Essai LAND ROVER Range Rover V8 Supercharged
Vincent Desmonts le 25/06/2013
Le Range Rover s'est mis au régime en passant à l'aluminium. Pour autant, il ne perd rien en matière de confort ou d'efficacité hors-piste... et pourra même en surprendre plus d'un dans cette surpuissante version V8 Supercharged !
Tonne de plomb, tonne de plumes
Plus qu'un simple 4X4 de luxe, le Land Rover Range Rover est devenu un mythe ! En 43 ans de carrière, il n'a cessé d'incarner une certaine idée de l'aventure et du raffinement. Au passage, il a également copieusement grossi : si le premier Range ne dépassait pas les 4,47 mètres de long, le dernier modèle – nom de code L405 – atteint pour sa part les 5 mètres ! Ajoutez-y une largeur flirtant avec les 2 mètres et une hauteur sous toise de 183 centimètres, et vous obtenez un genre de super-tanker qui vous donnera des sueurs froides dans les parkings souterrains (mais fera sans doute la fortune des carrossiers !).
Jusqu'à présent, la courbe de poids avait suivi cette courbe de croissance : le précédent Land Rover Range Rover L322 dépassait ainsi les 2,5 tonnes à vide. Heureusement, le dernier-né inverse la tendance, en adoptant une coque entièrement en aluminium. Le gain de poids peut atteindre la bagatelle de 420 kilos sur certaines versions ! Dans le cas de notre version d'essai, il faut plutôt compter sur un allègement de 175 kilos. C'est toujours ça de gagné, mais avec 2 330 kilos sur la balance, le Range Rover n'a toujours rien d'une ballerine. Côté style non plus : malgré de nouvelles optiques affinées, des prises d'air et quelques artifices destinés à habiller les flancs (pli de tôle sous la ceinture de caisse, éléments contrastés sur les portières...), le Range Rover reste un gros bébé.
Luxe, calme et volupté
Ce qui apparaît comme un inconvénient lorsqu'il faut garer l'engin ailleurs que dans les immenses parkings américains devient un avantage une fois que l'on a escaladé dans l'habitacle : c'est gigantesque là dedans ! La position de conduite très surélevée permet de voir loin et d'anticiper, la largeur aux coudes est hors normes, et le coffre dépasse les deux mètres cubes lorsque l'on a replié la banquette (opération entièrement électrique!). On ne peut cependant s'empêcher de penser que les places arrière pourraient être un peu plus spacieuses, eu égard au gabarit du Range Rover.
Difficile en revanche de se plaindre de la finition : boiseries et chromes le disputent au cuir (qui peut même être étendu au pavillon) pour composer une atmosphère raffinée. Notre version d'essai, en finition Autobiography, se situe au sommet de la gamme et propose une dotation complète, même s'il faudra rallonger la note pour s'offrir le régulateur de vitesse et de distance (2 010 €) ou le détecteur d'angle mort (520 €). Mais les vitres latérales feuilletées, la sellerie cuir, les sièges électriques à mémoires, le volant chauffant, le toit ouvrant panoramique ou encore le système audio Hi-Fi Meridian (18 haut-parleurs et 825 watts!) sont en série.
Sa Majesté Range Rover
Forcément, une telle ambiance de salon anglais incite à adopter une conduite indolente. L'insonorisation très poussée, les suspensions ultra-confortables et l'infinie souplesse du V8 à compresseur se combinent pour faire du Range Rover un véritable cocon isolant totalement des agressions extérieures.
Seules les trépidations à basse vitesse générées par les grosses roues de 22 pouces optionnelles et quelques rares à-coups générés par la boîte automatique à 8 rapports viennent perturber l'atmosphère de parfaite décontraction qui règne à bord de « Sa Majesté Range Rover ».
Une décontraction que l'on retrouve en hors-piste, puisque les énormes débattements de la suspension pneumatique, le système Terrain Response de dernière génération (disposant même d'un mode « auto ») et les multiples blocages de différentiel se chargent de vous faciliter la tâche. Sable, boue, gués de 90 centimètres, le Range n'a peur de rien et semble inarrêtable ! Seule la crainte d'abîmer la belle peinture ou les délicates jantes en alliage viendra refréner vos envies d'aventures. Le Range Rover est donc ultra-confortable et invincible en tout-terrain. Merci pour le scoop !
Une étonnante efficacité routière
Plus sérieusement, la vraie surprise vient des capacités routières de cette version V8 Supercharged. Avec les 510 chevaux et 625 Nm fournis par le 5 litres à injection directe et compresseur, ce mastodonte se transforme en boulet de canon dès que le pied droit se fait un peu plus lourd. Jugez plutôt : le constructeur revendique un 0 à 100 km/h en 5,4 secondes, soit peu ou prou le chrono d'un coupé Nissan 370Z !
La vitesse maxi est quant à elle électroniquement bridée à 225 km/h, histoire de ne pas accumuler trop d'énergie cinétique sur Autobahn... Plus étonnant encore, le Range Rover ne se contente pas d'aller vite en ligne droite : il se débrouille également plutôt bien lorsque la route tourne ! Certes, il serait bien exagéré de parler d'agilité dans le cas d'un tout-terrain de 2,3 tonnes, mais une fois que l'on a bien inscrit le train avant dans la courbe, le Range n'élargit plus la trajectoire et parvient à contenir les mouvements de caisse grâce à sa compétente suspension pilotée.
Mieux : cette dernière digère littéralement toutes les inégalités du bitume, donnant l'impression d'être installé sur un tapis volant. Une efficacité qui incite à hausser le rythme sur le réseau secondaire, d'autant que la position de conduite surélevée permet une meilleure lecture de la trajectoire idéale.
A lire aussi : les concurrentes
Garder la tête froide, toujours !
Reste qu'il ne faut pas se laisser emporter par son enthousiasme. D'abord parce que l'effet cocon que j'évoquais plus haut tend à vous faire sous-estimer la vitesse à laquelle vous abordez une courbe. Ensuite, parce que les freins, pourtant généreusement dimensionnés (disques ventilés de 380 mm à l'avant et 365 mm à l'arrière, étriers à six pistons...), finissent par capituler devant l'énormité de la tâche à accomplir. On en vient même à rêver d'un Range Rover doté de freins en céramique ! Et, tant qu'à faire, un tout petit peu moins gourmand : avec cette version V8 Supercharged, difficile de descendre sous les 20 litres aux cent !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation