Essai LAND ROVER Range Rover Evoque Cabriolet

Loïc Bailliard le 29/03/2016

En matière d'automobile, les manipulations génétiques aboutissent bien souvent à des concepts qui ne satisfont pas vraiment. En décapotant son Evoque, Land Rover prend donc le risque de rater à la fois un cabriolet et un SUV. Alors, piège évité ?

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Quadrature du cercle

« La nature a horreur du vide », disait Aristote. Les constructeurs automobiles semblent avoir pris cette maxime au pied de la lettre en tentant de créer et remplir toutes les niches de marché possibles et imaginables. En 2012, Land Rover imagine un concept qui répond parfaitement à cette logique : un Evoque Cabriolet ! Pas effrayé par l'échec critique et commercial du Nissan Murano CrossCabriolet, heureusement réservé aux États-Unis, le constructeur britannique étudie le sujet sérieusement. Après quatre ans de dur labeur, l'Evoque Cabriolet de série se retrouvera donc en concessions en juillet. Mais en se transformant de la sorte, le best-seller de Land Rover (500 000 exemplaires vendus depuis son lancement en 2011) prend le risque de perdre son identité. Un Nissan Murano CrossCabriolet avait par exemple renoncé à tout sex-appeal, tandis les Jeep Wrangler et autres Mercedes Classe G bâchés sont particulièrement fastidieux à décapoter. Voilà l'importance du défi à relever pour le Range Rover Evoque Cabriolet !

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Le meilleur de l'Evoque

Pour ce qui est du style et du luxe, le verdict est instantanément et indéniablement positif. Le décapsulage a permis aux stylistes de garder le meilleur de l'Evoque. Le cabriolet partage 70% d'éléments avec les versions 3 et 5 portes, dont nombre de panneaux de carrosserie. Évidemment, la capote en toile souple appartient aux 30% restants. Un fois déployée en 18 secondes (recapoter réclame 21 secondes, le tout jusqu'à 48 km/h), elle sublime une ligne déjà convaincante. La ceinture de caisse haute et le profil même pas perturbé par des arceaux (ils se déploient en 90 millisecondes en cas de retournement) confèrent une musculature et une allure folle à ce SUV à ciel ouvert. Seul le petit becquet arrière rompt le charme une fois la capote repliée. Il surplombe un coffre qui pâtit logiquement de la transformation. En l'absence de banquette rabattable, il se contente de 251 petits litres, qu'une trappe à skis peut rendre un peu plus pratique en cas de départ aux sports d'hiver.

L'habitacle provient en quasi totalité de l'Evoque 3 portes (malgré quelques éléments du 5 portes, comme les boutons commandant l'ouverture des vitres arrière). Le résultat est, sans surprise, presque irréprochable. Nos modèles d'essai bardés d'options combinaient un luxe moderne à une technologie indispensable dans ce genre d'engin : la planche de bord tendue de cuir répondait ainsi aux efficaces sièges chauffants et à l'excellent système audio Meridian. On note également l'apparition d'un nouveau système d'info-divertissement tactile efficace, emprunté aux récentes Jaguar XE et XF. Même les places arrière se montrent désormais utilisables, l'absence de toit réglant le problème de claustrophobie éprouvée dans les versions fermées, bien que l'Evoque ne fasse pas de miracles concernant les remous d'air dans ce cas.

Formule 4 en 1

On en rajouterait à peine en affirmant cependant qu'il s'agit du seul miracle qu'il ne parvient pas à faire. Car autant le dire tout de suite, sur l'ensemble de notre parcours d'essai, entre Lyon et Courchevel, l'Evoque Cabriolet s'est montré bluffant. Armé d'un moteur diesel TD4 affichant 180 ch et 430 Nm de couple, il se transforme en redoutable couteau suisse. Sur autoroute, capote fermée, on retrouve ainsi un niveau d'insonorisation digne d'une berline récente, permettant de tenir une conversation sans hausser la voix. Dans ces conditions, les presque 300 kg supplémentaires imposés par le décapsulage se payent à la pompe, avec une consommation moyenne approchant les 10 l/100 km. On ressent également le poids lorsque la route se fait plus sinueuse.

Pour autant, le couple est bien présent et si la boîte automatique à 9 rapports (obligatoire sur toute la gamme) manque de souplesse et de vivacité, elle permet d'exploiter au mieux la mécanique. Dans les lacets, on note également parfois de légères inconsistances dans la direction et un toucher de pédale de frein auquel il faut s'habituer. Mais pour autant, on parvient à s'amuser et à conserver un rythme surprenant pour un engin frôlant les 2 tonnes, sans jamais sentir de perte de contrôle ou d'évanouissement des freins. Une fois monté sur les flancs de la vallée de la Tarentaise, c'était la neige et un parcours d'obstacles comprenant notamment un croisement de pont qui nous attendait.

Et là encore, l'Evoque Cabriolet se montre impressionnant. Avec deux roues en l'air, portières et capote s'actionnent sans le moindre problème, prouvant l'étonnante rigidité de l'ensemble. La batterie d'assistances électroniques (gestion de la vitesse à la descente et à la montée, Terrain Response à 4 modes) permet de se lancer en hors-piste sans appréhension. Et l'absence de toit rend l'aventure d'autant plus spectaculaire ! L'arrivée à Courchevel nous a enfin permis de confirmer l'aisance en ville et le pouvoir d'attraction de l'Evoque Cabriolet, parfaitement à son aise dans une station huppée comme celle-ci.

À retenir

quoteUn seul mot : bluffant ! L'Evoque décapsulé est à la fois un vrai cabriolet et un authentique Range Rover. Aussi à l'aise en ville qu'hors des sentiers battus, il semble capable de tout faire avec un étonnant brio. Bien sûr, la perte du toit n'a pas été sans conséquences, mais la recette fonctionne malgré tout, et on tombe rapidement sous le charme. Pour un engin qui mise principalement sur la séduction pour se vendre, c'est l'essentiel. Au final, le plus gros problème de l'Evoque Cabriolet, c'est son tarif. Démarrant à 51 600 €, le plus décalé des Range Rover grimpe rapidement en prix : notre version « Launch Edition » bardée d'options dépassait les 70 000 € !
points fortsPolyvalence incroyable, véritable cabriolet, charme unique
points faiblesBoîte parfois frustrante, consommation, tarifs prohibitifs
14.9

20
Les chiffres
Prix 2016 : 54 600 €
Puissance : 180 ch
0 à 100km/h : 10.3s
Conso mixte : 5.7 l/100 km
Emission de CO2 : 149 g/km
Notre avis
Note de coeur : 17/20
Agrément de conduite
  • Accélération
  • Reprises
  • Direction
  • Agilité du châssis
  • Position de conduite
  • Commande de boîte
  • Etagement de la boîte
:
13/20
Sécurité active et passive
  • Adhérence
  • Freinage
  • Equipements de
    sécurité
:
17/20
Confort et vie à bord
  • Habitabilité
  • Volume du coffre
  • Visibilité
  • Espaces de rangement
  • Confort de suspension
  • Confort des sièges
  • Insonorisation
  • Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
:
14/20
Budget
  • Rapport prix/prestations
  • Tarif des options
  • Consommation
:
8/20

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Commentaires

avatar invité
un internaute a dit le 01-04-2016 à 15:55
Range Rover n'a pas créé de niche. Nissan, avec son Murano a tenté l'expérience ici en Amérique du Nord. Succès limité, perte d'une place arrière, mais concept intéressant. Exemplaire à collectionner!