Essai NISSAN 370Z V6 3.7
Vincent Desmonts le 27/07/2009
La Nissan 370Z, dernière génération en date, représente une profonde évolution de la 350Z qu'elle remplace.
Présentation
Depuis 1969, la lignée des Nissan Z incarne le brin de folie dont sont capables les ingénieurs japonais lorsqu'il s'agit de concevoir autre chose qu'une fade berline.
La Nissan 370Z, dernière génération en date, représente une profonde évolution de la 350Z qu'elle remplace. Esthétiquement, elle paraît plus trapue. Normal : elle s'est raccourcie de 65 mm. Un moyen simple de réduire le poids (38 kilos de gagnés), mais aussi d'améliorer la rigidité de la caisse. De son côté, le V6 « VQ » passe à 3,7 litres et de 313 à 331 chevaux, mais les performances ne progressent que marginalement : la vitesse maxi reste électroniquement limitée à 250 km/h, le 0 à 100 km/h progressant de 3 petits dixièmes.
La Nissan 370Z conserve le caractère assez sauvage de sa devancière. Seul raffinement qu'elle s'autorise : le système Synchro Rev Control qui effectue le talon-pointe à votre place ! Mais, moins homogène qu'une Porsche Cayman S, la 370Z réclame un peu de concentration pour en tirer la quintessence. L'amortissement peu rigoureux perturbe la tenue de cap sur routes bosselées, tandis que l'empattement raccourci de 100 mm lui confère un comportement très joueur... surtout sur sol mouillé ! Les commandes fermes (boîte, embrayage) transforment le moindre bouchon en calvaire.
Bref, la Nissan 370Z est un fauve un rien brutal qui demande à être dompté. C'est ce qui fait son charme, avec un prix ultra-compétitif de 40 900 euros... soit 22 000 euros moins cher que la Porsche Cayman S !
Design extérieur et intérieur
L'équipe de stylistes dirigée par Shiro Nakamura a encore réalisé un miracle : la nouvelle Nissan 370Z est une merveille d'équilibre et d'agressivité contenue. Les optiques et feux en boomerang lui confèrent une forte personnalité, tandis que les voies élargies et les roues rejetées aux quatre coins lui donne une sacrée présence sur la route ! Les nombreux pouces levés et autres regards approbateurs ne laissent planer aucun doute quant au capital sympathie dont dispose la nouvelle Nissan Z !
L'habitacle a été profondément revu, à commencer par la qualité perçue, en très nette hausse. À l'exception d'une instrumentation un peu « cheap », la Nissan 370Z n'a plus à rougir face à une Porsche Cayman. La position de conduite reste cependant difficile à trouver : si les sièges sont réglables électriquement en longueur et en inclinaison, leur ajustement en hauteur est peu pratique et leur assise un peu courte. Quant au volant, il ne se déplace toujours qu'en hauteur (de concert avec le bloc d'instruments). Enfin, la visibilité de trois-quarts arrière est quasi nulle, rançon du parti pris esthétique du la Nissan Z.
Certains détails pratiques ont heureusement été améliorés. Ainsi, le coffre reçoit-il enfin un couvre-bagages souple bien conçu. Surtout, la barre anti-rapprochement qui le traversait de part en part a migré plus en avant, laissant assez de place pour installer une grande valise dans le sens de la longueur. L'équipement est complet (climatisation automatique, clé mains libres, capteur de pluie, allumage automatique des phares...), mais les belles jantes alliage forgées 19 pouces Rays ou le système de navigation restent en option, à 1 000 et 1 500 euros respectivement.
Mécanique et châssis
Les V6 Nissan de la série « VQ » sont déjà réputés pour leur fiabilité. À cette qualité il convient désormais d'ajouter, avec cette génération VQ37VHR, la haute technicité. En effet, nulle part ailleurs – sauf chez BMW – trouvera-t-on sur un 6 cylindres une distribution entièrement variable : timing d'ouverture et levée des soupapes sont en effet intégralement placés sous contrôle de l'électronique. Ce qui permet d'augmenter le rendement, tout en maîtrisant les consommations.
Ne rêvez pas : le V6 3,7 litres peut difficilement être qualifié de sobre, puisqu'il réclame encore 15,3 l/100 km. Mais c'est presque 1 l/100 km de moins que son prédécesseur, le VQ35 ! De leur côté, les émissions de CO2 passent de 280 à 249 g/km, ce qui permet à la Nissan 370Z d'échapper fort opportunément au « supermalus » écologique.
La boîte 6 rapports est reprise de la 350Z, mais offre des débattements plus courts. Surtout, le système Synchro Rev Control vous fera passer pour le roi du talon-pointe auprès de vos amis : ce dispositif, qui s'active par simple pression sur un bouton, génère automatiquement un petit coup de gaz au rétrogradage. Du tout bon pour la fluidité de conduite au quotidien, et un petit plus sympa pour les promenades plus dynamiques. Il fallait juste y penser !
Pour compenser le surcroît d'agilité apporté par la réduction de l'empattement, les ingénieurs Nissan ont également augmenté les voies de la 370Z : + 15 mm à l'avant et + 55 mm à l'arrière. La caisse plus rigide de 30 % permet quant à elle un fonctionnement plus efficace des nouvelles géométries de suspensions (double triangulation à l'avant, train multibras à l'arrière). Le différentiel autobloquant à viscocoupleur est toujours au rendez-vous, mais la direction repose désormais sur une assistance électrique.
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Sur la route
En devenant 370, la Nissan Z ne s'est pas assagie, bien au contraire ! Elle laisse le rôle de confortable GT à sa cousine, l'Infiniti G37S Coupé, et préfère la manière forte. La commande de boîte et la pédale d'embrayage demandent des impulsions viriles, l'empattement raccourci réclame une attention plus soutenue sur sol glissant, les bruits mécaniques et de roulement envahissent l'habitacle dès 110 km/h, la visibilité est à peine digne d'un sous-marin nucléaire... Vous l'aurez compris : la Nissan 370Z se mérite !
De fait, elle rebute au premier abord. Les kilomètres d'embouteillage font figure d'épreuve, la relative rugosité du groupe motopropulseur déroute, la visible nervosité du train arrière sur le mouillé intimide. La Nissan 370Z n'est pas de ces sportives immédiatement accessibles, qui se livrent toutes entières à leur pilote dès les premiers kilomètres.
Mais petit à petit, on se surprend à avoir le pied droit plus lourd, à jouer un peu plus avec l'équilibre étonnant de cette auto. On découvre alors le caractère ludique de la Nissan 370Z, qui se révèle finalement plutôt prévenante. Le punch de son V6 est associé à un freinage puissant et endurant. Sur route bosselée, l'amortissement perfectible incitera cependant à réduire l'allure : la tenue de cap devient quelque peu désordonnée, notamment avec la surmonte pneumatique des jantes 19 pouces Rays optionnelles (gommes de 245 de large à l'avant, 275 à l'arrière !).
Certes, la Nissan 370Z est loin d'être parfaite. Mais à 40 900 euros, elle est littéralement sans concurrente. Et diablement séduisante !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation