo.
Les plastiques parfois bien basiques sont compensés par de nombreuses touches laquées et des fonctions amusantes, déjà vues sur le Juke de grande série, comme le contrôle des modes de conduite NDCS, avec son affichage des G encaissés, du couple délivré et de la pression de turbo. Une appli iPad offre en outre un affichage proche du tableau de bord de la GT-R, avec encore plus d'informations prêtes à être partagées sur les réseaux sociaux !
Côté équipement, le constructeur n'a pas lésiné. C'est simple, tout est livré en série : GPS tactile dernière génération, sièges chauffants, démarrage sans clé, caméra de recul...
Mécanique et châssis
Suivant les différentes combinaisons offertes par le NCDS (sport, normal ou éco), cartographie moteur et assistance de direction sont légèrement modifiées. Mais au final, le 1.6 turbo avec intercooler n'a pas ici de face cachée réservée aux plus curieux. Ses 250 Nm de couple sont disponibles sur une large plage d'utilisation (de 2 400 à 4 800 tr/min) et ils offrent une poussée assez généreuse.
Notons qu'avec la même base moteur, Renault a choisi de donner à sa Clio R.S. 10 Nm de moins, mais d'offrir un couple maxi dès 1 750 tr/min, de quoi changer la typologie du moteur. Chez Nissan, la souplesse est de mise et l'excellent étagement de boîte garantit de bonnes reprises. A l'approche de la puissance maxi, établie à 6 000 tr/min, pas d'explosion de joie non plus. Décidément, ce moteur reste très civilisé, toujours disponible, jamais caractériel.
Côté châssis, les suspensions ont simplement été durcies et l'assistance électrique de direction raffermie. Le compromis confort/précision est étonnamment réussi malgré l'adoption de roues de 18 pouces, à condition de rester dans un style de conduite raisonnable.
Nous n'avons pas pu tester la version All-Mode (4x4), obligatoirement livrée avec une transmission à variation continue CVT pas vraiment dans l'esprit, et qui ne devrait représenter qu'une poignée de ventes chez nous.
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Sur la route
Haut de 1,56 mètre, avec un poids à vide de près de 1,3 tonne, le Juke Nismo devrait avoir une prédisposition au roulis. Heureusement, le remarquable travail de suspensions a réussi à pratiquement l'éliminer, rendant ce crossover sportif agréable à mener et efficace.
Sauf, on l'a vu, à trop demander à son train avant, chaussé en Conti Sport Contact 5 en 225/45/R18. Vif sans être très joueur, le Nismo demande simplement de la mesure dans l'usage de la pédale de droite. Quant au freinage, sa puissance rassure et il montre une bonne endurance.
La position de conduite est bonne, du moins pour les conducteurs de taille moyenne. Le volant ne se règle pas en profondeur, mais le levier de vitesses assez haut tombe idéalement en main et les baquets maintiennent parfaitement.
En utilisation quotidienne, le Nismo peut garantir un bon confort de roulement et un niveau sonore raisonnable. Mais attention, n'oublions pas que le Juke a sacrifié certains aspects pratiques pour obtenir son look unique : les places arrière sont réduites, la visibilité est limitée en manœuvres et le coffre apparaît minuscule.
Mais l'équipement complet et le tarif assez compétitif (26 490 €) placent ce crossover en bonne position face à une Mini Countryman JCW autrement plus élitiste.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation