Essai MITSUBISHI Lancer Ralliart
Vincent Desmonts le 28/08/2008
La Lancer Ralliart n'est pas une Evolution au rabais : elle offre déjà sensations et plaisir de conduite en échange d'un tarif plus accessible.
Présentation
L'abandon par Subaru de la niche qu'occupait l'Impreza WRX laisse un trou de souris dans lequel Mitsubishi espère bien s'installer. Le constructeur lancera ainsi au printemps 2009 une Lancer Ralliart, version assagie de l'explosive Lancer Evolution. Nous avons pu en prendre le volant en avant-première sur les routes de Catalogne.
Extérieurement, la Lancer Ralliart conserve une relative discrétion, malgré la calandre « Jet Fighter », les roues de 18 pouces anthracite ou les deux sorties d'échappement. À bord, cette discrétion devient de l'austérité : présentation banale, finition pour le moins basique, pas de spectaculaires sièges baquet... Pour l'ambiance sportive, vous repasserez !
Mais ces détails sont rapidement oubliés passés les premiers tours de roue. Le moteur affiche une sonorité assez banale et manque un peu de punch à très bas régime, mais franchissez la barre des 2 000 tr/min et il vous délivrera avec une douceur résolue ses 240 chevaux. La boîte à double embrayage Twin Clutch SST permet quant à elle d'exploiter la mécanique sans à-coups, tout en profitant d'un mode automatique pour la circulation urbaine.
Mais c'est sur des routes sinueuses et montagneuses que la conduite d'une Mitsubishi Lancer Ralliart prend toute sa dimension. L'insonorisation légère, le vrombissement du 4 cylindres, l'agilité du châssis et la motricité offerte par la transmission intégrale vous mettent dans la peau d'un rallyman. Une sensation grisante ! Hélas, l'amusement sera de courte durée. D'une part, parce que les petits freins manifestent rapidement leur fatigue par d'inquiétants grondements. D'autre part, parce que le gourmand moteur MIVEC vide le petit réservoir de 55 litres à vitesse grand V !
Sur la route
Cette route qui serpente dans les montagnes à quelques encablures de Barcelone a des airs de spéciale de rallye. Étroite, sinueuse, la falaise d'un côté, le ravin de l'autre : une bénédiction lorsque l'on est aux commandes d'un engin comme la Mitsubishi Lancer Ralliart ! Et le fait est que l'on a rapidement tendance à jouer les Sébastien Loeb, en cherchant la corde jusque dans les bas côtés, en exploitant les transferts de masse, en jouant des palettes de la boîte à double embrayage Twin Clutch SST. Un jeu auquel la Ralliart se prête bien volontiers, avec un train arrière qui s'inscrit en virage sur les freins et une agilité amusante, même en l'absence du système AYC (Active Yaw Control) et son différentiel arrière actif, réservé à la Lancer Evolution. Hélas, les freins crient trop rapidement grâce : visiblement sous-dimensionnés, les disques avant émettent des grondements et vibrations peu rassurants en cas d'utilisation routière intensive. Un défaut qu'il faudrait rapidement corriger...
L'ambiance sonore à bord est franchement digne d'une auto de rallye bien dépouillée : la coque de la Lancer standard est déjà mal insonorisée, mais sur la Ralliart le moteur bruyant et les chuintements de la transmission intégrale viennent se joindre au concert. Même le son des gravillons tintant dans les passages de roues ne vous est pas épargné ! Grisant sur une petite route, mais lassant sur de longs trajets.
Côté moteur, la Mitsubishi Lancer Ralliart est proche de la version Evolution : même bloc, même système de levée variable des soupapes. Il offre une plage d'utilisation assez large, même s'il est préférable de rester au-dessus de 2 000 tr/min pour profiter de sa vigueur. Il délivre alors une poussée franche mais pas brutale (la voiture pèse tout de même 1 550 kg), qui permet à la Lancer Ralliart de parcourir le 0 à 100 km/h en 7 secondes. Un chrono cependant sensiblement inférieur à celui de ses rivales directes.
A lire aussi : les concurrentes
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation