Essai MERCEDES Classe C 400 4Matic
Jacques Warnery le 25/03/2014
Avec ses airs de petite Classe S, sa technologie inédite et son régime minceur, la Classe C monte en gamme et soigne son dynamisme. Suffisant pour prendre l'ascendant sur ses rivales ? Réponse avec cette 400 4MATIC qui débarquera fin septembre.
Maxi Classe C, mini Classe S
A la différence de sa devancière qui adoptait une allure sportive taillée à la serpe, la nouvelle Classe C arrondit ses angles. Certes, elle conserve toujours une ligne dynamique, mais elle semble s'être étonnamment embourgeoisée. Ses formes plus douces et ses feux plus ronds la rendent autrement plus fluide.
Mais la principale nouveauté tient dans la ressemblance frappante avec sa grande sœur Classe S. Une similitude particulièrement frappante avec le Pack Exclusive, proposé sur les finitions Executive et Fascination.
Facturé 500 €, il intègre la traditionnelle calandre Mercedes, surplombée de la fameuse étoile. Évidemment, ce mimétisme avec le vaisseau amiral n'a rien d'anodin : il traduit une vraie montée en gamme de la Classe C, histoire de mieux prendre ses distances avec les Audi A4 et BMW Série 3.
Dans ce segment des familiales premium très disputé, l'enjeu est de taille pour la plus vendue des Mercedes dans le monde. Depuis la première génération W201 lancée en 1982, il s'est écoulé environ 8,5 millions d'exemplaires de cette « Baby Benz », excusez du peu. Utilisant tout le savoir-faire Mercedes, cette cinquième génération de Classe C exploite donc logiquement l'aura et la technologie de la dernière Classe S dont elle s'inspire étroitement.
Taille en hausse, poids en baisse
Cette montée en gamme se traduit par une crise de croissance. Désormais plus longue de 95 mm et plus large de 40 mm, la Classe C apparaît plus imposante qu'une BMW Série 3 et se rapproche des dimensions d'une Audi A4. Pourtant, elle parvient aussi à abaisser son poids de pratiquement 100 kg selon les versions. Pour y parvenir, son châssis composé utilise de plus en plus l'aluminium, que l'on retrouve aussi dans les ailes avant, les portes, le capot moteur et le panneau de toit.
Ces kilos gagnés profitent au dynamisme de conduite, tout en abaissant consommations et émissions. Son aérodynamique particulièrement soignée et son excellent Cx de 0,24 dans le meilleur des cas y participe également. Ajoutez à l'ensemble des moteurs optimisés en conséquence et vous obtenez une consommation en baisse jusqu'à 20 % par rapport à la précédente Classe C.
Un cocon plus accueillant
De son côté, l'habitacle entame sa révolution culturelle. L'ancienne planche de bord taillée à la serpe laisse place à un modèle aux formes autrement plus douces. Les aérateurs ronds et la qualité de fabrication tirée à quatre épingles flattent la rétine. La présentation également, à condition d'avoir opté pour la boîte automatique dont profitent les versions plus puissantes en série.
Dans ce cas, le sélecteur installé au volant libère de la place dans le bas de la console centrale qui profite alors d'un dessin épuré. Installé dans sa partie inférieure, un pavé tactile monté en série sur tous les modèles permet de manipuler l'intégralité d'un système d'info-divertissement Comand à l'ergonomie revue.
L'ensemble demande un peu d'accoutumance et le maniement dudit pavé manque parfois de précision. Mais une seconde molette permet de reprendre la main... Niché au dessus des aérateurs centraux, l'imposant écran central regroupe toutes les fonctions de divertissement et singe une tablette... à défaut d'être tactile.
D'autres équipements technologiques apparaissent : caméra 360° (de 400 à 1150 € selon les modèles) pour faciliter le stationnement et vision tête haute (en série sur Fascination et 1200 € sur les autres versions). Enfin, la Classe C profite de son empattement rallongé de 8 cm pour corriger un vieux défaut : les passagers arrière ont enfin de l'espace et peuvent désormais étendre leurs jambes. Une mini limousine, ou presque !
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Sérieuse et efficace
La Mercedes Classe C reprend en option la technologie embarquée de la Classe S, dont le Pack aide à la conduite Plus comprenant un régulateur de vitesse et de distance Distronic Plus, un freinage d'urgence, une alerte de franchissement de ligne, un détecteur d'angle mort, un assistant de carrefour et directionnel, un « stop and go pilot » et une détection piétons.
Ainsi gréée, la berline allemande garde les distances avec le véhicule le précédant, roule dans les embouteillages de façon partiellement autonome, garde sa place dans la voie de circulation (à condition que le conducteur garde ses mains sur le volant), optimise une décélération d'urgence et peut même freiner toute seule lorsqu'elle détecte un piéton en dessous de 50 km/h. Mais ce n'est pas une raison pour oublier le plaisir du conducteur !
Et pour mieux le flatter, Mercedes n'a pas mégoté : train avant à quatre bras, suspension pneumatique optionnelle et système Agility Select. Proposant cinq modes (Confort, Eco, Sport, Sport + et Individual) influant sur la direction, la réponse moteur, la gestion de boîte et la suspension, il permet une conduite à la carte. Toujours prévenante pour les vertèbres de ses passagers, la Mercedes Classe C manque de maintien en mode confort et laisse une désagréable impression de flottement à allure raisonnable.
Elle réserve le meilleur compromis en mode sport où elle permet d'exploiter parfaitement un châssis bien équilibré. Dans sa version C 400 la plus puissante, qui arrivera chez nous en septembre prochain, le nouveau V6 biturbo – dont la Classe E a eu la primeur – s'accouple avec la boîte automatique à sept rapports et la transmission intégrale 4MATIC.
Ajoutant 70 kg sur la balance, les quatre roues motrices canalisent parfaitement la fougue d'une mécanique qui ne fait pourtant pas semblant, même si les performances définitives n'ont pas encore été annoncées. Impossible de prendre cette Classe C en défaut ni d'envisager le moindre survirage avec.
Elle reste toutefois d'une efficacité surprenante, profite d'une direction agréable et se montre plutôt agile, à défaut d'être aussi sportive qu'une Audi S4 ou une BMW 335i. Un caractère que partage également son V6 de 3.0. Délivrant tout son punch dès les plus bas régimes, il propulse cette Classe C à des allures répréhensibles en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Il lui manque juste un tempérament rageur à l'approche de la zone rouge et une sonorité un peu plus évocatrice. Ce sera sans doute le cas de la future version AMG, forte d'un nouveau V8 biturbo flirtant avec les 500 ch. Vivement la suite !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation