Essai MITSUBISHI Lancer Evolution IX
Vincent Desmonts le 26/07/2006
Sous ses airs de familiale passée entre les mains d'un maniaque du tuning, la Mitsubishi Lancer Evolution IX cache un tempérament de feu.
Présentation
Sous ses airs de familiale passée entre les mains d'un maniaque du tuning, la Mitsubishi Lancer Evolution IX cache un tempérament de feu. Son capot percé d'une imposante ouïe d'aération dissimule un bouillant 2 litres suralimenté doté de 16 soupapes à levée variable. Les 280 ch et le couple de 355 Nm autorisent des performances explosives : le 0 à 100 km/h est englouti en 5,7 s, et les reprises sont vigoureuses... à condition d'être dans la plage d'efficacité optimale du gros turbo, c'est à dire entre 3000 et 7000 tr/min. Dès lors, cette « Evo IX » est catapultée avec virulence dès la première ligne droite.
Mais c'est encore dans les virages que la Lancer Evolution IX impressionne le plus. Cette berline aux origines sages a en effet été revue de pied en cape afin d'optimiser son comportement routier. Le capot moteur, les ailes avant et le toit sont faits d'aluminium afin de réduire le poids et d'abaisser le centre de gravité. La transmission intégrale figure bien évidemment au programme pour assurer une motricité optimale sur tous les revêtements, mais mieux encore : elle favorise les mises en virage. Le différentiel arrière actif permet d'inscrire facilement la Lancer Evolution IX en courbe et de réaccélérer très tôt en sortie de virage. Ajoutez le différentiel central ACD laissant le choix entre les modes « bitume », « gravillons » ou « neige », et vous pourrez vraiment vous glisser dans la peau de Gilles Panizzi ou Harri Rovanperä !
Reste que l'« Evo IX » est pénalisée par un freinage manquant cruellement d'endurance, tandis que sa consommation gargantuesque alourdit singulièrement le budget d'utilisation...
Sur la route
Difficile de garder la tête froide aux commandes d'un engin aussi diabolique ! Il y a d'abord le bruit sourd de l'échappement sport, vite couvert par le sifflement entêtant du turbocompresseur. Un turbo de grand diamètre, qui ne se manifeste vraiment qu'à partir de 3000 tr/min. En deçà, c'est le calme avant la tempête, le domaine de la conduite de père (presque) tranquille. Au-delà se déchaîne une poussée irrésistible qui vous cale dans les sièges baquet Recaro.
Mais la Mitsubishi Lancer Evo IX ne serait rien sans son extraordinaire châssis, qui parvient à mêler une efficacité sans égale à une facilité mettant ce monstre à portée du premier venu. Les suspensions, dotées d'amortisseurs Bilstein, maintiennent brillamment les roues au contact du sol quelque soit l'état de la route, tandis que la transmission intégrale permanente assure un excellent « grip ». Voilà pour la facilité. Pour l'efficacité, l'« Evo IX » possède quelques bottes secrètes. Son différentiel central ACD, par exemple, vous laisse le choix entre plusieurs modes qui permettent de s'adapter à la route, suivant qu'elle est constituée de bitume sec ou humine, de neige, ou... de gravillons ! Mais la pièce maîtresse reste le différentiel arrière Super AYC, qui renvoie davantage de couple sur la roue arrière extérieure au virage, permettant ainsi d'inscrire la Lancer « aux gaz », mais aussi de réaccélérer très tôt en sortie de courbe. Tout simplement époustouflant !
Malheureusement, le freinage n'est pas aussi éblouissant. Les étriers ont beau être griffés Brembo et pincer des disques ventilés de 320 mm à l'avant et 300 mm à l'arrière, leur endurance montre ses limites sur routes, et encore davantage sur circuit.
Enfin, la consommation moyenne de 10,6 l/100 km annoncée par Mitsubishi paraît irréaliste : en réalité, comptez 3 litres de plus !
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