Essai MERCEDES CLE 450 4Matic
Walid Bouarab le 11/06/2024
Charismatique et subtilement doté, le CLE en jette. Et il pousse l'idée jusqu'au bout avec un moteur digne de son pédigrée sous le capot. S'il se revendique esthète, le nouveau coupé Mercedes manque en revanche parfois de goût. Et à ce tarif, la clientèle est exigeante.
Le flacon sans l'ivresse ?
Le grand coupé est de retour chez Mercedes. Multiple il y a encore quelque temps, cette variante à deux portes n'a plus qu'un seul représentant dans le catalogue à l'Étoile. Avec sa nouvelle appellation, le CLE vient remplacer les anciens Classe C et Classe E Coupé. Double casquette pour ce nouveau venu, qui profite d'un gabarit encore plus imposant que le plus grand des prédécesseurs (même si son intérieur trahit la très grande parenté avec la petite berline de la gamme).
Costaud, mais élégant, subtilement dessiné sans trop d'artifices, l'Allemand est présenté avec bon goût. A bord, on retrouve donc l'agencement de la Classe C (la version cabriolet profite d'un écran central à l'inclinaison réglable). C'est moderne sans révolutionner le genre. La généreuse dalle numérique centrale s'attire les projecteurs, peut-être pour éviter que l'on s'attarde sur des détails de finition, franchement fâcheux pour un modèle qui dépasse comme ici les 100 000 € (oui, oui !). Certains habillages sonnent creux, des assemblages grincent... Rien de rédhibitoire, mais on regrette que la qualité de finition n'ait pas suivi la même évolution que les tarifs.
Pour le reste, la partie numérique, chère à Mercedes, profite des dernières évolutions, avec un système multimédia et une unité centrale toujours aussi bien présentés. Il faut prendre ses marques pour naviguer aisément, mais on y arrive. Surtout, Mercedes fait partie de ces constructeurs qui ont trouvé une manière rapide et efficace pour désactiver les aides à la conduite intrusive (alerte de survitesse, maintien de voie).
Moteur timide
Avec son gabarit en hausse, on aurait pu attendre une habitabilité meilleure. Mais le CLE fait à peine mieux que l'ancien Coupé Classe C. On y accède toujours avec contorsion, et inutile d'espérer embarquer des adultes de taille normale sur longs trajets. Plus que l'espace aux jambes, c'est la raideur des dossiers, et la garde au toit limitée qui jurent.
Le coupé reste d'une voiture d'égoïste, idéale pour les départs en weekend à deux. Tâche pour laquelle le coffre de 420 litres se montre généreux en volume et en accès. Un coupé, c'est également une voiture plaisir, et à ce petit jeu, le CLE s'en sort avec les honneurs, a fortiori avec cette version 450. S'il dérive directement de la Classe C, le CLE garde en revanche l'exclusivité du six-cylindres (alors que sa matrice se contente d'un « pauvre » quatre-pattes, même sur les méchantes versions AMG).
Dans cette déclinaison 450, le 3.0 turbo est doté d'une micro-hybridation 48V et développe 381 ch. Les 500 Nm sont répartis sur les quatre roues grâce à la transmission intégrale 4MATIC de série. De la rondeur, une belle montée en régime, et c'est à peu près tout... Si nous n'attendions pas un caractère mécanique dantesque de la part de ce coupé plus bourgeois que sportif, la sonorité finalement timide et la linéarité dont il fait preuve ne vous filent pas les frissons. Et si les performances sont bien présentes chrono en main ( 4,4 s de 0 à 100 km/h), les sensations sont lissées par l'insonorisation réussie, et surtout le poids conséquent de l'engin. Ainsi paré, le CLE 450 affiche près de 2 tonnes sur la balance.
Suspension pilotée sans juste milieu
L'inertie est donc de mise, mais les trains roulants s'affairent. L'essieu directeur n'est pas du genre paresseux malgré la masse du bloc thermique, et il est bien aidé par les roues arrière directrices qui donnent un surplus d'agilité entrée de virage et dans les épingles. Plus proches des limites, le CLE reste sage et garde un comportement gentiment sous vireur. Le bémol vient de sa suspension pilotée. L'amortissement offre un bon niveau de confort, mais le système ne propose que deux configurations : Confort, et Sport. La première manque clairement de maintien, notamment à l'arrière, qui peine à juguler les mouvements de caisse verticaux. La seconde est un poil ferme sans pour autant renforcer l'efficacité de l'ensemble.
Finalement, mieux vaut profiter de ce CLE avec ce qu'il a de mieux à offrir, c'est-à-dire se déplacer vite et bien avec une certaine classe. Pour les amateurs de dynamisme, une BMW Série 4 (M440i xDrive) dispose d'un moteur autrement plus démonstratif et flatteur pour les oreilles, tout en étant plus vivante à conduire. Surtout, la Munichoise présente nettement mieux avec un niveau de finition irréprochable. Pour un modèle facturé avec six chiffres, ça peut faire la différence...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation