Essai LAND ROVER Range Rover Sport SVR
Vincent Desmonts le 29/08/2016
550 chevaux dans un Range Rover Sport, il fallait oser. Dans cette version SVR, le 4X4 préféré des gentlemen farmers devient un vrai hooligan. On adore !
Range dérangé
Special Vehicle Operations : l'appellation semble tout droit sortie d'un film d'espionnage, et l'on imagine des gens en blouse blanche installant lance-roquettes et gicleurs d'huile sur des voitures destinées à James Bond. Mais le département SVO de Jaguar Land Rover est tout ce qu'il y a de plus sérieux, avec une équipe de passionnés mettant au point les modèles les plus exclusifs ou les plus excentriques du constructeur britannique. C'est clairement à la seconde catégorie qu'appartient le Range Rover Sport SVR, tout simplement le plus puissant Range jamais commercialisé. Il accueille en effet un V8 à compresseur de 5 litres de cylindrée délivrant la bagatelle de 550 ch et 680 Nm de couple ! Une greffe qui ne passe pas inaperçue sur le plan esthétique : le Range SVR reçoit un bouclier avant modifié, des touches sombres sur la calandre, des prises d'air (factices) supplémentaires, un becquet arrière et deux doubles sorties d'échappement. Dans l'habitacle, la présentation est toujours aussi cossue, mais l'accent est clairement mis sur la sportivité, avec des sièges baquet à l'avant (incongrus à bord d'un tel engin!) et une banquette arrière plus creusée. De belles applications en fibre de carbone sont disponibles en option (1 490 € tout de même…). Bref, on n'a qu'une hâte : mettre le contact ! Autant dire que l'on n'est pas déçu. Le V8 chante fort et juste, du coup de démarreur jusqu'à la zone rouge. Coupleux à bas régimes, volontaire à l'assaut du compte-tours, ce moteur domine largement l'expérience de conduite. Bien servi par une boîte automatique ZF à huit rapports aussi douce que réactive, il propulse le Range Rover Sport SVR – mastodonte annoncé à 2 335 kg à vide ! – de 0 à 100 km/h en seulement 4,7 secondes. Un chrono digne de celui d'une Porsche 911 Targa 4 (les dernières, celles avec les fameux turbos!). Vitesse maximale : 260 km/h. En clair, ça déménage. Déjà généreuse en temps normal, la sonorité devient carrément démente lorsque l'on active l'échappement sport. Grondements, éructations et pétarades ponctuent alors la conduite. Grisant ! La consommation vous ramènera cependant vite sur terre : tablez sur au moins 15 l/100 km en moyenne. On n'a rien sans rien, mais au moins vous ferez-vous un nouvel ami pour la vie : votre pompiste. Heureusement, le réservoir de 105 litres permet d'espacer un minimum les ravitaillements.
Tordre les lois de la physique
Le Range Rover Sport SVR marche donc fort, très fort. Mais quid du châssis ? De ce côté, les ingénieurs de SVO ont mis le paquet ! Des suspensions pneumatiques cohabitent ainsi avec des amortisseurs pilotés en continu (leur raideur est ajustée 500 fois par seconde). Enfin, le SVR bénéficie d'un contrôle actif du roulis, avec des actionneurs hydrauliques remplaçant les barres antiroulis conventionnelles. Et comme les Britanniques de Jaguar Land Rover n'ont pas froid aux yeux, ils ont même chargé un courageux pilote d'effectuer un chrono sur la boucle nord du Nuerburgring au volant du monstre. Verdict : 8 minutes et 14 secondes ! Dans la vraie vie, force est de reconnaître que le Range Rover Sport SVR digère assez bien sa puissance. Loin des frasques d'un Mercedes G 63 AMG chroniquement surmotorisé, le Range SVR incite volontiers à « lâcher les watts ». Le roulis est contenu, l'amortissement bien géré, l'équilibre général rassure et le confort reste d'un excellent niveau (en dépit de quelques trépidations à basse vitesse). Pour autant, le Range SVR ne parvient que partiellement à tordre les lois de la physique : l'inertie reste sensible, la direction manque de franchise et les freins fatiguent rapidement. Ces derniers sont pourtant constitués d'énormes disques avant de 380 mm pincés par des étriers à 6 pistons ! En clair, un BMW X5 M sera plus efficace, et même légèrement plus performant. D'un autre côté, le Range Rover Sport SVR possède un caractère primesautier qui ne peut que réjouir à une époque où l'automobile tend à s'uniformiser et à s'aseptiser. Surtout, même dans cette configuration très particulière, il reste l'un des 4X4 les plus efficaces, avec une garde au sol pouvant atteindre 235 mm, des débattements de suspension costauds et la capacité de franchir des gués de 850 mm de profondeur. Il faudra juste penser à lui mettre des pneumatiques un peu plus adaptés à la pratique du tout-terrain...
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation