Essai MERCEDES E500 Cabriolet
Loïc Bailliard le 22/10/2013
Après la berline, le break et le coupé, c'est au tour du cabriolet Mercedes Classe E de s'offrir un coup de bistouri. Une excellente occasion de profiter des accords de son V8 biturbo à ciel ouvert.
Un nouveau regard
Moins chère que ses concurrentes, bien équipée et profitant d'un habitacle agréable, la précédente mouture du cabriolet Mercedes Classe E souffrait tout de même d'un style un peu austère, surtout lorsqu'on la comparait aux autres offres découvrables de la marque. Elle restait en effet la dernière de la gamme plaisir de Mercedes à arborer l'ancien style de l'étoile et à ne pas avoir effectué le virage vers le look plus organique et agressif qui caractérise désormais les SLK, SL et autres CLS ou Classe A. Mais fort heureusement, le très gros restylage effectué sur les berlines et break Classe E il y a quelques mois s'applique également au cabriolet.
Comme cela a déjà été évoqué lors de notre essai du coupé, ce relookage est ici moins extensif que sur les berlines et break, mais reste suffisamment significatif pour donner un sacré coup de jeune à l'engin. La disparition des doubles optiques et leur remplacement par un nouveau regard à LED, le bouclier revu (encore plus agressif ici grâce à un pack Sport AMG comprenant des jupes spécifiques tout autour de la voiture) ou la nouvelle calandre confèrent une prestance et un dynamisme bienvenus à la Mercedes Classe E Cabriolet.
L'arrière est quant à lui moins transfiguré, et on retrouve les passages de roues marqués qui faisaient déjà office de signature sur les modèles précédents. Même constat pour la malle dont le dessin en légère pointe est reconduit. De chaque côté, on retrouve cependant de nouvelles optiques. Et l'ensemble surplombe un bouclier revu, intégrant ici un diffuseur et des échappements chromés.
Technologie embarquée
A bord, les changements se font très discrets. Quelques détails de finition trahissent qu'il s'agit d'une nouvelle version, mais seul un œil expert saura les déceler. Et personne ne s'en plaindra, car l'habitacle de la Mercedes Classe E Cabriolet était déjà un écrin de confort et de technologie. Moderne et épuré, il se distingue en effet surtout par le déploiement d'inventivité de Mercedes afin de faire de la Classe E un cabriolet 4 saisons.
Bien installé dans les sièges avant multicontours (inclus dans le Pack Sport AMG), on profite en effet du système de ventilation de la nuque « Airscarf », du déflecteur rétractable « Aircap » surplombant le pare-brise ou encore des sièges chauffants.
Côté sécurité, la Mercedes Classe E Cabriolet profite de l'alerte franchissement de ligne, de l'anticollision ou encore de la surveillance de l'angle mort et de l'alerte anti-endormissement.
Monstre paisible
Mais le meilleur moyen de ne pas s'endormir au volant, c'est encore d'alourdir son pied droit. Car sous une robe relativement discrète et ses allures de cabriolet tranquille, la Mercedes E500 cache un moteur de feu qui permet de la propulser à 100 km/h en moins de 5 secondes : il s'agit en effet d'un V8 biturbo de 4,7 litres développant 408 ch et 600 Nm de couple !
L'étude de la fiche technique révèle cependant la particularité de ce moteur : le couple est disponible entre 1 600 et 4 750 tr/min tandis que la puissance atteint son sommet entre 5 000 et 5 750 tr/min. Ces valeurs, plus courantes dans un Diesel qu'un V8 essence, annoncent ce qui s'avère un trait dominant de la Classe E Cabriolet : il s'agit d'un monstre paisible qui n'aime pas qu'on le secoue dans tous les sens.
C'est l'Amérique !
Les premières départementales sinueuses rencontrées lors de notre essai dans le Vexin le confirment d'ailleurs immédiatement. Lorsqu'on la brusque, la Mercedes Classe E500 Cabriolet devient presque frustrante : la boîte automatique à 7 rapports, malgré son mode sport et ses palettes au volant, ne réagit pas assez vite. Ensuite, les bruits de mobilier, notamment au niveau du pare-brise, ne rassurent pas quant à la rigidité de l'ensemble, et les 1 945 kg de l'engin mettent les freins à rude épreuve.
C'est bien dommage, car la direction se montre très agréable, précise et pleine de ressenti. On peut se montrer aussi enthousiaste vis à vis des trains roulants, offrant un excellent compromis entre confort et maintien lorsque les suspensions restent en mode confort. Une fois inscrite dans la courbe, la Mercedes Classe E semble posée sur des rails. Il ne faut simplement pas oublier de modérer l'usage de la pédale de droite lors des réaccélérations, sous peine de voir les 600 Nm de couple rappelés à l'ordre brutalement par l'ESP.
Finalement, on se souvient que la E500 Cabriolet est pensée pour le marché américain, on laisse la boîte choisir les rapports à notre place, on conserve les suspensions en mode « confort » et on se lance dans son activité favorite : le cruising à haute vitesse. On reste alors sur un filet de gaz, à profiter des montagnes de couple disponibles et du glougloutement fantastique de ce V8 musical.
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La cerise sur le gâteau
Et évidemment, on profite de l'absence de pluie pour décapoter (en roulant, mais en plus de 20 secondes…) et ajouter la touche finale à cette balade rythmée : du vent dans les cheveux. Enfin, il faut le dire vite, car les amateurs de grands courants d'air seront déçus : l'ensemble des systèmes proposés aux places avant isolent réellement le conducteur de l'environnement extérieur. En pleine vague de froid automnale, on ne s'en plaint pas, cela dit… Et en plein été, il reste possible de désactiver le filet antiremous arrière et l'Aircap et confier au vent le soin de revoir notre coupe de cheveux.
Si l'Aircap fonctionne donc à merveille à l'avant, les efforts de Mercedes ne permettent en revanche toujours pas d'isoler correctement les places arrière. Les courants d'air y sont encore très présents et la conversation avec les passagers avant reste difficile. Et c'est bien dommage, car les deux places postérieures se montrent accueillantes, même pour des adultes. On reste assis un peu droit et les genoux sont posés sur le siège avant, mais la position s'avère suffisamment confortable pour qu'un trajet moyen soit envisageable.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation