Essai MAZDA 3 MPS
Jean Michel Cravy le 11/10/2006
Sous sa robe discrète et passe partout, la Mazda3 MPS s'avère être un véritable avion de chasse.
Présentation
On connaissait la Mazda6 MPS, la version high performance de la marque, voici la Mazda3 MPS, coulée dans le même métal. Elle lui reprend sa mécanique, un quatre cylindres 2,3 litres turbocompressé à injection directe, titrant la bagatelle de 260 chevaux.
Avec un gabarit plus compact et un poids plus contenu (d'autant que la transmission intégrale de la Mazda6 est abandonnée sur la 3 qui se présente comme une simple traction avant), c'est la promesse de performances de haut vol et d'un caractère sportif affirmé. Oui, mais voilà. Au contraire de bien d'autres, Mazda a choisi pour sa sportive compacte un look sobre, à la limite de l'anonymat… C'est à peine si l'on remarque l'ouverture béante dans le pare chocs avant, les ailes avant très légèrement gonflées pour recevoir des roues de 18 pouces (modestement chaussées d'ailleurs, en 215/45), le faux extracteur d'air à l'arrière, la grosse sortie d'échappement chromée et le petit déflecteur de toit au dessus de la lunette arrière. Il faut avoir l'œil du pro pour déceler le très léger rehaut du capot, destiné à recevoir l'échangeur d'air du turbo.
Notre modèle d'essai était d'un rouge provoquant, mais en gris ou en noir, la Mazda3 MPS passerait volontiers pour une Mazda3… diesel ! Dans l'habitacle, net et soigné comme dans toutes les Mazda, la 3 MPS se distingue par de confortables sièges semi-baquets, un pédalier « alu », et un compteur gradué jusqu'à 280 km/h. C'est bien peu pour exalter la fierté de posséder une de ces berlines sportives, héritières de la génération des GTI.
Sur la route
Quand on s'installe au volant, c'est sans émotion particulière, avec même un certain scepticisme.
Pourtant, dès qu'on tourne le bouton du contact et qu'on s'engage sur la route, on change vite d'avis… Ça pousse, très fort même ! Dès les très bas régimes, il y a du couple, beaucoup (380 Nm), et on ressent que la boîte 6 est typée courte.
Dans la circulation, on évolue aisément sur les rapports supérieurs, avec toujours une grosse réserve de puissance pour effectuer un dépassement au débotté. Et dès que la voie se libère… on peut lâcher les chevaux. Pour l'occasion, on s'est même inventé une mesure de reprise originale, depuis 2000 tours en 6e. Eh bien dans ces conditions, on atteint les 250 km/h en à peine 34 secondes ! Oui, 250 km/h, limités électroniquement. Mazda affirme que la Mazda3 MPS serait capable, si on le voulait, d'aller beaucoup plus vite. On le croit volontiers, tant cette auto parvient à atteindre ce seuil avec aisance. Quel plaisir de jouer à saute moutons sur les autoroutes allemandes en faisant constamment évoluer le compteur entre 250 et 270, sans même devoir rétrograder !
Mais c'est sur des routes secondaires rapides que la Mazda3 MPS exprime le mieux son tempérament explosif. Sous forte accélération, on ressent une amorce d'effet de couple, très vite jugulée par un efficace différentiel autobloquant. La MPS se laisse mener sans désordre, sans subir les débordements de puissance qui pourraient malmener le train avant. On souhaiterait juste une direction un peu plus directe et précise. Quant au châssis, développé sur la même plate-forme que la Ford Focus ST, il est tout simplement excellent, apte à assumer des cadences très élevées sur route sinueuse, fidèle et efficace, comme les freins d'ailleurs.
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