Essai MERCEDES AMG SL63
Walid Bouarab le 21/10/2022
Le nouveau Mercedes SL gagne ses galons de réelle sportive. Et pour cause, AMG himself s'est chargé de son développement. Le résultat, un cabriolet toujours aussi luxueux et technologique, mais cette fois-ci capable de tenir tête aux meilleures sportives. Un des meilleurs crus.
La métamorphose
Lancé dans les années 50, le SL fait probablement partie des modèles les plus iconiques de Mercedes. Deux lettres qui ont participé à la gloire de la marque en compétition et dont la signification - Sport Leicht - en faisait un modèle de sport donc, et de légèreté. Mais les décennies ont clairement fait évoluer le modèle vers toujours plus de luxe, et de kilos sur la balance... De quoi trahir la philosophie originelle, les dernières générations n'ayant convaincu ni par leur sportivité, ni par leur design.
Le dernier modèle en date, à la ligne pataude et au comportement dynamique un brin lourdaud avait fini par décevoir les amateurs du concept initial. Une génération restée au catalogue plus de dix ans, et qui a dû cohabiter avec une Mercedes-AMG GT (aussi disponible en roadster) qui ne donnait pas cher d'une éventuelle remplaçante. Cette dernière a finalement quitté le catalogue allemand, et le SL s'est mué cette année dans cette nouvelle génération (R231) autrement plus appétissante.
Un allure première classe
A bord, l'ambiance typiquement Mercedes fait son petit effet : aérateurs en forme de turbines, volant multibranches high-tech aux commandes tactiles, éclairage d'ambiance pour le moins démonstratif et un énorme écran central de 11,9 pouces, inclinables électriquement. Une nouveauté qui s'avère plutôt pratique pour éviter les reflets une fois la capote repliée.
Cette toile est également un retour aux sources, remplaçant le lourd toit en dur escamotable. La capote se replie en seulement 15 secondes et jusqu'à 60 km/h.
Le roadster allemand s'est également transformé en 2+2 pour améliorer sa polyvalence, bien que ces deux strapontins servent davantage à des bagages qu'à transporter des personnes...
La qualité de fabrication est du meilleur niveau et la position de conduite idéale bien qu'elle ne permette pas d'appréhender facilement le beau gabarit de la bête.
Petit bémol en revanche pour l'ergonomie, franchement compliquée. Entre les touches tactiles du volant agaçantes à utiliser ou la commande de la capote actionnée via l'écran tactile, le SL joue un peu trop le « tout numérique ».
Le plus gros changement apporté à ce nouvelle Classe SL, c'est son développement. Si les précédentes générations existaient en version AMG, ici, les sorciers du département sportif de Mercedes sont à l'origine-même du modèle. Et ça change tout. Le SL repose sur une nouvelle plateforme (qui devrait servir à la prochaine génération de GT), sur des trains roulants innovants et accueille toujours sous son lot capot un énorme V8 (il existe également chez nous dans une version 43 avec un quatre-cylindres de 381 ch).
Pour la première fois également, la sportive allemande reçoit une transmission intégrale. Sur le papier, cela signifie du poids et un comportement probablement neutralisé par les répartitions de couple. En pratique, c'est tout autre chose, et ce nouveau SL n'a plus grand-chose à voir avec le dragster un peu pataud des précédentes générations.
Du sport, la tête dans les nuages
Fort heureusement, les développeurs allemands ont conservé tout le charme du V8 maison. Ce 4.0 biturbo développe 585 ch et 800 Nm de couple ! Des chiffres impressionnants à mettre en face du poids de l'auto, plus de deux tonnes avec le conducteur à bord. Malgré tout, la poussée reste impressionnante et on se retrouve rapidement au fond des sièges au maintien suffisant.
Plein à bas régime, prompt à monter dans les tours et rageur près de la zone rouge, ce bloc reste un must, faisant de ce SL une véritable fusée capable d'allégrement dépasser les 300 km/h. Il le fait par ailleurs avec une sonorité typique d'AMG, rauque, façon hors-bord. Mais il gagne également en nuances, avec des hauts-régimes plus aigus, des pétarades à la décélération, et des sifflements de décharge de turbo amusantes. Vivant !
Mais ce Mercedes-AMG SL63 sait désormais faire autre chose qu'aller vite en ligne droite. Transfiguré par le développement du département AMG, ce cabriolet impressionne par son comportement dynamique.
Son train avant accepte volontiers de jeter à la corde, le sous-virage est repoussé très loin, et la stabilité en appui impressionne. Le SL inaugure un système d'antiroulis innovant puisque qu'il se passe de barre transversale. Chaque amortisseur, en communication avec les autres, est capable de faire varier la pression pour maintenir une assiette constante. Le système s'adapte au mode de conduite et au revêtement pour offrir une efficacité diabolique pour un tel engin.
Le SL arrive habilement à faire oublier son poids et dévoile une agilité alors inconnue sur le modèle. La transmission intégrale assagit certes un train arrière autrefois volage, mais la répartition du couple favorise la propulsion. De quoi apporter une certaine homogénéité à l'ensemble sans affadir l'expérience. Certes, le mode Drift qui permet de favoriser les dérives (disponible sur les autres AMG V6 comme les Classe E ou AMG GT 4 portes) n'est pas ici de la partie, mais il paraît que ce n'est pas la vocation du modèle.
Excellente sportive donc, la nouvelle création de Mercedes n'en reste pas moins une superbe GT où cruiser à son bord fait aussi partie du jeu. On aurait préféré un amortissement plus conciliant, et une transmission un peu moins brutale en mode confort, mais les longs trajets n'auront rien d'une punition. De quoi réellement profiter d'un contenu technologique de pointe, d'une sono haut de gamme Burmester impressionnante et d'une réserve de puissante infinie qui sommeille sous le pied droit. Autant de savoir-faire qui se facturent bien évidemment au prix fort, et ce SL63 AMG débute à plus de 190 000 €, hors option et hors malus de 40 000 €. Mais nous avons bien affaire à un cru exceptionnel, et il en deviendrait presque vulgaire de parler de gros sous.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation