Essai MERCEDES C220 Bluetec
Vincent Desmonts le 09/06/2014
La nouvelle Mercedes Classe C nous a plutôt convaincus dans sa version C 400 dotée d'un V6 essence à compresseur. Mais conserve-t-elle son pouvoir de séduction avec cette plus modeste C 220 Bluetec diesel ?
Elle a tout d'une grande !
Ces dernières années, la Mercedes Classe C était restée un peu en retrait face aux Audi A4 et BMW Série 3, affichant un appétit de conquérantes et un dynamisme plus affirmé. Même si elle est restée le best-seller mondial de la marque à l'Étoile, la « C » marquait le pas face à ses rivales plus homogènes et/ou plus sportives. Une remise à niveau s'imposait donc !
Heureusement, Mercedes n'a pas fait les choses à moitié, et cette nouvelle Classe C marque un vrai bond en avant par rapport à la génération précédente dans tous les domaines. La version haut de gamme C 400 4Matic, que nous avons essayée en mars dernier, nous avait séduits. Mais la plus modeste C 220 Bluetec diesel, disponible à partir de 40 800 € en version à boîte auto, allait-elle se montrer aussi convaincante ? Il n'y avait qu'un moyen de vérifier...
Un look de mini-Classe S
Sur le plan esthétique, en tous cas, la Mercedes Classe C conserve des lignes sportivo-élégantes. Il faut dire que notre C 220 Bluetec d'essai, en finition haute Fascination (53 200 € tout de même avec la boîte automatique!), dispose en prime du pack AMG Line (1 750 €), qui ajoute notamment une superbe lame de bouclier avant chromée, des jupes latérales spécifiques ou encore des étriers de freins siglés Mercedes.
L'ensemble respire le dynamisme, et la Classe C apparaît joliment proportionnée et bardée de petits détails esthétiques qui retiennent le regard, comme les phares full LED ou les flancs élégamment sculptés.
Une fois encore, la parenté esthétique avec la Classe S est flagrante, même si la Classe C arbore un postérieur plus ramassé. Rappelons cependant que cette nouvelle génération a joliment grandi, gagnant 95 mm en longueur et 40 mm en largeur.
Surtout, son empattement a été augmenté de 80 mm, ce qui se ressent immédiatement aux places arrière : quatre grands adultes pourront (enfin) s'installer confortablement à bord d'une Classe C, ce qui pourra d'ailleurs inquiéter sa grande sœur la Classe E. Cette dernière conserve cependant l'avantage au niveau du volume de chargement, le coffre de la C se contentant d'un 480 dm3 assez moyen.
Ambiance cocon, mais ergonomie perfectible
La présentation intérieure apparaît très cossue, et ce dès les versions d'entrée de gamme. Ici encore, l'impression d'être installé à bord d'une mini Classe S est frappante ! Avec le pack AMG Line équipant notre modèle, l'impression globale est encore rehaussée par l'habillage en similicuir de la partie supérieure de la planche de bord et des contreportes, ainsi que par quelques touches sportives (sièges enveloppants, pédalier inox). La console centrale épurée est du plus bel effet, tout comme les jolis aérateurs ronds. En revanche, l'écran du système d'info-divertissement souffre d'une implantation aussi discutable que sur les Classe A, CLA et GLA : cette pièce semble rapportée, et bien qu'étant à portée de main, elle n'est pas tactile.
Le système se commande toujours par une molette située entre les sièges, mais complétée cette fois-ci par un pavé tactile permettant, entre autres, d'épeler les adresses. À gauche de cet ensemble se trouve le bouton « Agility Select », équivalent du Drive Select d'Audi, qui permet de choisir entre différents modes de conduite, allant de « Eco » à « Sport+ », et influant l'assistance de direction, la cartographie moteur ou encore le pilotage de la boîte automatique.
Moteur pianissimo, châssis fortissimo
Côté mécanique, justement, cette C 220 Bluetec reprend le 2,1 litres diesel « OM 651 » déjà utilisé sur les précédentes Classe C, mais modernisé. Il reçoit notamment un système de réduction catalytique sélective (SCR) qui utilise un additif à base d'urée pour réduire les émissions d'oxydes d'azote (NOx). En complément du désormais classique filtre à particules, ce SCR permet de répondre aux futures normes Euro 6 qui entreront en vigueur en septembre 2014.
Au passage, les consommations et émissions de CO2 sont annoncées en baisse par rapport à la précédente Classe C 220 CDI, notamment grâce à l'adoption d'un stop/start modernisé, mais aussi grâce à au nouveau convertisseur de la boîte automatique 7G-Tronic, qui limite le glissement.
À l'usage, cependant, cet ensemble moteur-boîte ne donne pas entière satisfaction. Le 4 cylindres diesel reste encore trop bruyant en accélération, tandis que la transmission se montre hésitante en ville, conservant parfois le rapport inférieur inutilement longtemps, ce qui augmente encore le niveau sonore. Enfin, même en mode « Sport », la 7G-Tronic reste peu réactive. En clair, le groupe motopropulseur de la C 220 Bluetec n'incite pas à adopter une conduite dynamique : il vous invite plutôt à conduire sur le flot de couple (400 Nm disponibles dès 1 400 tr/min!)... ce qui aura pour autre avantage de contenir la consommation, qui nous a paru s'envoler un peu trop vite lorsque le rythme s'accélère.
Pour autant, n'allez pas imaginer que la Classe C soit du genre plan-plan sur route : elle progresse en effet à grands pas par rapport à l'ancienne génération au chapitre du comportement. La direction est précise, le train avant incisif et l'essieu arrière n'hésite pas à faciliter la mise en virage. Sans inciter à la gaudriole comme pourrait le faire une BMW Série 3, la Mercedes Classe C se révèle donc fort douée pour passer vite et bien sur des routes sinueuses. Le tout sans sacrifier le confort, qui reste d'un bon niveau, même avec la suspension sport surbaissée incluse dans le pack AMG Line et les grosses jantes de 19 pouces optionnelles. Les plus exigeants pourront opter pour la suspension pneumatique Airmatic (1 300 à 1 450 € suivant les versions), offre unique sur le segment.
A lire aussi : les concurrentes
Des équipements très « high-tech »
Côté tarifs, la nouvelle Classe C apparaît un peu chère de prime abord. Mais elle offre un équipement sans lacune dès le premier niveau de finition, qui inclut la caméra de recul, le frein de parking électrique, un écran de 7 pouces ou encore les jantes alliage. La navigation GPS est livrée en série dès le second niveau Executive, tandis que la finition haute Fascination dispose d'une dotation complète, incluant commandes vocales, détecteur d'angle mort, phares 100 % à LED et toit ouvrant électrique. Du coup, il n'est pas indispensable de piocher dans les options, à moins de vouloir certains équipements très high-tech. Comme le régulateur de vitesse et de distance Distronic Plus, qui dispose désormais de la fonction « Stop&Go Pilot » : grâce à elle, l'auto pourra conduire à votre place dans les embouteillages, en suivant le véhicule de devant et le marquage au sol, jusqu'à une vitesse de 50 km/h. Bluffant !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation