Essai MITSUBISHI Pajero
Vincent Desmonts le 27/11/2006
Au premier rang des 4X4 qui cherchent les qualités hors-piste, le Mitsubishi Pajero s'offre une importante refonte.
Présentation
Si la tendance est aujourd'hui aux 4X4 de loisirs, conçus essentiellement pour un usage routier, certains tout-terrains continuent de donner priorité à leurs qualités hors-piste. Le Mitsubishi Pajero, qui figure au premier rang d'entre eux, s'offre une importante refonte.
Difficile cependant de parler de Pajero nouvelle génération : en effet, même si seules 22 à 26% des pièces ont été reconduites, cette nouvelle mouture affiche une parenté évidente avec sa devancière.
Les évolutions ont concerné avant tout le moteur diesel, qui reçoit désormais une rampe commune afin d'offrir un niveau sonore plus conforme aux standards actuels. Si la version boîte manuelle reste à 160 ch, le Mitsubishi Pajero 3.2 DI-DC à boîte automatique gagne un filtre à particules, un turbo à géométrie variable et passe à 170 ch. Les performances n'en sont pas bouleversées, mais le confort profite grandement du niveau sonore abaissé.
Sur la route, le Mitsubishi Pajero se veut rassurant et moins pataud que par le passé. Les suspensions remaniées réduisent la prise de roulis, tandis que l'équilibre général s'est assaini et est garanti par un ESP livré en série.
Mais c'est bien évidemment à l'écart du bitume que le Mitsubishi Pajero dévoile l'étendue de ses talents. Ce grand "franchisseur" ne recule devant aucun obstacle grâce à ses amples débattements de suspensions, sa boîte de transfert et ses blocages de différentiel.
Dans tous les cas, le confort reste un point fort du Pajero, capable d'accueillir jusqu'à 7 personnes dans un habitacle à la qualité revue à la hausse.
Sur la route
Le ruban de bitume se déroule à travers les collines catalanes. Sur cette route plutôt étroite et sinueuse mais impeccablement revêtue, le Mitsubishi Pajero n'est pas aussi à son aise que sur l'autoroute que nous venons de quitter : dans les virages serrés, les 2,3 tonnes du Mitsubishi se rappellent au bon souvenir du conducteur. Quant à la boîte automatique à 5 rapports, son indécision aux changements de rapports trahit sa conception un peu datée.
Pourtant, le Mitsubishi Pajero ne se désunit pas pour autant. Il maîtrise son roulis, soigne son confort de suspension, affiche des performances suffisantes et ne prend jamais son conducteur en traître. Quant au coupleux 3.2 diesel, il sait se faire oublier.
Mais le Pajero se transfigure dès qu'il quitte le bitume. Pourtant, contrairement à la plupart de ses rivaux, le Mitsubishi Pajero ne dispose pas d'un châssis séparé mais d'une coque autoportante. Il possède en outre des géométries de suspension "berlinisées" (triangles et train multibras) théoriquement moins efficaces en hors piste qu'un pont rigide. Il n'empêche ! Sur les pistes roulantes, le Pajero fait oublier son poids, se mène tel un vélo et gambade à la manière d'une gazelle. Lorsque le relief devient plus accidenté, il suffit d'enclencher les blocages des différentiels central et arrière, la gamme courte, et de laisser faire l'important couple moteur. Dans les descentes, un dispositif électronique se charge de réguler la vitesse sans intervention du conducteur.
Capable de prendre des angles atteignant 45°, de grimper des côtes à 35° et de franchir des gués de 70 cm de profondeur, le 4X4 Mitsubishi ne reculera que devant des obstacles extrêmes. Les conducteurs les plus exigeants pourront cependant lui reprocher l'absence de barres antiroulis déconnectables (disponibles par exemple sur le Nissan Patrol).