Essai MERCEDES EQS SUV 580 4MATIC
Walid Bouarab le 11/05/2023
Il restera très confidentiel chez nous, mais l'EQS SUV est un excellent moyen d'apprécier le savoir-faire Mercedes en matière de véhicules électriques. Ultra-techno et capable de recharger très vite, il s'affranchit des contraintes pour voyager loin. Reste que l'autonomie souffre de sa démesure.
Prix d'excellence
Techniquement, ce SUV reprend tout à la limousine EQS, avec laquelle il partage la plateforme bien évidemment (EVA), la batterie à la capacité record de 108,4 kWh utiles, et les moteurs électriques. Placés sur chacun des essieux, ces deux blocs développent 544 ch et 820 Nm de couple. De quoi offrir à ce beau bébé de presque 2,9 tonnes, de solides performances. Imaginez, seulement 4,6 secondes pour atteindre les 100 km/h !
Mais les velléités sportives de l'EQS SUV s'arrêtent là. L'allemand préfère le confort, et il s'échine à transporter ses passagers dans un cocon remarquablement douillet. A la place du pilote, il faudra prendre ses marques : comme toutes les dernières Mercedes, l'EQS en met plein la vue, les différents écrans permettant un haut niveau de personnalisation et affichant un nombre incalculable d'informations. Le travail apporté aux détails tient de l'obsession. C'est beau, mais par moment déstabilisant. A l'image de l'impressionnant affichage tête-haute avec réalité augmentée : ça marche, c'est pertinent, mais le nombre d'informations affichées (qui prennent toujours plus de place sur le pare-brise) aurait de quoi troubler.
Notre modèle d'essai était par ailleurs équipé de l'Hyperscreen, qui rajoute un écran face au passager et qui recouvre le triptyque ainsi formé d'une dalle en verre pour unifier le tout. Là encore, c'est impressionnant, mais l'écran central est presque trop grand pour atteindre les touches situées côté passager. Il faut toutefois être vraiment difficile pour ne pas apprécier cette ambiance hautement technologique, d'autant plus que l'éclairage d'ambiance et la sono haut de gamme remarquable viennent parfaire l'atmosphère très luxueuse.
La longueur de 5,23 m et l'empattement XXL (3,21 m) permettent d'offrir beaucoup d'espace au second rang, mais il n'en va pas de même pour les sièges supplémentaires (option à 2600 €) installés dans le coffre. L'accès et l'assise manquent franchement d'espace pour y être à l'aise, du moins à taille adulte. Surtout, le coffre se voit réduit à peau de chagrin une fois ces deux strapontins dépliés (645 litres en configuration cinq places).
Remarquable voiture à vivre, l'EQS promet également son lot de sensations sur la route. S'il reste capable d'accélérer plus fort que certaines sportives, son dynamisme s'arrête là. Sa suspension pneumatique est remarquable d'efficacité. Elle lisse aussi bien la route qu'elle maintient les mouvements de caisses. De quoi avoir la sensation de flotter au-dessus du bitume sans jamais verser dans le comportement de péniche. Rapide, mais très confortable donc, l'EQS SUV n'est pas maladroite pour autant. L'amortissement reste rigoureux (le mode Sport ne raffermit finalement que très peu l'ensemble), la direction détient une bonne calibration, et surtout, les roues arrière directrices (jusqu'à 10° en option, un record) semblent raccourcir l'empattement. L'EQS SUV pivote habilement en épingle et se conduit - presque - comme une citadine en ville. Au départ, cet arrière directeur est presque déstabilisant. Mais on s'y fait rapidement.
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Recharge express à la borne
Avec sa batterie de 108 kWh, le Mercedes EQS SUV affiche une autonomie confortable de presque 600 km. C'est évidemment moins que sa sœur limousine, qui profite d'un aérodynamisme nettement plus favorable. En réalité, cette valeur sera surtout atteignable avec des trajets essentiellement urbains et péri-urbains. Sur son domaine de prédilection, l'autoroute, l'EQS SUV brille forcément moins. Par des températures printanières et avec une légère climatisation activée, il devient difficile de descendre sous les 30 kWh/100 km. C'est énorme, et cela réduit l'autonomie réelle à tout juste plus de 320 km, avant de devoir chercher une station.
Mais l'EQS SUV se rattrape avec un planificateur d'itinéraire plutôt à jour et surtout toute une batterie de marqueurs qui permettent de surveiller efficacement l'autonomie en temps réel. En revanche, à la recharge, il ne craint pas grand monde, malgré sa plateforme fonctionnant uniquement sur 400 V. Le pic des 200 kW de puissance de recharge est rapidement atteint, et l'EQS conserve une belle puissance de 120/130 kW, passé les 80 % de batterie. Les meilleurs atteindront ce seuil un peu plus rapidement, mais sur une charge à 100 %, l'EQS SUV (et tous les modèles partageant cette plateforme d'ailleurs) fait partie des tous meilleurs. Reste qu'à presque 170 000 € pour cette version 580 (sans option), il restera avant tout une vitrine. Une très belle vitrine.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation