Essai MERCEDES Classe B 200 CDI
Jean-François Destin le 07/06/2005
Très bien ciblée, la Mercedes Classe B, ce monospace mâtiné de break de luxe et de berline sportive, peut tenter beaucoup de possesseurs de véhicules très différents.
Présentation
Descendu de son piédestal depuis l'avènement de la petite Classe A, Mercedes chasse désormais ses nouveaux clients sur le terrain des constructeurs de monospaces compacts. Longue de 4.27m, la Mercedes Classe B dévoilée au Mondial de Paris sous l'appellation «Sport Tourer Classe B», vise le Scenic de Renault mais aussi l'Audi A3 Sportback et la BMW Série 1. Un ratissage large rendu possible grâce à un concept monospace mâtiné de break de luxe et de berline sportive. En France, ce créneau de véhicules familiaux et atypiques a progressé depuis 2000 de 41% pour atteindre 300.000 unités par an. A ne pas négliger d'autant que Mercedes cherche à rajeunir l'âge moyen de ses acheteurs.
Reprenant l'architecture sandwich de la Classe A et bon nombre d'éléments dont la plate-forme ici rallongée, la Mercedes Classe B offre une silhouette plus attrayante et moderne, beaucoup d'espace et de luminosité et une modularité maximum sans pourtant innover. Rien à voir en tout cas avec le confinement de la Classe A et ses assises haut perchées.
Flatteur et haut de gamme, l'habitacle reflète le standing du constructeur et entend justifier des tarifs élevés qui commencent où finissent ceux du Renault Scenic. Pour le prix d'une Mercedes Classe B 150 essence (95 ch) d'entrée de gamme, soit 23.050 €, on peut s'offrir un Scenic 1.9 dCi 120 ch Pack Authentique super équipé. Mais sans étoile à la pointe du capot !
La Mercedes Classe B est proposée avec 4 moteurs à essence (95, 115, 136 et 193 chevaux) et deux diesel (109 et 140 chevaux) à des prix culminant à 29.700 €. La filiale française compte vendre 4500 Mercedes Classe B en 2005 et plus de 9000 l'année prochaine.
Design
Plus longue mais pas vraiment plus large ni plus haute que la Classe A, la Mercedes Classe B se différencie par sa musculature et un indéniable dynamisme dans ses volumes. C'est le cas de son capot renflé, du contour souligné d'une calandre plus grande et de ses passages de roues marqués. Descendante, la ceinture de caisse suggère une avancée en flèche tandis que l'arrière, ramassé, sans être lourd, traduit la compacité du véhicule. En finition pack Sport, la base du hayon a droit à une jolie baguette façon carbone. Quant aux feux, en trois parties, ils tentent visuellement d'élargir la voiture.
A noter encore la ligne plongeante des bases de vitres latérales qui donne aux occupants l'impression de se trouver en position dominante. Selon la monte de pneus (16 ou 17 pouces), les jantes en alliage sont à 5 ou à 10 branches.
Habitacle
Contrairement à la première génération de Classe A, cette Mercedes Classe B restitue d'emblée l'univers haut de gamme auquel on s'attend. Sans être très innovante, la planche de bord et la console font appel à des matériaux plastique de qualité et à des inserts d'alu poli et de chrome de belle facture. On trouve facilement une bonne position de conduite mais il faut une main de contorsionniste pour atteindre la molette de réglage du dossier des sièges. Un dossier ferme comme l'assise qui ne contribue pas à compenser la sécheresse de la suspension.
Comparé à l'habitacle d'une Mercedes Classe A, on se sent cette fois beaucoup plus à l'aise surtout si l'on opte pour le toit panoramique ou l'innovant toit à lamelle. A travers le volant 4 branches multifonction (à la jante un peu grosse), le conducteur aperçoit 4 cadrans clairs et bien lisibles grâce aux chiffres blancs sur fond noir.
A l'arrière, les passagers disposent d'une place généreuse pour les jambes même si des personnes de grande taille se trouvent à l'avant. Côté modularité, Mercedes n'a pas vraiment innové mais le basculement ou le démontage des sièges permettent d'aménager un plancher plat sur toute la longueur grâce au plancher du coffre réglable sur deux niveaux. De 544 dm3 lorsque 5 personnes sont à bord, le volume de chargement peut alors passer à 2245 dm3. Surtout si l'on s'offre le système de rangement Easy Vario (+300 €) qui permet, en enlevant le siège avant (très lourd !) de dégager 2.95m en longueur. Le Scenic de Renault plus fonctionnel au global se trouve ici nettement dominé. Enfin notons que sans supplément, on peut choisir entre une roue de secours galette ou un système anti-crevaison.
Châssis
Les déboires du lancement de la Classe A étant toujours dans les mémoires, Mercedes n'a pas lésiné pour équiper la Classe B de trains roulants irréprochables. Ainsi l'essieu avant de type Mc Pherson a été perfectionné par le montage de bras triangulaires supplémentaires au profit d'un meilleur guidage des roues et un réglage plus fin de l'angle de chasse et du carrossage. A l'arrière, on découvre un nouvel essieu parabolique avec ressorts hélicoïdaux et amortisseurs sélectifs. En fonction de la conduite et des contraintes liées au revêtement, la circulation de l'huile dans l'amortisseur suit des chemins différents afin de préserver le confort. Un juste milieu qui de notre point de vu n'a pas été trouvé, la Mercedes Classe B n'offrant pas le moelleux des suspensions d'un Scenic Renault. L'ESP fait bien entendu partie des équipements de série.
Pour gagner du poids, du volume et des fonctions supplémentaires, Mercedes a choisi de monter une direction électromécanique à commande paramétrique. L'assistance s'accroît en ville et se réduit à haute vitesse où il est nécessaire d'avoir une direction mieux adaptée. Cette technologie aussi permet de régler chaque voiture en fonction de la motorisation et de la monte des pneus. Cependant à l'usage, nous n'avons pas retrouvé la précision et l'agrément d'une bonne direction classique. Peut-être aussi à cause de son manque de rappel.
Côté roues, les modèles d'accès reçoivent des jantes de 15 pouces, les autres des 16 pouces avec des pneus de 205/55 comme inclus dans le «Pack Design» de personnalisation. Evitez les jantes de 17 pouces du «Pack Sport» qui n'apportent pas grand chose au look et contribue à la sécheresse de la suspension.
Moteurs
Commençons par les diesel qui représenteront 90% des commandes. Les adeptes du gazole auront le choix entre deux variantes du CDI 1991 cm3. Les Mercedes B 180 CDI et 200 CDI offrent respectivement 109 et 140 chevaux. Nous avons surtout apprécié cette dernière motorisation pour son allant, sa souplesse et sa consommation (5,6l selon les normes) guère plus importante que le 109 chevaux. Beaucoup moins pour son manque de discrétion en accélération. Rappelons que la technologie CDI de Mercedes comprend une régulation variable, une double pré-injection et une pression portée à 1600 bars.
En essence, Mercedes propose quatre motorisations : un 1500 cm3 de 95 ch, un 1700 cm3 de 116 ch, un 2 litres de 136 chevaux et en très haut de gamme un 2 litres turbo de 193 chevaux qui saura exploiter les qualités du châssis. Pour l'anecdote, la Mercedes Classe B 200 Turbo équipée de ce moteur suralimenté revendique 225 km/h en pointe et le 0 à 100 km/h en 7,6s
Les 6 moteurs sont associés à des boites mécaniques à 5 rapports ou 6 rapports ( pour les deux diesel et le 2l turbo). Une agréable boite automatique à 7 rapports à variation continue baptisée Autotronic est disponible en option sur tous les modèles contre un supplément de 1700 €.
Sur la route
Espace, luminosité, convivialité chic : la Mercedes Classe B flatte celui qui s'installe à son bord même si avant même de démarrer, les sièges fermes vous rappellent que vous allez conduire une voiture allemande. En position dominante un peu surélevée, le conducteur et ses passagers profitent aussi d'une belle visibilité sans pour autant égaler celle du Scenic Renault. Sur la route, la direction électromécanique réclame un petit apprentissage et le diesel de notre CDI 200 agresse un peu les oreilles. Chaussée de gros pneus montés sur des roues de 17 pouces, la Mercedes Classe B ne se montre pas vraiment confortable, notamment à petite vitesse où apparaissent des trépidations désagréables. Un point faible en partie gommé par des roues de 16 pouces. Pour le reste, Mercedes a réalisé un sans faute. Comportement, équilibre du châssis, freinage, commande de boite distillent un agrément constant et invitent aux longs parcours. Retenons encore la belle finition et la qualité de construction qui à notre sens justifient des prix pour le moins élevés.
Equipements
En plus des équipements traditionnels, la Mercedes Classe B propose en série l'ASR (antipatinage), l'ESP, les appuis-tête actifs, réglable en hauteur et en inclinaison, l'allumage automatique des phares, la climatisation régulée Thermatic, le volant multifonction, l'ordinateur de bord, les baguettes de protection avant et arrière dans le ton carrosserie avec inserts chromés, les inserts décor en aluminium, les sièges arrière rabattables ou escamotables, le plancher du coffre réglable en hauteur et le siège passager avant rabattable.