Essai MERCEDES GLA 220 CDI
Nicolas Valeano le 20/05/2014
Dérivé de la Classe A, le Mercedes GLA est un crossover au style très routier, bien loin du monde des SUV. Une définition prometteuse pour en faire le nouveau roi des crossovers compacts « premium »... à condition que les qualités dynamiques soient au rendez-vous.
Un crossover plus berline que SUV
Mercedes ne s'est intéressé que très tard aux « petites » voitures, en lançant sa Classe A en 1997. À sa manière, elle était déjà un « crossover », au sens de mélange des genres, entre citadine et monospace… Pour la troisième génération, changement de stratégie, la marque à l'étoile rentre dans le rang avec une Classe A en berline conventionnelle, mais accompagnée de déclinaisons variées avec la Classe B, la CLA (bientôt déclinée en version Shooting Brake) et ce crossover GLA. Une petite introduction historique pour replacer le contexte dans lequel le GLA est né, ce qui explique nombre de ses caractéristiques.
Des gènes de berline compacte, des dimensions qui sont un compromis raisonnable, loin des SUV façon Jeep, vous l'aurez compris, la démarche est à l'opposé de celle qui a présidé à la gestation du GLK !
Autant ce dernier était anguleux à l'excès pour jouer les petits baroudeurs – ce qui ne lui a pas réussi sur nos marchés où son succès est modeste -, autant le Mercedes GLA est sculpté en rondeurs, ce qui ne l'empêche pas de montrer du muscle et du caractère, soulignés par les touches classiques du genre : passages de roues et base de caisse en plastique noir, pare-chocs renforcés, barres de toit. Notre version d'essai Fascination se montre plus agressive avec ses packs AMG Line et Sport Black avec kit carrosserie spécifique, jantes AMG 19'' et habillages noir brillant soulignés d'une superbe peinture spéciale Gris Montagne Magno Disegno (option à 800 € !). Des lignes réussies, plutôt plus équilibrées que celles de la Classe A, qui lui donnent un charme certain.
Nettement plus basse qu'un GLK (- 8 cm) et à peine plus haute que la Classe A (+ 6 cm), cette Mercedes mérite plus que toute autre son qualificatif de crossover, tendance routière, clairement de quoi faire face aux BMW X1 et Audi Q3. Enfin, atout de ses lignes basses, son coefficient de pénétration dans l'air de 0,29 seulement est excellent.
« A »-lternative
On ne monte pas à bord du Mercedes GLA, car on y est assis à peine plus haut que dans une Classe A ! Une impression étrange de ne pas dominer le trafic comme à bord des autres SUV, que la ligne de caisse haute ne peut compenser. Sous les yeux du conducteur, les deux arrêtes du capot en mire et un champ de vision limité par des montants A épais et une visibilité arrière médiocre, pénalisante en ville.
Heureusement, on est bien installé au volant, dans une position de conduite de berline, pas verticale comme dans certains SUV. Un mimétisme avec la Classe A qui se poursuit dans les moindres détails de l'aménagement intérieur, avec la même planche de bord au design original reconnaissable au premier coup d'œil avec les trois aérateurs en « X » trônant sur le bandeau central, de belles pièces de design à la fois bien construits et pratiques d'usage.
Moins pratique, l'écran central façon tablette posée sur la planche de bord, à portée de main mais… pas tactile ! Du coup toutes les commandes se font avec une molette simple située entre les sièges avant, avec des séquences parfois laborieuses. Les rangements sont limités et l'habitabilité reste au niveau d'une Classe A, donc modeste par rapport aux concurrents. Ce Mercedes GLA ne fait pas profiter ses passagers des 13 cm en longueur gagnés sur la Classe A.
Les passagers arrière n'y seront pas plus à l'aise, ils pourront juste se consoler en emportant un peu plus de bagages, le coffre, avec 421 litres, ayant gagné 80 litres par rapport à sa petite sœur. Avec un plancher plat et une large ouverture, il est de plus bien logeable, au moins une petite différence de prestations pratiques pour justifier les quelque 4600 € de plus qu'une Classe A équivalente.
Base technique connue
Question motorisation, pas encore de vaste gamme avec 2 essence et 2 Diesel au programme. Sous le capot de notre modèle d'essai, c'est le bien connu 220 CDI qui assure des performances correctes avec ses 170 chevaux et surtout, 350 Nm de couple pleinement disponibles dès 1 400 tr/min. De quoi assurer des relances vigoureuses, parfaitement servi par la rapide transmission double embrayage à 7 rapports 7G-DCT. 8,3 s de 0 à 100 km/h, 215 km/h en pointe, pas de souci pour soutenir un rythme élevé mais mieux vaut rester dans un registre de conduite souple.
En brutalisant la voiture avec la boîte en mode sport ou en manuel (palettes au volant), vous n'obtiendrez rien de plus qu'un grondement de Diesel peu flatteur, d'autant que sa plage d'utilisation limitée montrera vite ses limites en cas de velléités sportives. Décidément, le choix de la raison, mais pas de quoi faire battre les cœurs. Pour cela, il faudra attendre l'été pour voir arriver la version AMG et là, ça promet ! Calquant la gamme Classe A, c'est le 4 cylindres de 360 ch de la A AMG qui s'y colle. De quoi faire des cheveux blancs à l'Audi RSQ3…
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Incisif et dynamique
À la conduite, pas de discussion, on est bien en présence d'une routière, loin de l'univers des SUV un peu patauds avec une inertie qui se fait sentir au premier virage abordé un peu vite. Ici, presque pas de roulis, un train avant précis, une direction paramétrique sport (en série sur Fascination) bien directe, le feeling est bon et on se plaît à augmenter le rythme, le châssis suit avec un plaisir partagé, même s'il est un peu malmené. Un agrément d'autant plus réussi que le compromis de confort s'est avéré de bon niveau, malgré les pneus roulage à plat de 19 pouces et la suspension rabaissée de notre version Fascination…
Une référence à la Classe A s'impose à nouveau : une soixantaine de kilos seulement les sépare, une différence raisonnable qui explique le dynamisme du Mercedes GLA, un avantage par rapport à ses concurrentes les plus directes qui rajoutent encore 60 kilos sur la balance. Une des explications des chiffres de consommation très compétitifs du GLA, avec seulement 4,9 l/100 km en mixte NEDC, alors qu'un Q3 équivalent demande 1 litre de plus (et 27 g de CO2…).
Au cas où, mais vraiment au cas où, il est possible de sortir en chemins grâce à la garde au sol correcte et la transmission 4matic semi-permanente. Contrôle de vitesse en descente, motricité optimisée : l'électronique vous prend la main. Evidemment, notre pack AMG avec pneus taille basse et garde au sol rabaissée de 15 mm ne facilite pas la tâche ici.
Enfin, si le Mercedes GLA semble bien armé face à sa concurrence de chez Audi et BMW, il affiche une grande confiance question tarif. A 41 100 €, prix de base pour la 220 CDI 4matic, il se situe respectivement environ 3 000 € et 1 000 € plus haut qu'un Q3 et un X1 équivalents. Et l'addition monte vite, notre version d'essai dépassant les 46 000 €… Un peu cher pour une Classe A Diesel surélevée, et surtout un peu trop près du tarif supposé de la version AMG, autrement plus décoiffante !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation