Essai MERCEDES AMG GT 63 S E Performance
Walid Bouarab le 24/05/2022
Non, cette AMG GT 63 S E Performance ne prétend pas à l'efficacité écologique. Son truc à elle, c'est la performance pure. Mercedes-AMG la plus puissante qui n'a jamais existé, elle se pose avant tout comme le fer de lance d'un futur électrifié, sans concession.
Sportive pur jus ?
Si la gamme Mercedes regorge de solutions hybrides rechargeables, toutes n'ont pas la même vocation. Certes, échapper au malus reste le but premier. Mais dans le cas de cette AMG GT 63S E Performance (une auto qui aime décidément les noms compliqués), l'électrification sert avant tout à la... performance. L'Étoile ne vante nullement le potentiel électrique de son modèle : en témoignent la petitesse de la batterie et l'autonomie en zéro émission, limitée à une douzaine de kilomètres. Non, l'électrique est ici avant tout un boost pour les performances déjà impressionnantes de l'AMG GT 63 S. Avec une puissance de 839 ch, l'allemande devient également la berline la plus musclée du moment. De quoi a priori laisser sur place une Porsche Panamera Turbo S E-Hybrid de 700 ch. Et il n'y a pas que la puissance qui donne le tournis : 1 400 Nm de couple, 2,9 s pour atteindre les 100 km/h et 316 km/h en pointe. Le V8 4,0 l biturbo de 639 ch est donc conservé et désormais accompagné par un bloc électrique de 150 kW (204 ch) placé sur le train arrière. Ce dernier est alimenté par une batterie de seulement 6,1 kWh (quand une PHEV classique profite d'une batterie deux à trois fois plus grosse). L'ensemble a été développé en interne en s'inspirant des technologies utilisées en F1.
Promesses tenues
Parlons directement de ce qui nous interpelle ici : la puissance. Est-elle si démoniaque ? En mode Sport sur circuit, pédale de droite enfoncée au maximum, la transmission tombe immédiatement trois rapports, les deux moteurs travaillant de concert pour délivrer toute la puissance. La poussée vous plaque au fond du siège (particulièrement confortable au demeurant), bien aidée par la constance du couple électrique. Des performances inédites pour une telle voiture. Les 200 km/h sont atteints en seulement 10 s. En sortie de courbe, les accélérations foudroyantes ne prennent jamais en défaut la motricité (nos modèles d'essai étaient équipés de pneumatiques semi-slick), et l'appétissant équilibre de l'auto permet de jouer avec les limites d'adhérence. Direction communicative, roues arrière directrices à l'effet sensible, punch du V8 inépuisable... l'allemande tient les promesses de sa fiche technique. Mais au-delà de son statut de supercar, cette version E Performance est avant tout une super-GT. Certes, les journées sur piste ne lui font pas peur, mais finalement y passera-t-elle beaucoup de temps ?
L'électricité au service du plaisir
Sur la route, le niveau de confort est surprenant pour un engin aussi rapide. L'intérieur est somptueux et la technologie embarquée, dernier cri, demande un petit temps d'adaptation. Les roulages en tout-électrique sont fréquents, l'alterno-démarreur assure un fonctionnement quasi imperceptible du Stop&Start et le freinage régénératif permet une conduite “à une pédale” facile et douce à gérer. L'intégration de la batterie au-dessus du train arrière introduit cependant une marche conséquente dans le coffre dont le volume baisse de 456 l à seulement 335 l. De toute façon, les vertus familiales ne sont pas une priorité pour cette version ultramusclée. Reprises immédiates, direction parfaitement calibrée, puissance toujours disponible (70 kW du moteur électrique en permanence, 150 kW sous forme de boost de 10 s), freinage endurant... Il n'y a finalement que le poids, de presque 2,4 tonnes et un tarif démentiel à plus de 210 000 € (hors option) qui imposent ses limites… Loin d'incarner la démocratisation d'une telle technologie, cette AMG GT E Performance est avant tout une vitrine de ce que sera la sportivité électrifiée (et non pas électrique) selon Mercedes. Sans aucune hypocrisie sur ses vertus écologiques, elle profite pleinement d'une source d'énergie qui, finalement, peut se conjuguer avec le plaisir mécanique. Une belle mise au point.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation