Essai MAZDA MX-5 20th Anniversary (NC)
Jean-François Destin le 29/08/2010
Pour fêter les 20 ans de succès de son cabriolet MX-5, Mazda achève la diffusion en Europe de 2000 exemplaires numérotés et suréquipés. Le must d'un roadster mythique unique sur le marché.
Présentation
Faire revivre les bons vieux roadsters britanniques : tel fut dans les années 80 le projet fou de Mazda. En s'inspirant à la fois de la Lotus Elan et d'une Triumph Spitfire, il fallait concevoir un cabriolet léger, maniable, amusant à piloter, abordable en prix et surtout fiable. Une gageure d'autant plus que sa vocation planétaire impliquait de répondre à toutes les normes internationales. On connaît la suite.
Depuis sa révélation au Salon de Chicago 1989, le cabriolet MX-5 baptisé Miata aux Etats-Unis s'est vendu à près de 900.000 exemplaires. Avec sa silhouette sympathique agrémentée de phares basculants, sa capote basique et sa facilité de prise en main, la première génération vendue seulement 6000 dollars a cartonné aux USA.
Moins de 4 mètres, 955 kilos et un 1600 cm3 économique de 115 chevaux: l'esprit de la sportive britannique des Sixties était au rendez-vous. Mis à part MG avec sa TF (aujourd'hui chinoise), aucun constructeur n'a suivi ce filon. Intemporelle et inaltérable aux affres du temps, la MX-5 n'aura subi que quelques restylages discrets pour bientôt passer le cap du million d'exemplaires.
Basée sur la version 1.8L MZR de 126 chevaux, la version 20th anniversary en édition limitée hérite d'un pack exclusif intégrant une calandre, des poignées de porte et des optiques en finition chromée. Livrée en France en blanc, elle bénéficie de jantes de 17 pouces et d'une suspension légèrement plus ferme.
Doté d'une authentique capote (un modèle avec toit rigide a intégré la gamme dès 2006) la Mazda MX-5 20th anniversary est facturé 24.350 €.
Design extérieure et intérieur
Mise à part la disparition des phares escamotables de la première génération, le cabriolet MX-5 n'a jamais vraiment évolué. Y compris en dimensions puisqu'en 20 ans, il a grandi de 6 centimètres et franchi à peine la barre des 4 mètres.
Ses proportions restent celles du petit roadster classique avec son capot allongé et un habitacle reculé au maximum sur une poupe très courte. En 2009, la calandre, les optiques, le bouclier avant et les feux ont été retravaillés pour accentuer sa fluidité et sa sportivité.
L'habitacle à partager exclusivement à deux n'a subi que quelques retouches pour le rendre plus flatteur à l'œil, sans plus. Avec bon sens, les stylistes n'ont jamais donné dans le luxe superflu. Et même en version 20ème anniversaire, on ne relève aucun excès remettant en cause son authenticité. Du cuir pour le volant et le pommeau de levier de vitesse mais pas pour les sièges recouverts d'un simple tissu noir solide et neutre.
Pas de capote multicouche mais une toile basique et suffisante que l'on manipule en quelques secondes. Même la climatisation n'a pas droit à la régulation. Aussi bien, le MX-5 décapoté s'apprécie davantage à l'automne et en hiver avec un filet de chauffage.
En revanche, Mazda n'a pas lésiné sur la sécurité passive. Outre le pare-brise renforcé et les arceaux derrière les appuis-tête, l'équipement de série comprend deux airbags frontaux et latéraux.
Moteur et châssis
La Mazda MX-5 20ème anniversaire aurait pu être animée du 2l de 160 chevaux et offrir le toit rigide rétractable. Mais ce n'est pas le genre de la maison. Si on a cédé à quelques demandes de clients en élargissant l'offre, on n'oublie pas que le succès du MX-5 résulte de son authenticité savamment entretenue.
20ème anniversaire ou pas, les prix ne devaient pas s'envoler et le plaisir de pilotage rester intact. On trouve ainsi sous le capot le 1800 cm3 de 126 chevaux associé à une boite à 5 rapports bien mieux étagée que la boite 6 de la version 2 litres.
Les performances (197 km/h et moins de 10 secondes au 0 à 100 km/h) se révèlent suffisantes surtout en regard d'un poids à vide dépassant à peine les 1000 kg.
Côté châssis, la Mazda MX-5 fait profiter d'une répartition des masses quasi idéale. Un moteur en position longitudinale, la propulsion et une suspension moderne avec un système multibras constituent le tryptique du bonheur pour s'éclater sans se faire peur.
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Sur la route
Véritable machine à remonter le temps, la Mazda MX-5 ravive bien des souvenirs et surtout les sensations de pilotage des Triumph Spitfire, MG-B et autres TR4. Avec en prime la certitude d'achever son voyage et de ne pas finir derrière une dépanneuse.
Tout est simple et évident à bord. Pas de prise de tête avec les multiples avertisseurs sonores, les programmes informatiques et les réglages à l'infini. En trois secondes, la bonne position de conduite est trouvée sans l'aide de l'électricité, en deux secondes et à la main, la capote s'ouvre et instantanément, le 1800 ronronne et piaffe d'impatience sous le capot.
En pilotant régulièrement des voitures pesant entre 1500 et 2400 kg, on oublie les délices d'un petit roadster léger malgré les renforts nécessaires à une bonne rigidité. Certes, il faut composer avec les courants d'air dans l'habitacle et accepter d'être un peu secoué sur les mauvais revêtements. Au demeurant, la Mazda MX-5 n'est pas faite pour rallier Paris-Marseille en un minimum de temps mais pour flâner à vitesse touristique en bonne compagnie.
Le sachant, les ingénieurs ont entretenu la douceur des commandes, de la commande de boite, du pédalier et de la direction souple et suffisamment directe pour maîtriser le train avant. De même on a veillé depuis 20 ans à cet équilibre qui rend la voiture si vive et maniable. Ce petit bijou, vestige d'un passé révolu, se négocie en plus à des tarifs raisonnables même en version 20ème anniversaire. Aucun autre constructeur n'a réussi cette quadrature du cercle.
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation