Essai MERCEDES E300e Break
Walid Bouarab le 22/03/2024
Sur le papier, elle a tout de la voyageuse parfaite. Une familiale idéale pour les foyers aisés. Mais le surcoût et la praticité limitée de cette version hybride rechargeable E300e la cantonnent aux professionnels.
Incompatible avec les familles
La Mercedes Classe E s'est toujours échinée à ne pas bousculer les habitudes. Une ligne qui évolue toujours en douceur, et des prestations faisant toujours la part belle au confort et à la sécurité. Cette nouvelle génération reste sur cette lignée. De quoi continuer à séduire les résistants aux SUV, avec une ligne élégante à défaut de faire dans l'original. A bord, on se prend davantage une claque, avec un agencement résolument moderne, porté par l'immense dalle numérique et tactile, ici appelé Superscreen (en option). L'ambiance est remarquable, a fortiori la nuit, pour peu que l'on soit friand d'éclairage d'ambiance façon vaisseau spatiale. Finition d'excellent niveau, excepté la présence de quelques plastiques sonnant creux en partie basse, et habitacle spacieux et dignement insonorisé, donnent cette sensation de voyager en première classe.
Consommations maitrisées
Sur la route, la douceur est de mise. La présence de la suspension pilotée y est pour quelque chose, même si les jantes de 20 pouces ne sont pas douces avec les vertèbres, notamment en ville. Au-delà de la cité, le confort devient excellent, un poil trop moelleux penseront certains. Mais cette grande routière se manie avec douceur, surtout s'il s'agit de profiter des consommations possiblement basses et de l'autonomie confortable de son mode 100 % électrique. Avec son énorme batterie de plus de 25 kWh, cette Mercedes Classe E 300e annonce 113 km d'autonomie. Lors de notre essai hivernal, il a été difficile de dépasser les 90 km. C'est déjà beaucoup dans l'absolu et largement suffisant pour couvrir la majorité des trajets quotidiens. En mode hybride et avec suffisamment de jus dans la batterie, les consommations en milieu urbain et extra-urbain sont remarquables, avec une valeur moyenne relevée à moins de 6l/100 km. Sur autoroute, une fois les cellules vidées, le quatre-cylindres 2.0 prend le relais avec une certaine présence sonore, notamment à l'accélération. Sur les longues liaisons, les consommations grimpent fatalement, avec une moyenne sur les grands axes établie à plus de 8l/100 km. Une valeur somme toute raisonnable au vu de la masse de l'engin et des prestations. La Classe E fait partie des très rares modèles PHEV à proposer une recharge rapide en courant continu, avec une puissance maximale de 50 kW. C'est relativement pratique, mais ces recharges sont souvent onéreuses. L'intérêt se montre limité face à une recharge classique à domicile (7,4 kW), avec un peu plus de 3h pour refaire le plein d'ions.
Excellent compromis confort/tenue de route
Avec une telle machinerie dans cette version, la Classe E hybride rechargeable est un vrai poids lourd, avec près de 2,3 tonnes sur la balance. C'est énorme, mais les performances sont satisfaisantes. Le 2.0 est plutôt costaud, et le couple continu saupoudré par le bloc électrique permet de favoriser les reprises dès la réaccélération, tout en comblant les ruptures de charge de la transmission automatique, plus douce que réellement rapide. Pas de quoi en faire un modèle particulièrement dynamique, mais l'agrément y gagne. C'est d'autant plus une réussite que la Classe E est assez adroite sur la route. Sa direction bien calibrée et son train avant facile à placer offrent un bel agrément, et l'amortissement devient plus rigoureux en mode Sport pour annihiler les mouvements de caisse. Une BMW Série 5 reste plus vivante à mener, mais le compromis entre confort et tenue de route est bien meilleur sur la Mercedes.
Voilà donc de quoi emmener toute la petite famille dans des conditions optimales, à condition d'avoir la main légère sur les bagages. La présence de l'énorme batterie fait chuter le volume de coffre à seulement 405 litres, soit l'équivalent d'un petit SUV urbain. C'est vraiment trop peu pour un break qui frôle les 5m de long. Par ailleurs, le surcoût imposé par cette E300e (75 500 €) face à une E200 (67 300 €) ou même une diesel E220d (70 450 €) reste difficile à rentabiliser au niveau des consommations. Le bloc carburant au gasoil se montre plutôt agréable, remarquablement sobre, autorise une autonomie proche des 1000 km, et conserve un coffre digne de ce nom. Preuve une nouvelle fois que ces motorisation PHEV, aussi performantes et efficientes soient-elles, sont avant tout un argument plus à même de séduire les flottes.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation