Essai MAZDA 3 MPS
David Lamboley le 28/09/2009
Le règne de la Ford Focus RS au sein du clan des grosses GTi est incontestable. Mais une strate en-dessous, c'est la guerre. La nouvelle Mazda 3 MPS donc arrive en pleine bataille…
Présentation
Comme la plupart des constructeurs japonais, Mazda met un point d'honneur à proposer au moins quelques modèles sportifs dans sa gamme, et ce depuis des décennies. En Europe, où le marché de la « grosse GTi » est le plus riche, la bataille est rude pour s'imposer face aux ténors du genre portant la griffe OPC, chez Opel, RS et ST chez Ford et, dans une moindre mesure, l'Audi S3 à transmission intégrale ou la BMW 130i, une propulsion pur jus.
Cependant, ce segment spécifique est particulièrement vivant aujourd'hui. Le Salon de Francfort a d'ailleurs servi de rampe de lancement à deux nouveautés à traction avant, la Renault Megane RS (250 ch) et la Seat Leon Cupra R et ses 265 ch. La nouvelle Mazda 3 MPS, affichant comme sur la précédente version 260 ch, déboule donc dans la cohue…
Pour tenter de s'imposer tout en restant « politiquement acceptable » à une époque où la performance énergétique a plus de valeur que la performance pure, la Mazda 3 MPS a enfin décidé de s'émanciper sur le plan du style. La face avant, plus large et dotée d'un bouclier spécifique, arbore une impressionnante calandre noire, et on remarque une grosse entrée d'air surplombant le capot, façon Subaru Impreza WRX STi. Les jupes latérales plus marquées et le becquet de hayon contribuent également à ce nouveau look plus extraverti qu'auparavant. Notons également que cette nouvelle mouture repose sur une plate-forme et une caisse inédite, annoncée notamment plus rigide. Les trains roulants offrent également des réglages affinés, annoncés plus homogènes.
En revanche, côté mécanique, la Mazda 3 MPS campe sur ses positions avec toujours 260 ch, mais affine quelques détails lui permettant de revendiquer des rejets polluants et des consommations en très légère baisse. Hélas, on remarque que pour arriver à ce résultat, les rapports de boîte ont également été rallongés. Pas très sportif, comme méthode… Cependant, la nouvelle Mazda 3 MPS, pléthoriquement équipée, offre, pour 30 000 euros tout rond, un excellent rapport prix/équipement/prestations.
Design extérieur et intérieur
Toujours uniquement proposée en 5 portes, la Mazda 3 MPS adopte un design plus avenant. La face avant, plus large et dotée d'un bouclier spécifique, arbore une calandre noire rappelant les derniers concept-cars du moment. Le sourire carnassier caractéristique répond à la grosse entrée d'air surplombant le capot, canalisant l'air frais directement vers l'important échangeur de température. Les jupes latérales plus marquées et le becquet de hayon contribuent à faire sortir de l'ombre cette Mazda 3 bouillonnante et plus extravertie. Sur le plan aérodynamique, les progrès sont également sensibles par rapport à la génération précédente, puisque le Cx de cette Mazda 3 MPS passe à 0,32, une valeur remarquable étant donné l'accastillage sportif.
L'habitacle de la Mazda 3 MPS évolue lui aussi, avec une nouvelle planche de bord plus épurée, caractérisée par l'absence de casquette au dessus des instruments. Les sièges semi-baquets et les compteurs ronds à éclairage rouge sont cependant toujours de la partie et un manomètre de pression du turbo à affichage digital fait son apparition. Notons aussi un éclairage de l'habitacle progressif à la mise en route. Au chapitre équipement, c'est royal : ce n'est pas compliqué, cette version de pointe a droit à tout en série. Phares xénon directionnels, clim automatique bi-zone, système audio signé Bose à 10 haut-parleurs, régulateur de vitesse, essuie-vitres automatiques, allumage automatique des feux, radar de recul, système de navigation couleur (mais la taille de l'écran est ridicule !), sellerie semi-cuir, sièges avant chauffants…n'en jetez plus ! Seule option disponible, la peinture métallisée. Bonne surprise également, la qualité des matériaux est en hausse notable.
Mécanique et châssis
Nous l'avons évoqué plus haut, les optimisations de la Mazda 3 MPS ne s'arrêtent pas au seul design : la nouvelle coque, plus rigide en torsion, reçoit des trains optimisés et un amortissement retravaillé. La moindre résistance à l'air, couplé à des rapports de boîte rallongés et une masse globale abaissée de 25 kg, ont permis également de faire chuter la consommation moyenne de quelques centilitres (10, pour être précis, soit 0,1 litre), ainsi que les rejets polluants de quelques grammes, soit désormais 224 grammes de CO2/km. En termes de performances, Mazda revendique un bon 0 à 100 km/h en 6,1 secondes, un chiffre identique à l'ancienne version, et 250 km/h en vitesse de pointe.
Comme sa cousine Ford, la Mazda 3 MPS reste fidèle au mode de propulsion aux roues avant. Il s'agit même d'une des tractions les plus puissantes du moment avec toujours 260 ch à l'appel. Presque identique à la précédente version, le bouillonnant 4 cylindres 2.3 litre DiSi à injection directe et turbocompresseur, certifié « Euro 5 », offre un couple copieux de 380 Nm à 3000 tr/mn, ce qui a conduit les ingénieurs à optimiser cette avalanche intempestive via l'électronique. Ce réajustement, couplé à la présence d'un différentiel à glissement limité, autorise une bonne maîtrise du caractère volcanique et finalement peu d'effets pendulaires dans la direction, pour une traction aussi puissante, s'entend. On regrettera cependant une stagnation des performances et finalement peu de différences en termes de comportement.
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Sur la route
Les différentes optimisations de la Mazda 3 MPS se traduisent sur la route par une bonne homogénéité générale en conduite normale, mais qu'on se le dise, cette sportive déguisée en familiale reste plutôt ferme aux allures usuelles. En conduite sportive, ça se gâte. L'amortissement apparaît parfois dépassé sur des compressions, en courbe, où il n'est pas rare d'atteindre les butées. Cette souplesse en compression, que l'on n'avait pas suffisamment soupçonnée à moindre allure, est en partie contre-balancée par des barres stabilisatrices de diamètre plus important qui permettent une maîtrise du roulis dans la bonne moyenne et des transferts de charge plus doux. La présence d'un autobloquant mécanique confère également au train avant de belles aptitudes à juguler le couple, en tous cas sur le sec.
Bref, les 260 ch et 380 Nm de la Mazda 3 MPS passent pas mal, au prix toutefois de remontées notoires dans le volant lorsque l'on décide de lâcher la bride. Le bilan reste donc mitigé en conduite musclée, mais encore une fois, la Mazda 3 MPS, qui n'est pas une sportive pure et dure, reste plutôt plaisante et performante aux allures plus modérées. Et puis surtout, quelle mécanique ! Le gros 4 cylindres 2.3 litre turbo garde un caractère atypique, qui rappelle notamment le 4 à plat Subaru, pour le côté rugueux et « brut de suralimentation ». Lorsque le turbo souffle, la tempête se déchaîne et permet le luxe de reprises canon, même en sixième. Cette excellente disponibilité et cette poussée furieuse en fait un moteur attachant. Et en grande partie l'intérêt du modèle, avec son prix canon, bien sûr…
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation