Essai MERCEDES Classe B
David Lamboley le 17/10/2011
Mercedes reste le seul constructeur premium à proposer un monospace compact, et ce depuis 2005. Le Classe B nouvelle génération se veut plus que jamais « conquérant ».
Présentation
Les « tout venants » que sont les Scénic, 3008, Picasso ou C-Max ont affaire depuis 2005 à un concurrent atypique, sorti tout droit de la planète premium : le Mercedes Classe B. Le premier monospace compact Mercedes est un véritable succès dans le monde, avec plus de 700 000 unités vendues. En France, c'est dix fois moins, ce qui n'a pas empêché ce monospace étoilé de devenir la Mercedes la plus vendue dans l'hexagone en 2007 et 2008.
En termes de design, le Classe B apparaît peu plus long et plus bas, avec une ligne moins pataude. On retiendra notamment le pli de tôle sur les flancs en forme de crosse de hockey ou le toit en pente douce. A l'intérieur, il est plus marquant encore et joue carrément dans le registre haut-de-gamme. L'ancienne planche de bord très verticalisée se transforme en bandeau plus horizontal, marqué par cinq bouches d'aérations en forme d'hélice. L'écran multitâches, lui, fait semblant d'être une tablette tactile. Enfin, l'habitacle se veut modulable et pratique, à l'image du dossier passager rabattable ou de la banquette coulissante.
En termes dynamiques, les mécaniques remaniées affichent toutes des consommations en baisse. Notre version essence la plus puissante, dotée d'un petit « seize-cents » à injection directe et turbocompresseur affichant 156 ch ne manque pas d'entrain. Mais la boîte aux rapports très longs et le train avant lourd gâchent quelque peu le plaisir.
Bonne nouvelle, toutes les versions apparaissent mieux équipées et pourtant moins chères que les précédentes. Un exploit chez Mercedes !
Design extérieur et intérieur
Il faut en convenir, la précédente Classe B n'était pas une « gravure de mode ». Nettement plus utilitaire que la plupart des autres modèles de la marque, ce modèle manquait de sex-appeal au point de paraître fade.
Cette nouvelle mouture change son fusil d'épaule et s‘émancipe sur le plan du style. La ligne est désormais articulée autour des nouveaux codes de la marque : optiques en amande remontant sur les ailes, large calandre et plis de tôle sculptant les flancs. On retiendra surtout le coup de crayon en forme de crosse de hockey, partant du passage de roue avant et remontant très au-dessus des ailes arrière. Côté poupe, on retrouve des feux en forme d'amande et un hayon massif, peu vitré.
Le reste des surfaces transparentes latérales occupent une surface réduite. Le toit vitré optionnel, heureusement, permet de baigner l'habitacle de lumière. Le volume général de la nouvelle Classe B ne change pas fondamentalement, mais l'auto est plus longue et moins haute de cinq centimètres, ce qui suffit à dynamiser l'ensemble. Notons enfin un coefficient de pénétration dans l'air remarquable, seulement 0,26, ce qui reste exceptionnel dans la catégorie.
Dynamique également, la nouvelle planche de bord se veut nettement plus horizontale que la précédente. On remarque d'ores et déjà les cinq bouches d'aération parfaitement rondes, en forme d'hélice. Les plus anciens se rappelleront des aérateurs de la W123, notamment, adoptant la même forme, les plus sportifs préféreront se référer à la SLS AMG…
Plus marquant en termes de qualité, nettement plus ergonomique, l'habitacle joue dans le registre haut-de-gamme et se veut également plus « sportif » avec une position de consuite abaissée de près de 9 cm par rapport à la version précédente. Notons par ailleurs l'écran multitâches juché en haut de la planche de bord , qui fait mine d'être une tablette tactile. L'effet est saisissant, mais peine perdue, cet écran restera inamovible !
Enfin, le nouvel habitacle plus moderne et plus agréable à vivre se veut toujours modulable et pratique comme il sied à tout monospace compact, à l'image du dossier passager rabattable permettant d'embarquer de longs objets, ou de la banquette coulissante, permettant de faire passer le volume du coffre de 488 à 666 litres.
Mécanique, châssis
L'architecture générale du nouveau Classe B ne change guère, mais les ingénieurs ont jugé bon de remanier quelques détails du châssis, histoire de gagner en dynamisme. Ainsi, le train arrière a quatre bras est nouveau. Il autorise plus d'agilité et plus de précision. Le train avant, de type McPherson triangulé, est épaulé par une direction électrique plutôt réussie, bien calibrée en termes d'assistance et plutôt informative.
Notons que la version B 200 essence que nous avons essayé dispose d'une direction plus agréable et plus incisive que les versions diesel. Mais l'élément essentiel permettant d'améliorer le comportement reste le centre de gravité nettement abaissé par rapport à l'ancienne Classe B.
Sous le capot, il y a du nouveau. Les mécaniques remaniées affichent toutes des consommations en baisse. Notre version essence la plus puissante, dotée d'un petit 1600 cm3 à injection directe et turbocompresseur de nouvelle génération affichant 156 ch, ne manque pas de répondant, mais son caractère ne déclenche pas la passion.
Il est surtout nettement plus frugal que la génération précédente, avec une consommation moyenne mixte de seulement 6,2 litres aux 100 km, selon le constructeur, c'est beaucoup moins que le 1.6 lire THP 156 du Peugeot 3008…
Sur la route
A coup sûr, l'agrément de conduite a nettement progressé. Du point de vue ergonomique tout d'abord, grâce à une position de conduite abaissée, moins utilitaire, avec également un volant moins vertical plus agréable. La tenue de route, de façon générale, bénéficie directement des avantages du centre de gravité plus bas. Cette nouvelle mouture apparaît plus dynamique sur parcours sinueux, plus précis sur ses appuis, rassurant et pardonnant même en cas de faute de « pilotage ». Mais il est rare de vouloir aller le chercher dans ses retranchements tant son caractère encline à se comporter en bon père de famille.
Car c'est surtout son confort qui frappe. Bien insonorisé -hormis, bizarrement, de nets bruits aérodynamiques au niveau des rétroviseurs à partir de 130 km/h-, peu sensible aux vibrations, bien suspendu, il n'a pas à rougir face à ses concurrents, même si les monospaces français apparaissent sur ce point au-dessus du lot.
Côté moteur, le bloc 1600 cm3 de nouvelle génération fait correctement son travail sans pour autant donner le grand frisson. Plutôt réactif et disponible -notons un couple maximal de 250 Nm à seulement 1250 tr/mn-, il manque de panache et se fait finalement oublier. Deux ombres au tableau, la boîte mécanique aux rapports très longs et le train avant lourd gâchent quelque peu le plaisir.
Une bonne nouvelle cependant, toutes les versions apparaissent mieux équipées et pourtant moins chères que les précédentes. Notre B 200, par exemple, est affiché 27 900 euros, soit le tarif du Peugeot 3008 1.6 THP 156. Un exploit chez Mercedes !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation