Essai MERCEDES Classe E Coupé
Vincent Desmonts le 29/07/2013
Après la berline, c'est au tour du coupé Mercedes Classe E de profiter d'un restylage. Avec un look affiné et un raffinement en hausse, le coupé Classe E se peaufine... mais il pourrait encore progresser en agrément.
Le lifting qui valait un milliard
Le restylage de la Mercedes Classe E ne sera pas passé inaperçu. Et quelque part, c'est heureux, car si l'on en croit les rumeurs qui circulent, ce lifting aurait coûté la bagatelle de 1 milliard d'euros ! Le chiffre vous paraît abstrait ? Sachez que cette somme représente chez des constructeurs moins ambitieux le budget de développement... d'un modèle entier !
Il est vrai que le restylage de la Classe E concerne en tout quatre carrosseries, dont le coupé qui nous intéresse aujourd'hui. Ce dernier a été moins radicalement relooké que la berline ou le break. Il conserve sa courbure au niveau des passages de roues arrière, trait censé être un clin d'oeil aux Mercedes « Ponton » des années 50, mais qui a semble-t-il peu convaincu la clientèle puisque les berlines et breaks en sont désormais privés.
Si le coupé (et le cabriolet) n'ont pas subi la même ablation, c'est tout simplement parce que les coûts en matière d'outils de production auraient été trop élevés eu égard aux volumes de vente attendus.
Nouveau nez
Notre coupé Classe E se contente donc des retouches classiques des restylages, avec le gros des modifications qui concerne la face avant. Le changement le plus marquant est l'abandon des phares à doubles optiques, remplacés par des éléments monobloc soulignés par des traits de diodes LED (éclairage « full LED » disponible en option). La calandre prend pour sa part du relief, avec une étoile qui paraît avoir grossi, tandis que le bouclier substitue des courbes plus fluides aux lignes taillées à la serpe de l'ancien modèle.
De profil, on l'a dit, pas de changement... si ce n'est l'adoption de nouvelles jantes alliage (18 pouces de série sur cette finition Fascination). On retrouve donc avec plaisir les vitres latérales sans encadrement ni montant central, comme c'est la tradition chez Mercedes depuis plusieurs décennies. À l'arrière, les feux sont retouchés, tout comme le bouclier.
Tarif corsé, mais équipement complet
L'habitacle se pare quant à lui de quelques touches de chrome supplémentaires (aérateurs, boutons de réglage des sièges électriques...), tandis que le sélecteur de la boîte automatique migre de la console centrale vers le nouveau volant sport. Les occupants des places avant bénéficient toujours de beaux sièges sport monobloc, tandis que la banquette arrière reste réservée à des personnes de taille moyenne, vu le manque de garde au toit.
Une fois n'est pas coutume, l'équipement est très complet : cette finition haute Fascination propose en série la sellerie cuir, le GPS avec commandes vocales, les sièges électriques à mémoires, la caméra de recul, les phares à LED et même le toit ouvrant panoramique. Elle dispose également d'un pack sport incluant des suspensions affermies et une direction plus incisive. Les plus exigeants pourront ajouter les sièges multicontours, dont les coussins gonflables s'adaptent au plus près de votre morphologie (600 €), ou l'accès et démarrage mains-libres Keyless Go (1 100 €), seuls oublis notables de cette finition. Il faut dire qu'à 62 900 € avec la boîte automatique 7G-Tronic, la E 250 CDI Coupé ne fait pas de cadeau côté tarif !
Fausses notes mécaniques
C'est d'autant plus vrai que, sous le capot, on retrouve une mécanique plutôt roturière, à savoir le 4 cylindres diesel « OM 651 » de 2,1 litres. Sur le papier, il fait étalage de sa technologie, avec un système de double suralimentation séquentielle : un petit turbo se charge de fournir du couple à bas régime, tandis qu'un plus gros turbo entre en action plus haut dans les tours. De fait, avec 204 chevaux et surtout 500 Nm de couple dès 1 600 tr/min, ce « quatre pattes » a du coffre ! Il propulse cet imposant coupé de 0 à 100 km/h en 7,3 secondes, et jusqu'à une vitesse de pointe de 247 km/h. Mais si le fond est là, la forme... un peu moins.
Reconnaissons aux ingénieurs Mercedes d'avoir soigneusement travaillé l'encapsulage de ce bruyant et vibrant moteur, qui ne se fait désormais plus ressentir que lors des accélérations. Mais sa note discordante rompt la quiétude à bord dès que l'on doit démarrer à un feu rouge ou relancer la mécanique. C'est d'autant plus regrettable qu'Audi arrive à des résultats similaires en termes de performances et d'émissions de CO2 avec un V6 de 3 litres autrement plus agréable. Hélas, pour passer au 6 cylindres sur la Classe E Coupé, il faudra opter pour la très performante E 350 Bluetec (252 ch et 620 Nm), facturée 3 750 € plus cher.
Presque un vrai coupé GT !
La sonorité aux accents agricoles de ce 4 cylindres est heureusement le plus gros défaut que l'on puisse reprocher à la E 250 CDI Coupé. Pour le reste, elle offre un très bon confort général, que ne viennent entacher que quelques réactions un peu sèches des suspensions à basse vitesse. La position de conduite excellente permet de se sentir à l'aise et de bien ressentir les réactions du châssis. La direction précise permet de facilement placer la voiture, tandis que l'équilibre général sait se montrer à la fois rassurant en grandes courbes et assez agile sur le sinueux.
Néanmoins, cette Mercedes Classe E Coupé n'est pas une AMG (déclinaison d'ailleurs absente de la gamme, et réservée au « petit » coupé Classe C) : l'ESP n'est pas totalement désactivable et viendra contraindre vos envies de faire « mumuse » avec le train arrière. Enrouler la courbe, d'accord, mais la prendre en grosse glisse, pneus fumants, non ! Et pourtant, le couple généreux du moteur se prêterait bien à l'exercice... un peu contre-nature, je l'admets. Plus réalistement, ce grand coupé se sent particulièrement bien à l'aise sur autoroute et sur chaussées bien roulantes, où il sera capable de filer à bon rythme dans une atmosphère sereine, sans ennuyer son conducteur ni indisposer les passagers.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation