Essai MERCEDES Classe E 400 e 4MATIC
Walid Bouarab le 08/12/2023
Elle conserve le classicisme de sa très grande lignée et le confort qui a participé à sa réputation. Mais cette nouvelle Mercedes Classe E se veut plus technologique que jamais, et encore plus connectée.
Classe connectée
Au premier coup d'œil, cette nouvelle Classe E montre clairement ses choix. Hors de question de révolutionner la recette de la grande berline. Les lignes sont douces, les proportions classiques (les dimensions évoluent à peine, contrairement à une BMW Série 5 en crise de croissance), et les détails confinent à un certain raffinement, comme les étoiles en guise de signature lumineuse arrière.
Un beau classicisme qui tranche radicalement avec un intérieur hautement technologique. Lorsqu'elle est dotée de l'optionnel Superscreen, l'Allemande en met plein les mirettes. Il n'est pas aussi impressionnant que l'Hyperscreen des EQE et EQS, mais cette planche de bord entièrement recouverte d'une dalle numérique (en réalité, deux écrans recouverts d'une vitre), fait son petit effet. Ainsi, l'écran central renferme une nouvelle génération du système MBUX particulièrement avancée, et le passager peut se divertir, sans que le conducteur ne puisse être déconcentré. Depuis le volant, en roulant, l'écran de droite apparaît tout simplement noir. La nouvelle Classe E fait également le plein de nouvelles applications embarquées, comme Angry Birds, TikTok ou Zoom. Ces deux dernières profitent d'une caméra embarquée pour être utilisées directement depuis les confortables sièges de cette routière au long court.
Effectivement, tout invite au voyage, à commencer par un excellent niveau de confort. Sur notre version d'essai 400e (PHEV de 381 ch), la Mercedes Classe E w214 est dotée d'un duo suspension pneumatique et roues arrière directrices qui transfigurent complètement son comportement. Les grosses jantes cognent sur quelques irrégularités, mais le niveau de filtration est excellent, et la maniabilité de ce vaisseau de presque 5 m de long est un jeu d'enfant. Une sensation de bien-être à bord renforcée par une insonorisation poussée.
Sur les grands axes, l'assistant de conduite autonome montre les progrès réalisés par la marque ses dernières années. La tenue de cap est sereine, et les interventions sur le rythme se font avec une belle douceur. Même lorsqu'elle opère un dépassement toute seule (oui, oui !), la Classe E s'exécute avec une réelle progressivité. Notre réglementation ne permet pas encore de profiter, en Europe, du niveau 3 de la conduite autonome, mais c'est un pas de plus.
Solidement motorisée par un quatre-cylindres 2.0 de 252 ch et un moteur électrique de 129 ch, la E 400 e sait aussi presser le rythme. Dommage que la sonorité du moteur thermique, en pleine charge, manque de charme. Toujours est-il que les 650 Nm de couple cumulé assurent des performances de tout premier plan (5,3 secondes pour atteindre les 100 km/h).
Avec 25,4 kWh de capacité utile, la batterie embarquée assure toujours une autonomie confortable, que l'on peut établir à environ 80 km sans trop forcer. Une fois ses roulages en tout électrique achevés, les consommations grimpent sans surprise. Avec une telle puissance et un poids supérieur à 2,2 tonnes, il faudra garder un pied léger pour rester sous les 10l/100 km. La bonne nouvelle, c'est que les gros rouleurs pourront toujours compter sur une très sobre version 220d de 197 ch, capable d'achever des liaisons de plus de 800 km sans refaire le plein. Une version qui profite également d'un tarif nettement moins salé...
Excellente routière, cette Mercedes Classe E Berline de 6ème génération n'est pas encore la familiale idéale. L'empattement rallongé de 2 cm et la longueur totale portée à 5 m laissaient augurer d'encore plus de place à l'arrière. Les assises sont confortables, mais pas au milieu. Une habitude. Surtout, le coffre des versions PHEV voit son volume drastiquement chuter, à seulement 370 litres.
Cette routière s'adresse avant tout aux professionnels et aux cadres supérieurs qui trouveront ici un environnement propice, et des prestations remarquables sur la route. Car si elle se montre confortable, la Classe E n'est également pas maladroite sur les enchaînements de virage. Encore une fois, la suspension pneumatique rigoureuse et l'essieu arrière directeur y jouent pour beaucoup. Le châssis affiche également une stabilité hors pair et la direction engage un train avant précis, à défaut d'être vraiment informative.
Cette 6ème génération de Classe E Berline est très bien née, ses prestations apparaissent remarquables mais hélas toujours plus onéreuses. Voilà qui devrait être suffisant pour relancer la bataille face à sa rivale de toujours, la BMW Série 5, elle aussi entièrement renouvelée cette année.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation