Essai MERCEDES E 400 Coupé Fascination
Vincent Desmonts le 19/06/2017
Chez Mercedes, le coupé est une longue tradition. Mais dans ce domaine, la marque à l'Étoile ne fait rien comme les autres. Et si elle privilégie sans complexes le confort à la sportivité, la nouvelle Classe E Coupé n'en possède pas moins une homogénéité qui force l'admiration.
Une certaine idée du bonheur
Depuis les années 50, Mercedes a toujours cultivé une gamme de coupés plus ou moins larges, avec pour point commun un mariage réussi entre élégance et confort. Une constance qui a permis à la firme de produire quelques modèles emblématiques, comme les opulents W111 des années 60, le baroque SLC (C107) des années 70 ou encore le très pur C124 des années 80. Aujourd'hui, la gamme est riche de trois « vrais » coupés à 4 places, cette Classe E longue de 4,87 m se situant presque pile à mi-chemin entre la Classe C Coupé (4,67 m) et la Classe S Coupé (5,03 m). Une multiplication de l'offre qui a visiblement posé un casse-tête aux designers : il sera compliqué de distinguer un modèle de l'autre, tant leurs lignes sont proches. En tous cas, notre E 400 Coupé en finition haute Fascination faisait son petit effet auprès des passants, preuve que les stylistes ont réussi l'opération. On notera en particulier les vitres latérales sans encadrement ni montant central, trait caractéristique qui allège sensiblement le profil. L'habitacle reprend sans surprise la planche de bord des berlines Classe E, avec sur cette finition haute Fascination (en option sur les autres) les deux impressionnants écrans de 12,3 pouces haute définition. On retrouve aussi, hélas, l'ergonomie globalement assez complexe des nombreux menus et sous-menus. La présentation est cossue, avec une sellerie en cuir de série et des matériaux de qualité. Par rapport à la berline, seuls les aérateurs bénéficient d'un dessin spécifique, au traitement un peu plus sportif. Bonne surprise : les places arrière sont plutôt accueillantes, y compris pour de grands adultes. Tout juste pourra-t-on reprocher une certaine étroitesse au niveau des épaules. Autre petit grief : si les vitres arrière s'abaissent, les passagers n'ont aucun bouton pour les commander. Mesquin !
Tapis volant
En attendant diverses variantes AMG, le coupé Classe E ne propose pour l'instant que quatre motorisations, toutes en boîte automatique. Et un seul 6-cylindres, le V6 3.0 biturbo de notre E 400, obligatoirement en transmission intégrale 4Matic. Un moteur qui séduit d'emblée par sa douceur, alliée à une vigueur réelle : avec ses 333 ch et 480 Nm de couple, cette E 400 Coupé atteint les 250 km/h en vitesse maxi et couvre le 0 à 100 km/h en 5,3 s. Le V6 est exploité au mieux par la nouvelle transmission automatique 9G-Tronic, qui compte, vous l'aurez deviné, la bagatelle de neuf rapports. De quoi assurer une bonne réactivité à basse vitesse, réduire l'appétit sur autoroute (à 130 km/h en neuvième, le V6 ronronne aux alentours des 1 800 tr/min!), mais aussi lisser les passages de rapports en réduisant les sauts de régime moteur. Cet ensemble moteur/boîte soyeux à la mélodie discrète mais bien présente se conjugue fort bien avec un châssis résolument orienté vers le confort. Certes, la suspension a été rabaissée de 15 mm par rapport à celle de la berline Classe E, mais elle conserve une souplesse qui préservera les séants les plus sensibles. Ajoutez-y, comme sur notre modèle d'essai, la suspension pneumatique « multicoussins » optionnelle (2 300 €), qui inclut un amortissement piloté, et cette E 400 Coupé prend des allures de petite Classe S, avec cette grisante sensation de planer au-dessus du bitume.
Mécanique bien huilée
Tout pour le confort, rien pour le « fun » ? Heureusement, pas tout à fait. Certes, la E 400 Coupé n'est pas une AMG, mais elle propose tout de même cinq modes de conduite, y compris un « Sport+ » qui paraît en contradiction avec la philosophie de l'auto : il rend la suspension un peu trop ferme et l'ensemble moteur/boîte trop excité. Mais si elle n'est pas franchement sportive, la Classe E Coupé apprécie tout de même la balade rapide. En mode « Sport », son V6 chante juste, sa boîte réagit au quart de tour et le châssis est rigidifié juste ce qu'il faut. On apprécie alors son roulis contenu, sa direction douce mais précise et plutôt incisive et la motricité totale apportée par la transmission intégrale. Elle ne collera sans doute pas un sourire béat sur votre visage, mais la satisfaction intellectuelle apportée par l'objet bien pensé qui accomplit avec talent la mission pour laquelle il a été conçu. Une certaine idée du bonheur, en somme !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation