Essai LOTUS Elise SC
David Lamboley le 22/09/2008
La Lotus Elise se démarque de toutes ses concurrentes... surtout depuis l'apparition de la plus puissante d'entre elles, la SC.
Présentation
La Lotus Elise, sans l'ombre d'un doute, se démarque de toutes ses concurrentes. Il est vrai que sur ce point, difficile de lui opposer une ennemie frontale. Mais c'est justement en la mettant face à des engins presque deux fois plus lourds, parfois bardés d'électronique et qui se veulent nettement plus consensuels malgré leurs belles performances, que sont mis en exergue ses atouts presque incroyables. La famille Elise est vraiment unique, surtout depuis l'apparition de la plus puissante d'entre elles, la SC. Deux lettres magiques qui signifient tout simplement « SuperCharged », c'est-à-dire suralimentée par compresseur…
Petit descriptif de cette crème anglaise : figurant désormais comme la version de pointe, elle reprend le schéma mécanique de l'ancienne Exige S, soit le bloc 1.8 litre Toyota équipant notamment l'Elise R, crachant 220 ch, contre 192 ch pour la « R », la plus puissante des Elise atmosphériques. Le compresseur compact à lobes, de type Roots et dénué d'échangeur de température, souffle dans les bronches du 4 cylindres et lui permet de revendiquer une meilleure disponibilité et des reprises plus viriles. Bref, l'agrément et les performances y gagnent. Avec une telle puissance à disposition, au coeur d'un châssis ultra-léger recouvert d'une peau synthétique inchangée, les aptitudes en termes d'accélération et de reprises n'ont jamais été aussi spectaculaires.
Le constructeur annonce notamment un 0 à 100 km/h exécuté en 4“6, digne de GT deux fois plus puissantes. Inutile de vous faire un dessin, le secret tient à la fameuse formule « light is right », autrement dit au poids-plume de ce petit monstre de sportivité. Avec seulement 903 kg sur la bascule, il s'agit tout simplement d'une des sportives les plus légères au monde !
On l'a dit, cette version SC apparaît quasi-identique aux autres versions, hormis des jantes spécifiques et un imposant aileron. Parlons argent, maintenant : comptez environ 10% supplémentaires par rapport à une Elise R, soit exactement 50.195 euros. Etant donné le pedigree, les performances et l'exclusivité de cet engin, c'est presque bon marché…
Sur la route
Ceux qui ont la chance de connaître la famille Elise sur le bout des doigts pourront le confirmer, la Lotus Elise SC est de loin la plus évoluée de la lignée, la mieux équipée et même la plus confortable. Cela tient bien sûr à l'homogénéité des trains roulants, mais aussi, notamment, aux nouveaux sièges plus épais et à quelques accessoires « civilisés » : climatisation, lève-vitres électriques, porte-gobelets…
L'Elise a tout simplement évolué avec son temps et se veut finalement moins spartiate et moins « brute de décoffrage » qu'auparavant, tout en prônant une nette simplicité. Si le fait que l'Elise s'ouvre un peu plus largement à un public moins « initié » ou appréciant simplement quelques petites attentions, cela pourra paraître choquant aux yeux des puristes (qui a dit intégristes ?) qui vont jusqu'à reprocher la présence d'un ABS, d'un antipatinage ou d'une prise Mp3 ! Ces « pilotes », déçus que Lotus embourgeoise son Elise à ce point, pourront se tourner vers des produits encore plus exotiques, Ariel Atom ou Caterham, parmi les plus connus…
Mais avec la Lotus Elise SC, le constructeur semble avoir trouvé le compromis idéal entre sportivité exacerbée et plaisir de conduite. Bref, si vous adorez « faire des chronos » dans la douleur, passez votre chemin ! Car l'Elise SC, malgré son niveau sonore élevé, ses vibrations et ses spasmes d'animal sauvage, peut également se montrer relativement bien élevée. Le confort de suspension, étonnant pour ce type d'engin, tout comme le caractère mécanique plus disponible, plus souple, plus réactif, autorise une conduite plus coulée quand le parcours ou l'envie s'y prête. Inutile ici de jouer du levier pour dépasser promptement, il suffit d'écraser la pédale de droite et d'apprécier le sirénage du compresseur. Quelle santé !
Mais toute Lotus qui se respecte prône avant tout un comportement indubitablement sportif. Le châssis en profilés d'aluminium extrudé, collé et riveté, véritable colonne vertébrale de l'Elise SC, n'a fait l'objet d'aucune amélioration sur ce modèle de pointe, ni d'ailleurs les trains roulants. Le plaisir de pilotage qui en découle reste toujours exceptionnel et l'efficacité unique dans la catégorie. Elle répond instantanément à chaque injonction, fait grimper le taux d'adrénaline dès les plus basses vitesses et se transforme en centrifugeuse dans les virages. Mais cette pistarde, quoi qu'en disent ses fans, ne s'appréhende pas comme la première GTI venue, malgré son apparente facilité aux allures raisonnables.
Sa vivacité, sa puissance généreuse, son mode de propulsion demandent du doigté à la limite, d'autant que lesdites limites se rencontrent bien au-delà de celles du commun des sportives. Voilà qui demande au moins de l'expérience, voire de la promptitude dans les réactions, à l'image de la monture. Cet animal fantastique, presque surréaliste, ne pardonne donc pas les gros écarts de conduite à rythme soutenu et demande de garder la tête froide lorsque l'on conduit, presque instinctivement à son volant, le couteau entre les dents.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation