Essai MERCEDES AMG GT-R
Julien Marcos le 30/07/2019
Pour affronter la future Porsche 992 GT3, voici que la Mercedes AMG GT R profite d'un subtil restylage. Nous avons essayé de dompter la fureur de ses 585 ch sur le mythique circuit du Castellet.
Tueuse de Porsche
Produite depuis 2014, la Mercedes AMG GT est une vraie voiture de designer. Sa ligne puise bien évidemment son inspiration dans le passé de la marque à l'étoile et notamment des célèbres flèches d'argent du début du siècle dernier, mais également dans la fameuse 300SL produite de 1954 à 1963.
Ses concepteurs, ne cachent pas aussi l'influence des célèbres muscle-car américaines des années 60-70, ce qui n'a rien d'anodin, tant Mercedes vend des voitures aux Etats-Unis.
D'ailleurs, le capot interminable, les muscles saillants et le regard carnassier laissent à penser que ce fauve d'Outre Rhin est prêt à bondir et à dévorer ses proies. Ces dernières font d'ailleurs référence sur le segment des sportives d'exception. On pense notamment à la future Porsche 992 GT3, mais aussi à une Jaguar F-Type SVR qui offre une sonorité tout aussi diabolique que l'AMG GT R.
Après cinq années de production et un beau succès commercial, la gamme Mercedes AMG GT en profite d'ailleurs pour s'offrir un deuxième restylage.
Une évolution discrète
Seuls un œil exercé remarquera les différences de l'extérieur. Les optiques évoluent avec subtilité et la partie arrière de l'AMG GT adopte un nouveau diffuseur, et des sorties d'échappement modifiées. Mercedes propose également de nouvelles jantes au catalogue.
La version radicale R se distingue par ailleurs, par ses voies élargies, en particulier à l'arrière avec 6 cm supplémentaires, pour laisser de la place aux immenses pneumatiques de 325 mm de large !
Pour lui permettre d'affronter la piste dans les meilleures conditions, les ingénieurs d'Affalterbach ont réduit la masse d'environ 15 kg, avec le recours au carbone pour le toit, les portières et l'impressionnant aileron arrière.
L'aérodynamique est aussi plus léchée, avec le recours à des lamelles motorisées derrière la calandre et un volet en carbone mobile sous le moteur.
La dotation se veut plus techno
Le restylage s'est aussi concentré sur l'habitacle de la gamme Mercedes AMG GT. Le changement le plus notable concerne l'instrumentation qui passe au tout numérique, avec une dalle de 12,3 pouces qui propose trois modes d'affichage au conducteur : classique, sport et supersport. Un bel effet visuel, même si nous restons attachés aux bonnes vieilles aiguilles sur une sportive.
La console centrale remaniée intègre aussi un autre écran tactile, de 10,25 pouces cette fois-ci, dotée d'une souris pour naviguer dans les différents menus et on remarque également l'intégration d'un nouveau volant.
Pour affronter le Circuit du Castellet, AMG propose enfin le Track Pace. Cette technologie donne au pilote ses temps au tour sur piste et affiche la progression de ce dernier en enregistrant les données.
Justement, il est temps de faire parler la poudre et d'entrer dans le vif du sujet. Pour propulser cette monstrueuse GT-R, les sorciers d'AMG ont revu le V8 4.0 à double turbo. Alors que la puissance est fixée à 510 ch sur la version GT-S, les motoristes ont porté la cavalerie à 585 ch. Excusez du peu !
Dragster homologué
Si cette puissance n'évolue pas sur la version restylée, les performances sont toujours aussi impressionnantes : 318 km/h et 3,6 secondes sur l'épreuve du 0 à 100 km/h.
Au démarrage, les échappements en titane produisent une sonorité hallucinante. Le timbre est encore plus rauque que sur l'AMG GT-S et les pétarades à l'accélération ou à la décélération sont jouissives. On se croirait à bord d'une voiture de compétition, et encore c'est encore meilleur.
Mercedes confirme son savoir-faire dans ce domaine, à l'instar de Jaguar, alors que des marques comme Porsche ont beaucoup perdu avec le passage à la suralimentation.
Outre cette sonorité démoniaque, la Mercedes AMG GT-R accélère comme un dragster, avec une violence exacerbée par le travail de la transmission. Les motoristes ont amélioré le passage des rapports et c'est particulièrement flagrant en mode manuel.
La piste du Castellet est idéale pour laisser un tel engin s'exprimer. De longues lignes droites pour faire parler la mécanique, et des virages rapides pour juger des évolutions techniques inhérentes à cette version : l'antipatinage est ainsi paramétrable sur 9 niveaux, et permet de paramétrer son bolide selon son niveau de conduite et selon l'adhérence de la piste.
Une agilité déconcertante
La présence des quatre roues directrices de série améliore l'agilité de la GT-R en courbes et augmente les vitesses de passage, tout juste incroyables.
Seulement disponible en propulsion, l'AMG GT-R n'est pas une sportive piégeuse, bien au contraire. Le train arrière encaisse bien le déferlement de puissance grâce au différentiel à glissement limité piloté et aux très bons pneumatiques. Très à l'aise sur circuit, la Mercedes AMG GT-R sera en revanche moins à son avantage en circulation, où sa pelle à tarte en carbone gênera la visibilité vers l'arrière et les grosses roues altèreront le confort sur mauvais revêtement.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation