Essai MERCEDES SLS AMG Roadster
David Lamboley le 23/04/2012
Encore plus exclusif, encore plus spectaculaire, la version Roadster de la fabuleuse Mercedes SLS AMG pousse le concept de la supersportive à ciel ouvert jusqu'à son paroxysme. Attention, ça décoiffe sévèrement !
Présentation
Tout comme la fabuleuse SLR en son temps, la déclinaison à ciel ouvert de la Mercedes SLS AMG propose les mêmes prestations mécaniques que le coupé tout en offrant des sensations absolument exacerbées. Puissance ultime, performances d'un autre monde, rares sont les engins sur cette planète à pouvoir lui tenir tête aussi superbement.
Ce bijou d'une noblesse rare taillé dans l'aluminium apparaît presque comme une folie au regard de la puissance et des aptitudes dynamiques dont il est capable : le V8 6.2 litre développe, comme sur le coupé « Gullwing », 571 ch, et permet des performances décoiffantes, et notamment un 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et 317 km/h en vitesse de pointe !
Ce véritable concentré de haute technologie a subi les modifications nécessaires pour se passer de toit : renforts au niveau des bas de caisses, derrière les sièges et sous le tableau de bord. Au total, une quarantaine de kilos supplémentaires, très raisonnable étant donné la puissance. Côté design, l'exclusivité de ce modèle passe aussi par des portes conventionnelles et une capote souple à triple épaisseur. On peut la manipuler électriquement jusqu'à 50 km/h.
L'habitacle reprend la planche de bord du coupé à l'identique et offre une ergonomie sans faille et même de véritables notes de confort. La SLS AMG Roadster donne des frissons et se montre à la fois hyper sensationnelle quels que soient les sens évoqués, mais aussi d'une rigueur remarquable lorsqu'il s'agit de comportement. Une véritable légende avant l'heure, tarifée 209 000 euros.
Design extérieur et intérieur
Le roadster Mercedes SLS AMG perd un point d'accroche visuel, voire un élément de fascination majeur par rapport au coupé, les portes papillon, ou « Gullwing », ailes de mouettes en français. Bien évidemment, l'architecture d'une version ouverte coupe les ailes au SLS AMG, qui gagne en revanche une capote souple triple épaisseur qui se replie dans son logement en onze secondes seulement, et ce même en mouvement jusqu'à une vitesse de 50 km/h.
Une fois décapsulée, on ne peut que saluer l'équilibre des lignes, parfaitement préservées. Le très long capot percé d'ouïes de requin, la hauteur très réduite du pare-brise et l'élégance de la poupe rappellent sans coup férir la 300 SL Roadster « W198 » de 1957. Vu de plein côté, on remarque un poste de pilotage reculé au maximum - gage d'un équilibre des masses remarquable - et on imagine le conducteur et son valeureux passager carrément assis sur les roues arrière !
Le coup de crayon, que l'on devine sans peine « futur classique », ne change guère en ce qui concerne la partie avant. Masque, capot et ailes sont identiques quelle que soit la version. Identique aussi, la planche de bord marie habilement classicisme, modernité et technologie. Plutôt épurée dans sa partie haute, avec une planche rectiligne et un bloc d'instruments ovale derrière le volant, on la retrouve plus sensuelle dans sa partie médiane, avec ses buses d'aérateurs rondes qui rappellent quelques Mercedes anciennes.
Du néo-retro également sur la superbe console centrale taillée dans un bloc d'aluminium, avec des boutons poussoirs enchâssés dans le matériau et orientés vers le conducteur. La commande de boîte automatique, comme à bord de toutes les AMG, reçoit les armes d'Affalterbach.
Mécanique, châssis
La Mercedes SLS AMG restera dans l'histoire de Mercedes comme une des sportives les plus abouties. Ce concentré de haute technologie, basée sur une structure entièrement réalisée en alliages d'aluminium, adopte de plus une architecture axée sur l'équilibre des masses (47% à l'avant, 53% à l'arrière et 1 660 kg sur la bascule) et le centre de gravité le plus bas possible.
On notera tout d'abord un moteur à carter sec positionné très en arrière, derrière l'axe du train avant, en position centrale. Voilà qui explique en partie cet impressionnant capot. Equilibre toujours, avec une architecture transaxle, c'est-à-dire que la boite de vitesse DCT à double embrayage est rejetée au niveau des roues arrière. Différence structurelle majeure par rapport au coupé, le roadster supporte 40 kg supplémentaires de renforts.
Les caissons latéraux bas, la traverse sous le tableau de bord, le caisson derrière les sièges et l'encadrement du pare-bise renforcé permettent de préserver au maximum les capacités dynamiques que propose le coupé. Car le propulseur a de quoi sérieusement malmener cette structure à ciel ouvert. On retrouve avec plaisir le V8 6.2 litre 100% AMG entièrement conçu en aluminium, cubant 6 208 cm3 (et d'ailleurs improprement nommé 6.3 litre), qui reste encore aujourd'hui une des mécaniques les plus sensationnelles de la planète.
La boîte DCT à 7 rapports, dotée d'un double embrayage, permet des passages de rapports éclair, moins de 100 millisecondes, via des palettes au volant, mais également un mode automatique pour les escapades plus tranquilles. Avec 571 ch sous la semelle droite, ce missile est toutefois capable de dépasser allègrement les 300 km/h, exécute le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes et atteint les 200 km/h en 11,3 secondes, ce qui en fait, simplement, une des voitures ouvertes les plus performantes du monde…
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Sur la route
Outre la prestance, la SLS AMG Roadster apparaît comme une supersportive exceptionnelle, sensationnelle, parfois bestiale, et de plus exclusive et capable de distiller des sensations uniques, en communion avec les éléments, annihilant en quelques secondes les plus parfaits brushings.
Apprécier les vocalises de ce V8 de grande race sans aucun filtre, goûter aux accélérations à vous arracher les cheveux, à ciel ouvert, apparaît comme un luxe et un plaisir ultime. La SLS AMG Roadster sait marier deux mondes. Celui des performances pures, avec de plus un comportement qui va de pair, et celui du luxe, mais sans trop de volupté. Elle laisse ça au SL 65…
La SLS AMG Roadster, malgré son pedigree de voiture de compétition, se mène avec une facilité déconcertante aux allures usuelles, laissant les ruades, les à-coups de transmission et les réactions brutales à d'autres soit-disant supercars.
En revanche, son efficacité diabolique fait oublier parfois ses performances de très haute volée, et il faut raison garder lorsque l'adrénaline et l'enivrement pointent. Et lorsque l'on rentre à dessein dans cette sphère où le chronomètre et la trajectoire au cordeau sont les mots d'ordre, le conducteur se doit d'être humble devant cette machine crachant 571 ch et pesant tout de même plus d'1,6 tonnes à vide…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation