Essai MERCEDES X 350 d Power 4Matic
Cédric Morançais le 15/06/2020
En se lançant sur le marché du pick-up haut de gamme, Mercedes pensait contrecarrer les plans du Volkswagen Amarok. Mais même lorsque l'on est le marque référence du premium, les faux pas sont possibles.
Ca ne peut pas marcher à tous les coups
Faire un pick-up premium n'a rien d'une idée nouvelle. Au début des années 2000, Cadillac et Lincoln s'y sont risqués, sans grand succès, de l'autre côté de l'Atlantique, patrie reine du pick-up. En Europe, Volkswagen s'y lance timidement, en 2010, avec l'Amarok alors motorisé par des 2.0 TDI puis franchement en 2016 en dotant ce modèle de V6 TDI Audi.
L'erreur majeure de Mercedes, c'est sans doute d'avoir voulu jouer la carte de l'économie. En effet, le Classe X n'est qu'une version rebadgée des Nissan Navara et Renault Alaskan. A sa sortie, il n'a droit qu'à deux moteurs 2.3 Diesel de 160 et 190 ch issus de la banque d'organes de l'Alliance. Une compromission inacceptable pour la clientèle de la marque qui redresse rapidement la barre en introduisant un V6 3.0 d de 258 ch, 100% maison. Ce bloc est désormais le seul disponible sous le capot de ce modèle dont les jours sont désormais comptés. Son souffle rauque et ses capacités de reprises comme d'accélérations, mises en valeur par la boite automatique 7G-Tronic Plus, correspondent à l'idée que l'on se fait d'une Mercedes. Bien des berlines ne pourront suivre le rythme. Du moins en ligne droite car, dans les courbes, les lois de la physique reprennent le dessus. Le poids haut perché rappellera rapidement le conducteur à l'ordre en engendrant un roulis important voire, en cas d'optimisme trop poussé, du sous-virage. Certes, ce type de véhicule n'a pas vocation à être mené sportivement, mais la bonne volonté du V6 est un véritable pousse-au-crime. D'autant qu'il a le bon goût de se faire discret à bord. C'est d'ailleurs quasiment le seul point à mettre au crédit du Classe X dans la colonne confort. Malgré la présence d'un train arrière multibras, de voies élargies de 6 cm et d'une garde au sol diminuée de 2 cm, il se montre sautillant à la moindre déformation du bitume. Si les qualités des sièges avant, en matière de maintien et de moelleux, compensent quelque peu ces tares, les occupants de la banquette arrière vivront, pour leur part, la route en direct. Plutôt qu'au transport de passagers, l'espace arrière sera mieux utilisé à celui d'objets ne pouvant supporter les voyages dans la benne. D'ailleurs, Mercedes y a pensé en dotant la banquette d'une assise pouvant se relever contre le dossier, permettant ainsi d'y installer des marchandises relativement hautes.
Et puisque nous sommes à bord, intéressons-nous aux places avant. Nous l'avons dit, les sièges sont de bonne facture. Face au conducteur, une planche de bord spécifique aux Classe X, alors que les Navara et Alaskan partagent la leur, où l'on retrouve la tablette tactile posée sur la console et qui regroupe toutes les fonctions multimédia, ainsi qu'un très vaste placage en pur plastique tout juste digne de prendre en place dans une citadine. En option, il est toutefois possible, comme c'était le cas dans notre modèle d'essai, d'opter, contre 307 €, pour un autre plastique imitant, mal, le bois. Le tout prenant place au sein d'un mobilier composé de matériaux de piètre facture. Seule alternative à cette médiocrité, choisir en lieu et place du simili-cuir habillant d'origine les sièges, du cuir véritable. Un choix qui rallongera la facture de 1 224 €.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation