Essai LAND ROVER Range Rover TDV8
Jean Michel Cravy le 12/12/2006
L'auguste Land Rover Range Rover diesel traînait la patte. Il reçoit aujourd'hui un V8 plus puissant et d'un silence remarquable.
Présentation
Le Range Rover est l'un des musts des 4x4, aussi luxueux et raffiné qu'efficace en tout terrain. Une référence, une icône. Seulement voilà. En motorisation diesel, il était jusqu'ici réduit aux seconds rôles avec son vieux six cylindres en ligne Td6, hérité de l'ère BMW.
177 chevaux et 390 Nm de couple, c'était bien peu pour animer dignement cet engin de 2,5 tonnes. C'est bien simple : le Range diesel était moins puissant que le Range Sport ou le Discovery, positionnés au dessous de lui en gamme. What a pity !
Mais ça y est, le Range est désormais rétabli dans ses privilèges et son leadership. Il vient de recevoir un TDV8 de 3630 cm3, directement extrapolé du V6 déjà bien connu, élaboré en commun par Ford et PSA. C'est bien simple, il n'y a pas photo. Ce V8 diesel (travaillé en solo par les ingénieurs Ford/Land Rover cette fois) à double turbo à géométrie variable affiche 54 % de puissance en plus, avec 271 chevaux, presque deux fois plus de couple (640 Nm), ce qui permet au Land Rover Range Rover TDV8 de revendiquer 32 % d'accélération en plus, ce qui n'était vraiment pas difficile, tandis que la vitesse de pointe est sagement limitée à 200 km/h. Mais c'est quand même 20 de mieux qu'avec l'ancien Td6.
Parallèlement à cette décisive évolution, le Range peaufine ses prestations avec l'apparition d'une boîte auto ZF à 6 rapports à commande séquentielle au volant, d'un frein de parking électronique, et du Terrain Response équipant déjà d'autres modèles Land Rover, sans oublier un nouveau système de TV digitale… et la capacité de la boîte à gants augmentée de six litres. Ah mais !
Sur la route
On s'installe toujours avec un plaisir sans cesse renouvelé à bord d'un Range, surtout dans sa finition haut de gamme Vogue SE. Cet univers somptueux et raffiné à l'anglaise est un vrai ravissement. Même les meilleures productions allemandes ne parviennent pas à distiller une telle ambiance. Il leur manque un je-ne-sais-quoi… d'aristocrate. Et on profite des sièges réfrigérés.
Contact. On tend désespérément l'oreille. Le moteur est en route ? C'est un diesel ? Ce nouveau TDV8 est d'un silence remarquable. Pas seulement au ralenti : à tous les régimes ! Et il ne faut pas longtemps pour comprendre que le Range Rover diesel en a fini avec son caractère assoupi. Ce n'est certes pas encore « tempête du désert », mais incontestablement le Range s'est réveillé et ne traîne plus pour se mettre en jambes. Il revendique désormais un 0 à 100 km/h en 9,2 secondes, contre 13,6 auparavant. Cela se traduit par une personnalité nettement plus affirmée sur la route, moins… soporifique.
Le nouveau Land Rover Range Rover TDV8 incite volontiers à adopter des cadences élevées sur autoroute… à condition qu'elle ne soit pas trop sinueuse, comme c'est le cas lors de notre essai aux environs de Barcelone. Bien que doté d'une suspension légèrement affermie, le Land Rover Range Rover TDV8 prend encore beaucoup de gîte en virage et vous attire irrésistiblement vers le rail de sécurité. Le poids, toujours le poids… En revanche, le freinage, confié à des Brembo de 360 mm, s'est avéré suffisant pour contrôler les 2,5 tonnes, et apparemment assez endurants pour supporter des efforts répétés.
En off road, le Range Rover, déjà réputé pour ses excellentes qualités qui lui permettent d'affronter n'importe quelle difficulté, gagne encore en facilité de conduite grâce au Terrain Response qui, grâce à cinq programmes prédéterminés, facilite la tâche du conducteur.
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