Essai MAZDA MX-5 2.0 (NC)
Vincent Desmonts le 18/03/2013
La Mazda MX-5 III s'offre un léger lifting et livre désormais sa version 2 litres dans une variante avec capote en toile. Après presque huit ans de carrière, la magie opère-t-elle toujours ?
Présentation
En 24 ans, trois générations et près d'un million d'exemplaires vendus, la Mazda MX-5 est devenue un classique. La version actuelle, apparue en 2005, n'a pas pris une ride, bien aidée en cela par deux restylages successifs. Le dernier n'a concerné que la face avant, qui reçoit un bouclier redessiné. Dans l'habitacle, le volant a également été retouché. Enfin, le capot désormais « actif » se relève de quelques centimètres en cas de collision avec un piéton.
Bref, ce relooking est discret. Mais il marque surtout le retour de la version Roadster à capote en toile avec le moteur 2 litres de 160 ch. Une option destinée aux puristes, prêts à sacrifier un peu de confort pour gagner 80 kilos sur la balance : à vide, cette version ne pèse que 1 090 kilos.
De quoi mettre à l'aise un moteur à la sonorité enjouée mais au caractère plutôt pointu (couple maxi à 5 000 tr/min), heureusement bien aidé par une boîte 6 à l'étagement resserré. Une transmission qui se distingue toujours par l'agrément de sa commande, aux débattements courts et aux verrouillages précis.
Mais la pièce de résistance de cette Mazda Miata III reste son châssis. La direction ultra-précise, la bonne répartition des masses et le tempérament prévenant de cette propulsion à l'ancienne autorisent toutes les fantaisies. Hyper-agile, plutôt bien amortie et facile à prendre en mains, la MX-5 rassurera les débutants et réjouira les spécialistes.
Loin d'être parfaite (position de conduite et qualité de finition restent perfectibles), la Mazda MX-5 n'en reste pas moins diablement séduisante... et plutôt abordable.
Design extérieur et intérieur
Peu de voitures peuvent prétendre conserver leur sex-appeal après huit ans de carrière. Et pourtant, la Mazda MX-5 de troisième génération (famille « NC ») garde un charme irrésistible malgré des lignes ayant peu évolué depuis 2005, preuve de la justesse du coup de crayon initial.
Au fil des années, les stylistes se sont contentés de retoucher la face avant. D'abord en 2008, avec l'adoption d'une calandre « à grande bouche », puis en toute fin d'année dernière, avec quelques retouches sur le nez (bouclier redessiné). Pour le reste, la MX-5 est restée fidèle à elle-même, avec ses mignons passages de roues renflés et ses feux arrière évoquant la toute première génération.
La capote reste bien évidemment manuelle (l'automatisme est réservé à la MX-5 Roadster Coupé à toit rigide), mais se manipule aussi facilement que rapidement. À l'intérieur, peu de changements également, si ce n'est l'adoption d'un volant redessiné.
On apprécie l'équipement plutôt complet de cette version Performance (climatisation, Bluetooth, phares au Xénon...), mais on déplore la médiocre qualité des plastiques, trop sensibles aux rayures. Enfin, la position de conduite est imparfaite, le volant n'étant pas réglable en profondeur et offrant trop peu d'amplitude en hauteur.
Mécanique et châssis
Pas de downsizing, pas de turbo, pas d'injection directe, pas de start/stop, pas de récupération d'énergie au freinage : la Mazda MX-5 2.0 fait plutôt dans le « old school », avec son 4 cylindres atmosphérique de 2 litres ! Du coup, elle se retrouve frappée d'un malus « écologique » de 2 600 € qui risque de nuire à sa carrière...
Ce qui serait bien dommage, car l'architecture de l'auto est une ode au plaisir de conduite pur : le moteur est implanté très en arrière, les roues sont rejetées aux quatre coins et la boîte à 6 rapports est reliée aux roues arrière par l'intermédiaire d'un différentiel à glissement limité (réservé aux versions 2.0 à boîte manuelle). Pour couronner le tout, les versions Performance reçoivent des amortisseurs Bilstein et une barre anti-rapprochement afin de rigidifier le train avant. Ah, dernier détail : l'ESP est totalement déconnectable, comme il se doit !
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Sur la route
Alors que les voitures n'ont cessé de grossir, de s'alourdir et de s'aseptiser, reprendre le volant d'une Mazda MX-5 c'est renouer avec une certaine pureté de la conduite. Ici, aucune assistance électronique ne viendra vous rappeler à l'ordre, vous êtes au cœur de l'action et faites corps avec la mécanique. Même la déconnexion de l'ESP est plus simple qu'ailleurs : pas besoin de maintenir le bouton appuyé pendant plusieurs secondes !
Assis au ras du bitume, on redécouvre l'agrément d'une direction assistée (hydraulique!) précise et directe, la facilité de prise en main de cette propulsion aux réactions saines et très progressives. La MX-5 met très vite en confiance, incitant à la prendre par la peau du cou et à la jeter joyeusement dans tous les virages qui se présentent !
Le moteur, au caractère linéaire mais à la sonorité sympathique, vous pousse lui aussi à hausser le rythme et à faire de chaque trajet un moment de plaisir. Plaisir décuplé par la commande de boîte à l'agrément remarquable : le petit levier jouit de débattements réduits et de verrouillages précis.
Alors, c'est vrai, tout n'est pas parfait dans cette MX-5. La position de conduite ne conviendra pas à tous les gabarits, du fait d'un volant non réglable en profondeur. L'accélérateur manque également de progressivité, ce qui ne facilite pas la conduite urbaine... ou le talon-pointe ! Quant au confort sur les longs parcours, il est médiocre du fait de l'insonorisation légère (ah, les charmes de la capote non doublée!). Il n'en reste pas moins qu'une propulsion aussi jolie, amusante et facile à prendre en mains à ce prix-là, ça n'existe nulle part ailleurs. Et rien que pour ça, on l'adore cette MX-5 !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation