Essai MAZDA MX-5 2.0 Roadster coupé (NC)
David Lamboley le 29/06/2009
En vingt ans de carrière, la Mazda MX-5 est devenue un must du genre. La troisième du nom, aujourd'hui restylée, garde l'essentiel : son caractère très ludique.
Présentation
Imaginez un peu : en vingt ans de carrière et à travers trois générations, le roadster Mazda MX5 a été vendu à plus de 855 000 exemplaires, ce qui en fait, et de loin, le roadster le plus vendu au monde, bravo Mazda !
Cette prouesse montre à quel point le concept MX5, malgré sa simplicité, était et reste à l'heure actuelle parfaitement adapté au marché. A la date de sa sortie, en effet, la plupart des constructeurs ont abandonné le créneau d'une petite voiture sportive découvrable et peu onéreuse. Avec sa MX5, Mazda a fait renaître et a porté le concept de bout en bout, bien lui en a pris.
La Mazda MX5, c'est l'héritière de toute une lignée de roadsters britanniques ou italiens parmi les lesquels des Lotus, des MG, des Fiat et des Alfa Romeo. La Mazda MX5 2009 –la troisième génération- porte toujours en elle d'authentiques gênes de roadster à l'ancienne, mais sans renoncer à la modernité. Elle se caractérise en effet par un choix inédit de couvre-chefs, soit une simple capote en toile, soit un système de toit « en dur » rétractable, à commande électrique, à l'image du modèle que nous avons choisi d'essayer.
Les nouveautés, maintenant. Pour son premier restyling notable, la Mazda MX5 2009 soigne les détails. Nouvelle face avant, intérieur plus flatteur, insonorisation poussée, moteur plus économe mais retravaillé dans le sens des sensations, et châssis revu. Ajoutez à cela une fiabilité remarquable, une excellente valeur résiduelle et une bouille toujours aussi craquante. Bref, à 30 300 euros, on en a pour son argent…
Design extérieur et intérieur
Chez Mazda comme chez la plupart des constructeurs japonais, les restylings ou autres remises à niveau se déroulent à rythme soutenu. Dans le cas de la MX5, véritable poule aux œufs d'or, il était hors de question de chambouler le style, ni de faire subir à la star japonaise d'incessantes injections de collagène.
Comme un bon cru traditionnel, loin des modes, le vieillissement semble ici indispensable pour ne pas brouiller les pistes. Apparue sur le marché hexagonal fin 2005, elle n'a depuis quasiment pas changé, outre l'apparition de la fameuse version CC à toit rétractable. Et jusque là, ça lui réussit plutôt bien.
Le premier véritable restyling apparaît donc aujourd'hui, trois ans et demi après sa commercialisation. Et encore, il faudra un œil exercé pour reconnaître la dernière mouture en date. La Mazda MX5 2009 reçoit un nouveau bouclier, des optiques retravaillées et une calandre plus sensuelle, ourlée de chrome. Les feux sont également retouchés, tout comme les bas de caisse.
Dans la même veine, l'habitacle ne subit que des retouches : nouveaux matériaux plus flatteurs, bloc d'instruments plus lisible… On notera également une meilleure isolation phonique du toit, ce qui permet d'abaisser encore le volume sonore en configuration coupé. Et si l'on veut profiter du voyage en cinémascope, le toit rétractable électrique fait toujours preuve d'une promptitude remarquable, soit une douzaine de secondes pour se plier ou se déplier.
Mécanique et châssis
La lecture attentive de la fiche technique de la Mazda MX5 3ème génération nous renseigne plus avant sur des optimisations insoupçonnées. Par exemple, toujours dans le cadre d'un meilleur confort, les ingénieurs japonais ont même été jusqu'à remplir de mousse isolante la traverse de suspension à l'avant, ce qui permet de limiter la propagation des bruits, ou de rigidifier les portes, toujours afin de réduire les résonnances.
Le châssis, lui aussi, est revu pour offrir plus d'homogénéité. Mazda annonce une meilleure maîtrise du roulis, ou en tous cas des mouvements de caisse plus « linéaires ». Les nouveaux réglages de suspension, qui s'appuient toujours sur des amortisseurs signés Bilstein, font toujours la part belle au confort. Enfin, n'oublions pas la présence d'un différentiel à glissement limité autorisant une meilleure motricité à la relance. Le beurre et l'argent du beurre, donc.
Outre le travail sur le châssis, les dessous de la Mazda MX5 2009 cachent d'autres surprises. Le moteur 2.0 litre de 160 ch a été revu dans le sens des économies à la pompe –le constructeur annonce des consommations moyennes en baisse de 4%, soit 7,4 l/100 km-, mais il tourne plus vite de 500 tr/mn. Le rupteur est désormais placé à 7500 tr/mn, un détail qui, finalement, ne sert pas les performances pures, mais permet d'apprécier jusqu'à plus soif les nouvelle vocalises du 4 cylindres, toujours aussi pointu, tradition japonaise oblige.
Pas de doute, il existe un artifice : un nouveau boîtier de résonnance à l'admission, à l'image de ce que l'on trouve sous le capot de la Ford Focus RS. Ou comment donner une voix virile à un petit bloc sans grandes prétentions… Bref, tout ça, c'est bon pour les sensations, et la nouvelle Mazda MX5 n'en est pas avare.
Sur la route
Le bloc 2.0 litre « MZR » de la nouvelle Mazda MX5 2009 apparaît donc au meilleur de sa forme, mais n'est malheureusement pas parfaitement épaulé par la boîte. Non pas que la commande pose problème, ce serait même le contraire. Mais au-delà de l'agrément procuré lors des changements de rapports, l'étagement s'avère démesurément long –c'est bon pour les économies de carburant-, alors que les plus sportifs d'entre nous auraient plutôt préféré une boîte courte, gage de performances améliorées.
Malgré tout, le plaisir est bel et bien au rendez-vous. Les oreilles flattées et le cuir chevelu massé par la brise, on hésite entre le « cruising » le coude à la portière ou la séance chronométrée. La deuxième solution est adoptée à l'unanimité. Là, la nouvelle Mazda MX5 se révèle ludique en diable, jouant les acrobates avec un certain talent, bien aidée par l'autobloquant. Mais gare aux ruades sur terrain glissant. La japonaise, même raisonnablement motorisée, réserve quelques surprises à son pilote, ce qui en fait une auto encore plus attachante ! Le roulis, toujours assez marqué, l'empêche toutefois d'aller taquiner des autos plus sportives, mais la rend, c'est sûr, plus prévenante et plus abordable.
Nous gardons toutefois le sentiment qu'il ne faudrait pas grand chose –juste un typage de suspension moins axé sur le confort- pour faire de ce petit roadster plein de potentiel un engin nettement plus sportif. Vous l'aurez deviné, le plaisir au volant est constant, quelque soit le rythme adopté, et tous les sens sont flattés, même si l'on sait désormais qu'il existe des artifices. Mais n'est-ce pas l'apanage de toutes les stars ?