Essai MERCEDES S63 AMG Coupé
Nicolas Valeano le 12/01/2015
Design alléchant, confort raffiné et performances de premier ordre : sur le papier, la Mercedes S 63 AMG Coupé a tout pour plaire. Vérification grandeur (XXL) nature.
Bienvenue en classe GT
Les coupés Mercedes conçus sur la base surdimensionnée de la Classe S n'ont pas toujours été très élégants. Il est vrai que l'exercice n'est pas évident, mais pour cette dernière génération, les designers ont visiblement eu pour mission de dessiner un modèle à part entière avec une identité visuelle propre, autrement plus réussi et équilibré que ses devanciers. Un bel exercice de subtilité même, pour ce grand vaisseau de plus de 5 mètres, avec des lignes tendues et nerveuses et des détails soignés : c'est un beau paradoxe roulant, loin de la silhouette de la berline S, alors même qu'il en adopte le nom, laissant de côté le patronyme CL de ses prédécesseurs.
L'attention est attirée par de nombreux détails spectaculaires. Prenons les phares : ils sont composés de pas moins de 47 cristaux Swarovski pour les feux de jour et les clignotants ! Le bouclier avant à la sculpture complexe et ses spoilers est spécifique à la version AMG, tout comme le bouclier arrière façon extracteur d'air et ses doubles sorties d'échappement. Les jantes noires forgées de 20 pouces de diamètre sont une option à 2 000 euros (+ 750 € pour les étriers de freins rouges), une parmi les nombreuses options qui équipent notre modèle d'essai Edition One et portent l'addition – autant éliminer d'emblée les sujets qui fâchent – à plus de 200 000 euros.
Un cockpit-cocon
A l'intérieur, la planche de bord spectaculaire de la berline Classe S avec ses écrans TFT géants est ici encore plus impressionnante avec son cuir couleur brique tendu à peu près partout dans l'habitacle. Le beau volant 3 branches est plus sportif et, de nuit, l'assistant de vision nocturne très efficace et les 7 ambiances d'éclairage au choix contribuent à une atmosphère unique, baignée d'un des parfums d'ambiance au choix. Un voyage en classe First à l'avant... et un peu moins confortable aux places arrière. Mais pour cela, il y a toujours la limousine Classe S. Le système d'info-divertissement, commandé avec des touches directes, un touchpad et une molette n'est pas des plus intuitifs, mais les habitués de la marque à l'Etoile s'y retrouveront facilement.
Il faut dire que les fonctionnalités proposées sont pour le moins nombreuses. Notons enfin les touches de vrai carbone, facturées 4 250 euros, ainsi que la sono 3D Burmester (6 250 €) comptant pas moins de 24 haut-parleurs et encore plus du double de puissance que le moteur n'a de chevaux : 1 520 watts ! De quoi faire se retourner les passants, si ce n'était pas fait grâce au son ample, grave et agressif du V8 AMG. Heureusement, pour se remettre de ses émotions, les impressionnants sièges offrent un très relaxant massage complet du dos façon pierres chaudes. La position de conduite est évidemment réglable sans limites et la visibilité est bonne, tandis que l'affichage tête haute permet de rester concentré sur la route qui défile vite... très vite !
Des performances de pure GT
Quelques chiffres suffisent à résumer le niveau de performances de cette Classe S pas comme les autres. Le 0 à 100 km/h est expédié en 3,9 s, le V8 biturbo de 5,5 litres développe pas moins de 900 Nm de couple et ses quelque 585 chevaux sont délivrés dans une sonorité particulièrement libérée en mode sport, grâce à un échappement à clapets pneumatiques peu avare en décibels. Notons le petit aboiement rageur du moteur au démarrage en mode Sport, sympathique note AMG.
Faute d'habiter dans ce beau pays qu'est l'Allemagne, nous n'aurons cependant pas la chance de profiter de l'option débridant la vitesse de pointe à 300 km/h (+ 3 300 €), mais nous croyons sur parole les ingénieurs Mercedes ! Cela dit, dans toutes les situations, les vitesses atteintes sont inavouables et le groupe motopropulseur d'une réactivité redoutable. On ne se lasse pas des montées en régime généreuses et de la musique du V8 AMG, bien servi par une transmission Speedshift MCT 7 rapide et efficace dans la plupart des situations, même en conduite plus nerveuse. D'autant que le comportement est à la hauteur des performances hallucinantes de ce vaisseau spécial.
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Un comportement aussi filtré qu'efficace
Certes, un cœur de sportive dans une Mercedes Classe S de plus de deux tonnes n'en fait pas par magie une bête de circuit, mais là n'est pas sa vocation. On pourra regretter le filtrage extrême du toucher de route au travers de toutes les commandes, mais pourtant la voiture est vive, la direction directe et le freinage extraordinaire avec des disques avant de 390 mm de diamètre. Les sensations délivrées sont fortes et l'efficacité est complète, le tout dans un niveau de confort et de silence étonnant. Malheureusement, notre version 4Matic à quatre roues motrices est, pour d'obscures raisons techniques, incompatible avec le système Magic Body Control qui assure une spectaculaire inclinaison de la caisse vers l'intérieur des virages. La suspension pneumatique Airmatic Sport AMG standard est tout de même remarquable de confort et de maîtrise des mouvements de caisse. Et la transmission 4Matic renvoyant 67% du couple sur les roues arrière permet d'être généreux avec la pédale des gaz en toutes circonstances.
Malgré son gabarit XXL, le S Coupé reste très maniable et facile, y compris en ville, et, comble de l'élégance, il est même capable de conduire de manière quasi-autonome dans les bouchons grâce au Stop & Go Pilot. D'ailleurs, la voiture gère de nombreuses fonctionnalités en totale indépendance, du réglage idéal de l'Intelligent Light System à la détection de piétons, en passant par l'assistant de franchissement de carrefour avec freinage d'urgence à l'avertisseur de franchissement de ligne actif. De quoi donner à ce vaisseau amiral tous les atouts pour pouvoir traverser l'Europe sur un coup de tête, et le positionner sans rougir face aux Bentley Continental GT et BMW M6. A moins de passer à une dimension encore supérieure avec la version S65 AMG avec son V12 de 630 chevaux (251 500 € !), histoire d'impressionner ses voisins de palace...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation