Essai LAND ROVER Range Rover P400e Autobiography
Vincent Desmonts le 30/04/2018
Le Range Rover s'offre un lifting et se décline désormais dans une version hybride rechargeable. Un mastodonte de 2,5 tonnes animé par un simple... 4 cylindres : génie ou folie ?
Le colosse se met au vert
Depuis presque un demi-siècle, le Range Rover est le 4X4 de luxe par excellence, prisé des stars et des têtes couronnées. Mais à mesure que le marché du SUV explose, de nouveaux prétendants ciblent peu ou prou la même clientèle : Bentley, Lamborghini et même bientôt Rolls-Royce investissent le segment des 4X4 dorés sur tranche. Le Range Rover (100 800 € prix de base, rappelons-le) devait donc réagir. Côté look, il a scrupuleusement évité de trop lourdes retouches, et conserve son style d'armoire normande reconnaissable entre mille. Il garde aussi ses dimensions XXL : 5 m de long, 2,07 m de large et 1,87 m de haut. Et si cela ne suffisait pas, Land Rover propose également une version LWB rallongée de 20 cm... et alourdie de 3 900 à 5 700 € suivant les motorisations et finitions. Le Range Rover se mue alors en véritable limousine, avec un espace aux jambes dément ! Mais ce n'est déjà pas si mal en version « courte », avec une moelleuse banquette et des sièges chauffants réglables électriquement (à partir de la finition Vogue). À l'avant aussi, le confort est princier, avec des fauteuils réglables en tous sens et une présentation à la fois chaleureuse et cossue. Sur cette version restylée, on note l'apparition d'une console centrale dotée de deux écrans tactiles superposés, disposition reprise du tout récent Range Rover Velar. Élégance et modernité, le cocktail intérieur est savoureux.
2,5 tonnes et... 2 litres !
Le badge de notre version interpelle : « P400e ». Il s'agit là d'une inédite version hybride rechargeable, et son architecture mécanique laisse sceptique au premier abord. Elle associe en effet un simple 4 cylindres 2.0 turbo essence à un moteur électrique intégré à la boîte de vitesses automatique ! Un si petit moteur pour un véhicule pesant 2,5 tonnes à vide, est-ce bien raisonnable ? D'abord, ce moteur n'est pas si petit que ça : il développe 300 ch à lui seul. Alimenté par une batterie lithium-ion d'une capacité de 13,1 kWh, située sous le plancher du coffre (rehaussé pour l'occasion), le moteur électrique offre pour sa part 116 ch. Au total, le système hybride affiche une puissance de 404 ch et un impressionnant couple de 640 Nm. Du coup, Land Rover annonce un 0 à 100 km/h en 6,8 s et une vitesse maximale de 220 km/h, valeurs plus que respectables pour un engin presque aussi lourd qu'une petite maison ! Plus important, sans doute, est sa capacité à accomplir une petite trentaine de kilomètres en mode « zéro émission », c'est à dire grâce à la seule puissance de son moteur électrique. À condition, bien entendu, de ne pas trop forcer sur l'accélérateur, la vitesse étant de toutes façons bridée à 137 km/h en mode EV. Une fois les accumulateurs à plat, en revanche, pas de miracle : nous avons relevé à l'ordinateur de bord une consommation de 10,5 l/100 km sur un parcours essentiellement routier. Une valeur qui reste cependant raisonnable, encore une fois, vu le poids et le gabarit de l'engin. L'électrification sied en outre plutôt bien à un véhicule aussi luxueux que le Range Rover : elle est gage de douceur à basse vitesse et de silence de fonctionnement.
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Une nouvelle expérience du Range
Reste qu'à l'usage, on se demande un peu où sont passés les 640 Nm annoncés. On a bien une petite idée : ils sont essentiellement fournis par le moteur électrique, et ne sont donc disponibles qu'à très basse vitesse. Mais s'il s'élance avec une certaine vigueur, le Range Rover hybride se cherche ensuite un second souffle, le moteur thermique tardant un peu à prendre le relais. Rien de dramatique, mais suffisant pour douter de la véracité des chronos annoncés. Vous me direz que l'on achète pas un Range Rover pour ses performances, et vous aurez sans doute raison. Le plus important est que le 4-cylindres, fort bien encapsulé, n'est véritablement audible que lors des accélérations les plus franches. Et, même dans ces moments là, sa sonorité n'est pas gênante. De toutes manières, le Range Rover hybride incite à une conduite décontractée : son poids élevé engendre en effet une forte inertie et une tendance marquée au sous-virage dans les courbes abordées un peu trop rapidement. Le confort de suspension est en revanche impérial. Au passage, l'électrification n'altère en rien les capacités de franchissement du Range Rover. Elle leur ajoute même une nouvelle dimension, puisqu'il devient possible d'évoluer en tout-terrain sans aucun bruit. Une expérience saisissante ! La suspension pneumatique, la gamme courte, les blocages de différentiels (central en série, arrière en option) et le pilotage électronique de l'ensemble offrent une efficacité surprenante, même avec une monte pneumatique peu adaptée.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation