Essai MERCEDES AMG GLE 63 S 4Matic Coupé
Vincent Desmonts le 06/07/2015
Le succès du BMW X6 a surpris tout le monde… à commencer par Mercedes, qui aura mis sept ans pour lui concocter un rival, baptisé GLE Coupé. Dans sa très puissante version AMG, il entend bien déloger le X6 M. Mission accomplie ?
La réponse du berger
Chez les constructeurs allemands, la course à la puissance fait partie de la culture d'entreprise, et rien ne semble pouvoir la freiner, encore moins l'arrêter, pas même les normes d'émissions polluantes toujours plus strictes. Il ne faut donc plus s'étonner de voir des citadines de 250 ch, des compactes de près de 400 ch, ou bien des SUV flirtant avec les 600 ch. Et si le BMW X6 M pensait avoir un peu de marge avec son V8 4.4 biturbo de 575 ch, c'était sans compter sur l'arrivée du Mercedes-AMG GLE 63 S 4Matic Coupé (ouf!), armé d'un V8, biturbo également, mais de 5,5 litres et 585 ch ! Dix chevaux de plus, donc, juste histoire de rappeler qui est le patron. À vrai dire, cette différence symbolique ne se reflète pas dans les chronos : le 0 à 100 km/h est bouclé dans les deux cas en 4,2 secondes, tandis que la vitesse maxi électroniquement bridée à 250 km/h peut être relevée à 280 km/h sur les deux modèles.
Un look pas franchement inédit...
Les similitudes ne s'arrêtent d'ailleurs pas là, puisque le Mercedes GLE Coupé reprend la formule qui a fait le succès du BMW X6. À savoir un look distinctif, mi-SUV, mi-coupé, une position de conduite haut perchée et cinq places confortables complétées par un coffre volumineux. Un engin multi-usages, au look distinctif et aux performances féroces, mais conservant une habitabilité généreuse et un niveau de confort élevé. Reste que si le GLE Coupé s'apparente sans hésitation au BMW X6, son style apparaît moins cohérent. La face avant reçoit une calandre et des prises d'air démesurées. La partie arrière, traitée dans l'horizontalité, apparaît peu inspirée. L'ensemble manque de tension, de muscle. Dans l'habitacle, la présentation cossue est reprise du GLE « normal », qui remplace l'ancien Classe M. On retrouve l'ergonomie Mercedes classique, avec un sélecteur de vitesses au volant, des commandes de sièges électriques sur les contreportes ou encore un écran central non tactile commandé par une molette et un pad sur la console centrale. Le tarif plutôt élevé (141 750 €, soit 8 000 € de plus qu'un X6 M) est compensé par un équipement sans lacune majeure : sellerie cuir, clé mains libres, système audio Harman-Kardon de 830 watts et climatisation automatique à trois zones sont en série. Dommage cependant de facturer en option la caméra à 360° (1 000 €) ou le régulateur de vitesse et de distance (2 150 €)… L'habitabilité est bonne, le GLE Coupé se révélant même plus spacieux à l'arrière que le X6. Son coffre est également plus grand de 100 dm³. En revanche, la position de conduite est moins agréable qu'à bord du « Sports Activity Coupé » de BMW : les jambes sont plus fléchies, ce qui peut engendrer de la fatigue sur les longs parcours.
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Performances solides, inertie présente
De longs parcours que le GLE 63 AMG S Coupé a tendance à facilement raccourcir, tant ses performances sont impressionnantes. En accélérations comme en reprises, le V8 biturbo n'a aucun mal à effacer les presque 2,3 tonnes à vide de l'engin. Ça déménage ! Et sa bande-son est omniprésente… quelque soit d'ailleurs le mode de conduite choisi. Car, comme il se doit, le GLE AMG offre une molette « Dynamic Select » pour adapter tous les réglages du véhicule à l'envie du conducteur ou aux conditions climatiques. On dispose ainsi des modes « Confort », « Sport » et « Sport+ », mais aussi d'un mode dédié aux chaussées glissantes et d'un mode « Individual » permettant de se faire des réglages sur mesures. Mais, quelque soit le mode choisi, le GLE AMG ne se départit jamais de son confort. Il faut dire que, comme le X6 M, il sort le grand jeu côté châssis. Suspension pneumatique (sur les quatre roues, le BMW n'ayant des ressorts à air qu'à l'arrière), amortissement piloté, barres antiroulis actives, tout est réuni pour offrir un excellent compromis confort/tenue de route. Pour autant, cet arsenal technologique est impuissant à contrer les lois de la physique : le poids élevé se traduit par un sous-virage latent, tandis que la direction, ni très précise, ni très informative, manque d'agrément.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation