Essai MERCEDES AMG SLC 43
Vincent Desmonts le 03/07/2016
Restylé, le Mercedes SLK devient SLC. Et dans sa version AMG, il troque son gros V8 contre un V6 biturbo moins puissant. Le plaisir est-il toujours au rendez-vous ?
Deuxième vie
Mercedes n'en finit pas de remanier ses appellations pour les rendre (un peu) plus lisibles, alors que la gamme ne cesse de s'étendre. C'est dans cette optique que le SLK se prénomme désormais SLC. Un matricule qui rappellera quelques souvenirs aux nostalgiques des années pattes d'eph' : Mercedes l'avait déjà utilisé pour désigner un coupé à quatre places commercialisé entre 1971 et 1981. Le nouveau SLC n'a pas grand-chose en commun avec cet ancêtre, puisqu'il s'agit tout simplement de la version restylée du roadster SLK. À première vue, les modifications paraissent cependant si importantes que l'on a l'impression d'avoir affaire à un nouveau modèle ! Pourtant, il s'agit là d'un coup de bistouri classique pour un remaniement de mi-carrière, avec un bouclier avant entièrement redessiné, une calandre aux contours adoucis et ornée d'une grille « effet diamant » et des optiques avec feux de jour à LED qui s'harmonisent avec les dernières nouveautés Mercedes. À l'arrière, le bouclier est subtilement remanié, tandis que les feux (également à LED) bénéficient d'une architecture intérieure inédite. Pour des raisons de coûts, le profil est cependant inchangé, et c'est par conséquent cette partie de l'anatomie du SLC qui a le plus vieilli, puisqu'elle n'intègre pas les fines sculptures dont bénéficient les dernières Classe A, C ou E. Quant à la prise d'air ornant les ailes avant, elle est factice.
Relooké dehors, (presque) pareil dedans
Le toit escamotable réclame pour sa part une quinzaine de secondes pour se déployer, et si la manœuvre doit obligatoirement être démarrée à l'arrêt, elle peut être poursuivie en roulant, jusqu'à une vitesse de 40 km/h. Enfin, ce couvre-chef peut être transparent (option à 500 €), ou carrément recevoir une vitre contenant des cristaux liquides qui peut s'assombrir sur simple pression d'un bouton (le fameux « Magic sky control », facturé tout de même 2 700 €). Le look extérieur transfiguré a visiblement amputé le budget pour le restylage de l'habitacle : il faut des yeux d'expert pour repérer les quelques changements opérés. L'écran entre les compteurs est désormais doté d'un affichage en couleurs, les menus du GPS ont été mis à jour, le volant est inédit et le sélecteur de la boîte automatique bénéficie d'un nouveau dessin. Les modifications s'arrêtent là, mais il est vrai que l'habitacle est encore dans le coup, avec ses jolis aérateurs façon moteur d'avion et son ergonomie soignée. Pour rouler décapoté en toute saison, le SLC propose toujours, outre les classiques sièges chauffants (400 €) et filet coupe-vent (en série), le chauffe-nuque Airscarf (500 €), qui permet de se passer d'écharpe lors des premiers frimas. D'une capacité de 335 dm³ en configuration coupé, le coffre descend à 225 lorsque l'on décapote, ce qui reste une valeur très correcte (pour comparaison, la dernière Mazda MX-5 n'offre que 130 dm³…). En revanche, son accessibilité devient très réduite lorsque le toit est replié.
Downsizing, quand tu nous tiens...
Sur le plan technique, le SLC suit la tendance actuelle au « downsizing » avec zèle. Si bien que toutes les versions se contentent désormais de moteurs à 4 cylindres suralimentés… à l'exception bien heureusement de la variante AMG. Mais même cette dernière a du réduire la voilure : le V8 5.5 atmosphérique cède ainsi sa place à un V6 3.0 biturbo. C'est pour la bonne cause, puisque les émissions de CO2 baissent de 9 %. Mais la puissance chute également : de 421 ch sur le SLK 55 AMG, on tombe à 367 ch sur le SLC 43. Le couple est également en légère diminution, avec 520 Nm contre 540, mais obtenus dès 2 000 tr/min (contre 4 500 sur le SLK 55 AMG). Mais rassurez-vous tout de suite : l'impact sur les performances est imperceptible volant en mains. Mercedes n'annonce d'ailleurs que 0,1 s de perdue sur le 0 à 100 km/h, et ce SLC 43 est tout sauf sous-motorisé. D'autant que le changement de moteur a permis d'économiser 15 kg sur la balance. En outre, les sorciers d'AMG savent faire chanter un moteur suralimenté : ils le prouvent avec le SLC 43. Une fois dans les modes Sport ou Sport+, le V6 gronde agréablement et l'échappement pétarade à l'occasion. Pour autant, l'ensemble moteur-boîte n'est pas le plus démonstratif issu des ateliers d'AMG. D'abord parce que les accélérations restent assez linéaires et que l'on « tape » le rupteur un peu trop tôt (dès 6 300 tr/min). Ensuite parce que la boîte automatique à neuf rapports, pourtant de conception récente, est un peu lente et refuse parfois des ordres de rétrogradage. Comme si le SLC 43 se destinait à la balade rythmée plus qu'à l'attaque pure et dure.
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Un châssis équilibré, mais pas très affûté
Un diagnostic confirmé par un châssis certes facile et bien équilibré, mais manquant d'un peu de tranchant. Mercedes laisse le choix : suspensions standard et différentiel ouvert de série, ou pack Agilité AMG incluant trains roulants raffermis, différentiel autobloquant mécanique et freins renforcés (3 400 €). Sans ce pack, le SLC affiche un compromis plutôt tourné vers le confort. Parfois fermes, les suspensions ne sont jamais cassantes, tout en maintenant plutôt bien la caisse sur routes dégradées abordées à vive allure. Revers de la médaille, la direction manque alors un peu de précision, tandis que la puissance a tendance à partir en fumée en sortie de virage, rendant quelque peu brouillonne toute tentative de « drift ». D'un autre côté, si le pack AMG améliore la précision et l'efficacité générale, c'est au prix d'un raidissement parfois excessif des suspensions. Une Porsche 718 Boxster S n'impose pas ce genre de contrainte, et sait proposer un compromis parfait entre tenue de route et confort. D'un autre côté, son moteur 4 cylindres est moins plaisant que le V6 AMG du SLC 43. Surtout, ce dernier a vu ses tarifs nettement baisser par rapport au SLK 55 AMG : il s'affiche à partir de 66 000 €. Certes, Mercedes a retiré certains équipements de série, désormais en option (c'est notamment le cas de la navigation, de la climatisation automatique ou de la sono Harman/Kardon), et il conviendra de rajouter à peu près 7 000 € de suppléments pour retrouver la même dotation. Mais on économise tout de même pas loin de 15 000 €, ce qui fera vite oublier les 54 ch perdus d'une génération à l'autre...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation