Essai NISSAN 370Z Nismo
Loïc Bailliard le 08/07/2013
Avec le 370Z Nismo, Nissan continue le développement de son label sportif. Mais ce coupé est-il aussi radical qu'il en a l'air ?
Tout pour la frime ?
Après le Juke Nismo et en attendant (avec impatience!) la GT-R Nismo, Nissan poursuit le lancement sur le Vieux continent de sa branche sportive avec le 370Z Nismo. Un patronyme évocateur, contraction de « NISsan MOtorsport », qui promet donc des sensations fortes. D'autant que le petit coupé japonais annonce la couleur avec un look à mi-chemin entre le Super GT et un épisode de « Fast and Furious ». Pourtant, la lecture de la fiche technique laisse songeur : la hausse de puissance est pour le moins modérée, les performances n'évoluent quasiment pas et le tarif augmente fortement. Mais alors, que de la gueule, ce Z Nismo ?
T'as le look, coco
De la « gueule », il en a, le Nissan 370Z Nismo ! L'engin se pare en effet d'une multitude d'oripeaux esthétiques, cependant tous fonctionnels. On commence évidemment par l'aileron, qui semble emprunté à une Porsche 911 GT3, et on poursuit à l'arrière avec l'énorme diffuseur percé de deux gigantesques sorties d'échappement. Ce dernier se prolonge vers l'avant avec des bas de caisse qui se rejoignent sous le museau pour former une lèvre façon « tondeuse à gazon ». La parure est complétée par de très belles jantes Rays de 19 pouces, qui ont également l'avantage d'être plus légères malgré des dimensions plus généreuses que sur le modèle standard. Évidemment, la touche finale est apportée par la combinaison de la peinture blanche, d'éléments noirs et du fameux « fil rouge » qui sera la marque de fabrique de Nismo en Europe.
Pour le reste, on retrouve le style très réussi du 370Z classique. Certains déploreront que la ligne du coupé ait été (sur)chargée de la sorte, tandis que d'autres aimeront le look indéniablement « course » de l'engin. Dans tous les cas, le Nissan 370Z Nismo ne passe pas inaperçu !
Dans l'habitacle, le traitement se fait plus discret. On note tout de même les baquets griffés Nismo, la plaque numérotée ou encore le volant partiellement recouvert d'Alcantara et marqué au « point milieu ». On déplore toujours la finition et les matériaux pas toujours très flatteurs, mais on apprécie la fonctionnalité et la simplicité de l'ensemble. De la même façon, difficile de ne pas être séduit par le côté « cocon » qu'offre l'habitacle. Une sensation qui implique cependant une absence totale de visibilité de trois quarts arrière…
Un moteur moins boosté que le look
Bref, pour le moment, on a sous les yeux un 370Z qui aurait fait un détour par une salle de sport et afficherait quelques gros biceps. La question reste cependant de savoir comment tout cela se traduit sur la fiche technique.
Et manque de chance, le résultat n'est pas aussi tape à l'œil que l'aileron arrière. Avec 344 ch à 7 400 tr/min et 371 Nm de couple à 5 200 tr/min, le Z Nismo ne gagne que 16 petits chevaux et autant de newtons-mètre. Une hausse plus symbolique qu'autre chose, notamment obtenue en repoussant un peu la zone rouge (les 328 ch du Z normal étant atteints à 7 000 tr/min). Nissan affirme que cette version Nismo effectue le 0 à 100 km/h en 5,2 sec, contre 5,3 pour la version normale. Un chrono qui s'explique probablement plus par les autres modifications que par le punch supplémentaire du V6 atmosphérique.
Car le Nissan 370Z Nismo gagne également des pneus plus larges et des suspensions plus fermes, ce qui lui confère probablement une meilleure motricité au démarrage. Pour se stopper, il se dote d'un système de freinage héritant du liquide et des durits de la GT-R.
Mais tout cela tient plus du détail que d'autre chose. La question est donc de savoir si c'est suffisant pour qu'on le perçoive au volant.
Un cran trop court
Autant le dire tout de suite, la réponse est non. Il faudrait nécessairement passer d'une voiture à l'autre pour réussir à sentir les infimes variations que ces changements entraînent. Car il est évident que ce Z version Nismo offre un petit plus à ses acheteurs, et pas uniquement au niveau du look.
Commençons par le négatif. Les nouvelles valeurs du V6 ne changent pour ainsi dire rien et on regrette que l'échappement ne modifie pas plus la sonorité du moteur, encore un brin trop discrète dans l'habitacle. Sur route dégradée, le 370Z Nismo semble toujours lutter contre les aspérités plutôt que de se jouer de la chaussée, comme peut le faire un Porsche Cayman. Quant à la boîte de vitesses, uniquement manuelle sur le modèle Nismo, elle est ferme et légèrement accrocheuse.
Mais ces changements renforcent aussi les qualités qui font du 370Z l'un des coupés les plus attachants du marché. La combinaison de suspensions fermes et de pneus taille basse ajoute encore de la vivacité à cet engin qui n'en manque pourtant pas. Le grip dans les grandes courbes est ainsi phénoménal, surtout lorsque l'on se souvient de l'empattement minuscule du Z. La direction est précise et la docilité de l'engin permet même de s'offrir quelques dérives. Le « synchro rev control », le fameux système gérant automatiquement le talon-pointe, rend quant à lui la boîte totalement jouissive à utiliser.
Puis vient la cerise sur le gâteau : le freinage. Déjà de bonne qualité en série, la retouche Nismo permet de retarder encore le moment où l'on saute sur la pédale du milieu. Quand on se décide enfin, celle-ci offre un toucher, un mordant et une endurance de haute volée. En clair, cette version Nismo du 370Z incite à ce qu'on la pousse en permanence.
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Un supplément corsé
Un défi par toujours facile à relever, mais qui est systématiquement récompensé par un sentiment de véritable accomplissement. Ici, ce n'est pas la voiture qui travaille, c'est son conducteur. Un distinction de plus en plus rare, mais qui caractérise aussi le Nissan 370Z de base. Or celui-ci vient justement de voir son tarif baisser à 32 900 €... alors que le Z Nismo s'annonce à 44 900 € ! Un écart de tarif monstrueux, qui diminue à équipement équivalent (le Z Nismo est doté de toute les options, ou presque) mais qui reste toujours conséquent...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation