Essai MERCEDES Classe E 500
Jean Michel Cravy le 26/06/2006
L'actuelle Mercedes Classe E est née en 2002. Il lui fallait donc se refaire une petite jeunesse. Le restyling est très léger, mais sous le capot, le V8 de la E 500 gagne 82 chevaux !
Présentation
Sans doute moins provocante qu'une Audi A6 ou une BMW Série 5 plus jeunes qu'elle, la Mercedes Classe E n'en a pas moins sa clientèle fidèle. Et nombreuse : depuis sa sortie en 2002, elle s'est déjà diffusée à un million d'exemplaires, avec à la clé une constante première place parmi les routières européennes. Respectable… Mais pour autant, cette dame très respectable, qui respire le classicisme distingué comme d'autres se parfument au 5 de Chanel, avait besoin de se donner un petit coup de jeune. Le restyling est pour le moins très discret. Il faut avoir l'œil perçant pour remarquer les petits changements. Des boucliers au dessin plus nerveux, une calandre un poil plus haute et plus saillante, des optiques retouchées, des rétroviseurs moins collés à la carrosserie, une nouvelle gamme de jantes, une barre de coffre chromée un peu plus longue, et le tour est joué.
A l'intérieur, on notera un volant moins massif qui commande une direction plus directe, et quelques menues retouches esthétiques… on reste en terrain connu. Mais c'est surtout sur le plan dynamique que la Mercedes Classe E évolue le plus. Toute la gamme est dotée de suspensions un peu plus fermes et d'un train avant rendu plus incisif afin de gommer le caractère trop effacé de cette berline un rien conservatrice. Elle y gagne en agilité sans rien sacrifier à son confort habituel. Mercedes a également consenti à rehausser l'équipement de série de sa Classe E, avec sur tous les modèles la généralisation du système de sécurité Pre-Safe et un contrôle de pression des pneus. Mais rassurez-vous, les bonnes habitudes ne se sont pas perdues : la liste des options reste aussi épaisse que le bottin téléphonique…
Sur la route
Alors que les versions 200 K, 200 et 220 CDI gagnent une poignée de chevaux, c'est la Mercedes E 500 qui bénéficie de la hausse la plus spectaculaire. Le V8 5 litres qui l'équipait n'avait pas évolué depuis longtemps, se contentant, si l'on peut dire de ses 306 chevaux. Porté à 5,5 litres (bien que la dénomination ne change pas) il gagne carrément 82 chevaux supplémentaires, soit un accroissement de plus de 26 % par rapport à son prédécesseur, tandis que le couple progresse de 15 %, avec 530 Nm. Il devient ainsi le plus puissant de sa classe de cylindrée… cela sans exiger plus de carburant, la moyenne conventionnelle restant fixée à 11,5 litres aux 100. Du coup, comme on pouvait s'y attendre, la E 500 gagne beaucoup en prestations dynamiques.
Elle est capable d'accomplir un 0 à 100 km/h en 5,3 secondes seulement, soit un gain de sept dixièmes, tout à fait considérable. Bien des sportives patentées ne peuvent pas en revendiquer autant. La vitesse de pointe, quant à elle, reste autolimitée à 250 km/h, mais cette nouvelle Mercedes E 500 l'atteint évidemment avec une bien plus grande aisance qu'auparavant, ce que nous ne nous sommes pas privés de vérifier à de multiples reprises sur les autoroutes allemandes qui mènent de Munich à la frontière autrichienne. Et de constater également le caractère nettement plus marqué que dans l'ancienne E 500. Il serait sans doute excessif de parler de comportement sportif, mais incontestablement la Mercedes E 500 nouvelle manière est beaucoup plus agréable à mener à grande allure, plus vive, plus précise, et toujours d'une très grande homogénéité, même sur des parcours très sinueux. On en arrive à oublier le poids non négligeable, de l'ordre de deux tonnes trois cents… La boîte automatique à 7 rapports est un vrai régal, et ne nécessite quasiment jamais d'en prendre les commandes manuellement. A noter qu'en version 4 roues motrices (4-Matic), la Mercedes E 500 doit se contenter d'une boîte auto 5 vitesses.