Essai MERCEDES A35 AMG 4 Matic
Stéphane Schlesinger le 08/09/2019
Alors que la sulfureuse A45 AMG pointe le bout de sa calandre, nous prenons le volant de l'A35, plus raisonnable mais déjà fort attirante avec ses 306 ch et ses quatre roues motrices. Enfin une petite Mercedes sportive réussie ?
Mi-fugue, mi-raison
Apparue en 1997, la première Classe A était un très intelligent minispace urbain qui a connu une carrière honorable. La seconde, lancée en 2004, reconduisait cette formule. Mais voilà, ses ventes plongèrent vite car l'ère n'était alors plus à l'astuce mais au show-off plan-plan. Aiguillonné par Audi, dont l'A3 fait un carton, Mercedes l'a compris et a livré en 2012 une Classe A de 3ème génération W176 calquée sur la rivale d'Ingolstadt : retour du succès ! Alors, au moment de la renouveler, l'an dernier la firme à l'étoile n'a pris aucun risque : la 4ème mouture de la Classe A, codée W177, conserve la formule de sa devancière, ainsi que la plate-forme. Présentée l'an dernier, elle se décline depuis décembre en une version sportive A35 AMG. Simple avant-goût de l'A45 ou version valable par elle-même ?
Banale surpuissance
Quelle époque incroyable où une compacte dotée d'un 2,0 l turbo de 306 ch attelé à une transmission intégrale passe pour sportive mais pas trop... Car telles sont les caractéristiques de l'A35, qui ne demande que 4,7 s pour franchir les 100 km/h. En gros, un chrono de Ferrari 360 Modena ! L'allemande reçoit d'office une boîte à double embrayage comptant sept rapports, pour exploiter au mieux non seulement la cavalerie respectable mais aussi le couple plantureux de 400 Nm. Celui-ci, en cas de besoin, peut se répartir jusqu'à 50 % sur le train arrière. Côté trains roulants, les schémas de l'ancien modèle sont reconduits : jambes McPherson à l'avant et à l'arrière un essieu à 4 bras, le tout suspendu par des ressorts hélicoïdaux, les amortisseurs pilotés restant en option. Classique et sain.
En réalité, c'est dans l'habitacle que la Classe A change le plus. En effet, elle se pare en guise de combiné d'instruments d'une immense dalle, qui fait briller les yeux des jeunes... et des moins jeunes. On a le choix entre plusieurs affichages de cadrans, alors que tactile, la partie droite affiche les données du GPS et du système multimédia. La nuit, l'éclairage en met plein les mirettes, puisque même les aérateurs ont droit à leurs loupiottes. Si cet ensemble s'avère très flatteur, la finition l'est moins. On apprécie le matériau souple du haut de la planche de bord, beaucoup moins ceux du bas, durs. Pire, des couinements se font entendre sur mauvaise route. Ennuyeux vu le prix de plus de 50 000 €...
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Un châssis en gros progrès
En supplément (2 650 €), les baquets Advanced Performance AMG de notre A35 sont d'un inconfort total si on n'est pas un jockey. Comme la suspension de l'ancienne Classe A était du genre tape-cul, surtout en 45 AMG, je craignais le pire avec cette A35. A tort ! Elle a énormément progressé, gagnant en souplesse sans compromettre ses qualités routières. Bien amortie d'origine, la Mercedes maintient ainsi aisément sa trajectoire même si la voie est bosselée. Dotée d'un grip remarquable et d'une motricité sans faille, la Classe A repousse très loin les limites du sous-virage, et quand celui-ci intervient, il suffit de lever le pied. L'arrière se place alors très agréablement, au bénéfice de l'agilité. Cerise sur le gâteau, la direction a bien évolué elle aussi, conciliant bon feeling et plaisante consistance, surtout en modes Sport et Sport+.
Pour sa part, le moteur marche très fort, presque autant que le 360 ch de l'ancienne A45, dans une sonorité rauque sympathique, mais rupte tôt, à 6 500 tr/mn. Pas grave, la boîte passe le rapport supérieur en un éclair, d'elle-même ou via la palette de droite, et rétrograde bien plus volontiers que sur l'ancienne A45. Quant au freinage, il est surpuissant et facile à moduler. En somme, l'A35 est aussi à l'aise sur autoroute que dans les routes sinueuses, et en ville. Le tout en consommant raisonnablement, 8,5 l/100 km en moyenne. Du tout bon ? Oui si on débranche l'aide au maintien de file. Sinon, même si on met le clignotant avant de doubler, la voiture donne un coup de volant pour empêcher la manœuvre, mais aussi un coup de frein si la caméra couplée au régulateur de vitesse détecte un véhicule. Horripilant !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation