Essai MAZDA CX-60 3.3 eSkyActiv-D 254 ch
Cédric Morançais le 19/04/2023
Mazda présente la nouvelle variante de son CX-60, dotée d'un six cylindres nourri au gazole. Un anachronisme dans un monde automobile toujours plus vert ou, au contraire, une alternative cohérente ?
Il ne fait rien comme les autres
La mode est aux SUV électriques ou hybrides ? Le Diesel est en voie de disparition ? Et le downsizing reste un must ? Chez Mazda, on en a que faire. Le constructeur d'Hiroshima présente la nouvelle variante de son CX-60, dotée d'un six cylindres nourri au gazole. Un anachronisme dans un monde automobile toujours plus vert ou, au contraire, une alternative cohérente ?
Chez Mazda, faire des choix différents de ceux des autres constructeurs, c'est un leitmotiv depuis toujours. Alors que personne ne croyait plus au moteur Wankel, la firme présente une lignée de RX dotée de ce bloc rotatif. Et quand le roadster semble totalement passé de mode, elle lève le voile sur le MX-5, toujours présent au catalogue plus de 30 ans après. Aussi, lorsque la marque dévoile, l'année dernière, le CX-60, la plupart des observateurs sont quelque peu déçus. En effet, ce SUV familial ne propose alors qu'une seule motorisation hybride rechargeable. En copiant les choix faits par les constructeurs européens, Mazda est-il rentré dans le rang ?
Mort, le Diesel ?
Ce serait mal connaitre les dirigeants de la firme d'Hiroshima. Rapidement, ils annoncent que la gamme sera complétée de deux moteurs à six cylindres. Une architecture délaissée par la plupart à ce niveau de gamme. Et pour enfoncer le clou, le premier à être révélé se nourrit de... gazole. Conspué depuis le Dieselgate, ce carburant a pourtant, selon Mazda, encore un bel avenir devant lui, notamment lorsqu'il s'agit de respecter les futures normes anti-pollution. Cet inédit bloc eSkyActiv-D met d'ailleurs tout en œuvre pour se montrer le plus respectueux de l'environnement possible. Mais pas seulement... Avec ses 3.3 litres de cylindrée, ce qui en fait le plus gros moteur Diesel de ce segment, il affiche des niveaux de puissance respectables. L'offre débute avec une variante de 200 ch, qui équipe la version deux roues motrices, tandis qu'un 254 ch à transmission intégrale vient chapeauter le tout. Dans les deux cas, un dispositif d'hybridation légère 48V est de la partie. Mais cela ne suffisait visiblement pas aux ingénieurs qui ont, en plus, mis au point un système spécifique de combustion avancée, le DCPCI. Résultat des courses : malgré un poids à vide frôlant les deux tonnes, le 254 ch n'émet que 137 g/km de CO2.
Quand antigaspi rime avec plaisir
Cette chasse effrénée aux moindres rejets se fait elle, comme c'est souvent le cas, au détriment du plaisir de conduite et des performances ? Par chance, non. Il y avait fort longtemps que nous n'avions plus conduit de moteur Diesel aussi onctueux. Grâce à ses 550 Nm disponibles dès 1 500 tr/mn, ce CX-60 dispense une poussée franche et continue, ponctuée par le râle caractéristique du six cylindres. Celui-ci est toutefois quelque peu masqué par le souffle du système d'hybridation et l'insonorisation très soignée de l'habitacle.
Transmise aux quatre roues par l'intermédiaire d'une très réussie boîte automatique comptant 8 rapports, la puissance suffit largement à assurer des reprises et des dépassement éclairs. Loin d'être un sportif, ce Mazda CX-60 a toutefois fait le choix d'un amortissement particulièrement souple, ce qui entraîne pas mal de roulis dans les courbes. Un défaut qu'une suspension pilotée, malheureusement indisponible, même en option, aurait probablement réglé. De même, les réglages de direction ne sont pas aussi précis et informatifs que ce que l'on aurait souhaité. C'est donc sur autoroute que ce nippon se trouvera le plus à son aise. Sur ce terrain, il permet d'apprécier pleinement le confort général, fait de sièges et d'une suspension moelleuse.
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Un vrai marathonien
Bonne nouvelle, on profitera longtemps de la mécanique et du confort avant de devoir s'arrêter à la station-service. L'appétit du 3.3l est, en effet, incroyablement modéré. Sauf à solliciter exagérément la mécanique, la consommation moyenne s'établit aux alentours de 5,5 l/100 km sur le réseau secondaire. Sur voies rapides, comptez 1 l supplémentaire tous les 100 km, ce qui demeure incroyablement bas. Les arrêts à la pompe ne seront donc, en moyenne, nécessaires que tous les 900 km. Ce Mazda prendra également soin de votre portefeuille au moment de signer le bon de commande. Affichée à 61 050 €, la finition haut de gamme est, en moyenne, 15 000 € moins chère que ses rares concurrents. A ce tarif, il faudra se satisfaire d'une présentation générale pas totalement digne des marques premium.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation