Essai MERCEDES S 320 CDI
Jean-François Destin le 13/03/2006
Depuis plus de 50 ans, la Mercedes Classe S symbolise le nec plus ultra de la berline allemande. elle revient dans une nouvelle livrée 2006.
Présentation
Depuis plus de 50 ans, la Mercedes Classe S symbolise le nec plus ultra de la berline allemande, et la cible des concurrents comme BMW et Audi qui lui contestent sa suprématie avec de plus en plus d'arguments. Mais à Stuttgart, on a su à chaque fois réagir à temps. Succédant à une dernière génération à succès vendue depuis 1998 à 500 000 exemplaires à travers le monde, la nouvelle Mercedes Classe S refait le vide autour d'elle. Par sa silhouette inédite plus sportive et moderne, par ses motorisations essence V6 (272 ch), V8 (388 ch), V12 (517 ch) plus puissantes et pourtant plus sobres, par son nouveau V6 diesel (objet de notre essai), par sa suspension Airmatic en série et enfin par son équipement en hausse comprenant entre autres une exclusive peinture vernie anti-rayures.
Avec sa face avant plus tranchante et dynamique, ses passages de roues marqués et sa poupe calquée sur celle des Maybach, ses grandes sœurs de prestige, la nouvelle Mercedes Classe S en impose. D'autant que son gabarit a encore augmenté. Des suppléments de dimensions (+ 3,3 cm en longueur, + 1,6 cm en largeur et + 2,9 cm en hauteur) favorables à l'espace habitable mais qui n'alourdissent pas une ligne élégante. L'intérieur a encore progressé en qualité de fabrication et en finition, l'aluminium, le chrome, la ronce de noyer et les cuirs (10 teintes possibles) offrant des ambiances « cosy » et luxueuses. L'intégration de la molette « Command » et du téléphone portable à portée de main droite devant l'accoudoir est un petit chef d'œuvre de raffinement. Même soin apporté à l'alignement parfait des touches en alu de la console centrale que l'on effleure rien que pour le plaisir.
Parce qu'elle va constituer 85% des ventes en France, la version S 320 CDI, disponible depuis peu, nous a paru la plus intéressante à essayer. Doté de 235 chevaux et d'un couple énorme de 540 Nm à partir de 1600 tours et bien épaulé par une boite 7G Tronic, le V6 diesel offre à la Classe S un des meilleurs rapports agrément/consommation de la catégorie. Ce moteur peu gourmand (que nous avions déjà apprécié au volant de la sublime CLS) autorise près de 240 km/h en pointe mais surtout 7,5 secondes pour atteindre les 100 km/h.
L'autre point fort de la nouvelle Classe S concerne ses trains roulants régis par une suspension pneumatique baptisée Airmatic. Cette technologie facturée en option par la concurrence permet ici, en série, de bénéficier d'un correcteur d'assiette et de plusieurs lois d'amortissement au choix du conducteur. La plus « soft » se traduit bien entendu par un confort royal.
Vendue 77 000 € (et 82 400 € en version Limousine de 5.21m), la Mercedes Classe S 320 CDI constitue un seuil d'accès performant à la gamme S. Si vos moyens vous le permettent, vous pouvez aussi opter pour la S 500 V8 (107 100 €) et pourquoi pas la S 600 V12 (154 000 €). Mais pour cette dernière, vous aurez droit automatiquement à la version rallongée. Délaissez en revanche la S 350 (82 900 €) qui n'apporte vraiment rien par rapport à la diesel.
Au volant
Avant de prendre le volant d'une Mercedes Classe S, on se sent toujours impressionné par le gabarit de la voiture, la puissance de ses moteurs et une image Mercedes à laquelle les prix toujours en hausse contribuent. Mais une fois installé dans cette suite roulante 5 étoiles, on se sent à l'abri et parfaitement détendu. Il faut réapprendre la fonction des innombrables commandes même si une simplification s'est opérée notamment au niveau de la molette « Command » régissant les réglages et la navigation. Elle se révèle plus intuitive et logique que l'I-Drive de BMW. La planche de bord, généreusement assortie de ronce de noyer, est à la fois haut de gamme, fonctionnelle et créative. On apprécie la visière d'un seul tenant abritant aussi l'écran haute définition. A noter une commande de boite derrière le volant, un choix contestable déjà retenu par BMW sur son actuelle Série 7.
Larges, ergonomiques, profonds et assortis de multiples réglages optionnels, les sièges multicontours dynamiques avec fonction massage (+ 1900 €) nous ont permis de rouler détendus durant les premiers kilomètres. A partir du « Command », on peut choisir l'intensité du massage et la zone du dos à soigner. Mais nous avons vite mis un terme à ces petites mains invisibles montant et descendant le long de la colonne vertébrale pour mieux nous concentrer sur la conduite.
A peine audible au ralenti et d'une discrétion absolue en croisière, le 3.2 litres CDI a tout pour plaire. Souplesse à bas régime, réactif en reprise et tonique au delà de 130 km/h, il donne l'impression de délivrer en douceur près de 300 chevaux. Son agrément tient aussi au concours de l'excellente boite 7G Tronic qui comme son nom l'indique dispose de 7 rapports.
De belle carrure, la Classe S se montre étonnamment agile et maniable. Reine de l'autoroute, elle compose aisément avec des tracés plus sinueux à ceci près que sa direction aurait mérité d'être plus directe. Le manque de rappel du volant constitue également une gêne en sortie d'épingle où il faut veiller à réaligner le volant.
Sous la pluie battante du sud ouest, la Mercedes Classe S s'est également distinguée par sa rigueur de comportement mais l'ESP, castrateur, fait trop parler de lui. A la fois frustrant et rassurant.
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