Essai LAND ROVER Freelander 2
Vincent Desmonts le 26/02/2007
La relève du célèbre tout-terrain est arrivée. Le Land Rover Freelander 2 s'impose déjà comme une nouvelle référence.
Présentation
Le premier Freelander, apparu en 1998, marqua l'arrivée de Land Rover sur le marché des 4X4 de loisirs. Le spécialiste incontesté des véhicules tout-terrain pouvait alors mettre en avant un véhicule bien en phase avec son époque, au style percutant et aux qualités routières au goût du jour.
Mais après presque dix ans de carrière, le premier Land Rover Freelander n'était vraiment plus à la page. Mal fini, doté d'un moteur bruyant, d'un équipement chiche et affiché à des tarifs encore élitistes, il faisait le grand plongeon.
Heureusement, la relève arrive. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la longue attente valait la peine : le Land Rover Freelander 2 s'impose comme une nouvelle référence au sein des 4X4 de loisirs compacts. Une référence qui puise dans la banque d'organes Land Rover des systèmes comme le Terrain Response qui facilite les évolutions en tout-terrain, mais en les mettant au service d'une plate-forme à vocation plus routière puisque dérivée de la Ford Focus.
Avec un style clairement inspiré du récent Range Rover Sport, le Freelander 2 vise le haut du segment. Un positionnement renforcé par l'offre de motorisations, limitée à un six cylindres 3,2 litres de 233 ch et au 4 cylindres turbo diesel de 160 ch essayé ici, et par les tarifs haut perchés. Ainsi, s'il est possible de s'offrir un Freelander 2 pour un peu plus de 30 000 euros (TD4 E), il faudra alors se priver du Terrain Response, de la climatisation automatique ou du capteur de pluie et de luminosité. Quant à notre Freelander TD4 HSE richement doté, il dépasse les 40 000 euros !
Design
D'une génération à l'autre, le Freelander a pris ses aises. Jusqu'alors plutôt compact, il a grandi de 8 cm en longueur, 3 cm en hauteur et surtout 11 cm en largeur en passant à cette deuxième mouture ! Du coup, s'il n'est pas vraiment plus difficile à garer que son prédécesseur, il se révèle un peu moins à l'aise dans les ruelles étroites du fait de sa largeur imposante, presque équivalente à celle du Range Rover Sport.
D'un autre côté, cette stature de rugbyman lui confère une belle présence sur la route. Campé sur ses roues de 17 pouces, juché sur une garde au sol respectable pour un 4X4 de loisirs (22 cm), le Land Rover Freelander 2 impose le respect. Il ne manque pas de séduction dans sa livrée orange, exhibe avec fierté sa solide calandre et ses boucliers rebondis.
Les experts auront noté les roues rejetées aux quatre coins par l'empattement imposant, détail qui permet de proposer des angles de franchissement intéressants : 31° en attaque et 34° en fuite. Quant aux gués jusqu'à 50 cm, ils ne lui feront pas peur.
Mais plus que ces chiffres qui resteront abstraits pour la plupart des futurs propriétaires, c'est surtout le style affirmé sans excès qui devrait conquérir le coeur des clients.
Habitacle
Quel changement à bord ! La planche de bord tarabiscotée, aux matériaux durs et à l'ergonomie d'un autre âge appartient désormais au passé. Le Freelander a décidé de puiser son inspiration chez ses grands frères et adopte un intérieur évoquant le Range Rover Sport.
La console centrale imposante se pare ainsi des mêmes commandes de climatisation et d'une radio arborant le même look qu'à bord du Range. Le volant et le système de navigation ne dépayseront pas non plus les habitués des haut de gamme Land Rover. Ils retrouveront même la molette du Terrain Response au pied du levier de vitesses !
Les sièges sont plutôt confortables et maintiennent bien le corps. Mais l'habitabilité arrière se révèle quelque peu décevante, tout comme la capacité du coffre. Celui-ci apparaît en outre peu pratique du fait de la hauteur importante du seuil de chargement. Point ici de banquette coulissante comme à bord d'un Honda CR-V, la seule modularité se résumant à la traditionnelle banquette fractionnable en deux parties.
Le Freelander se rattrape avec une présentation résolument haut de gamme et une finition soignée. Si les assemblages manquent encore de soin, les matériaux employés sont doux au toucher et plaisants au regard. Oui, définitivement, le Land Rover Freelander est monté d'un cran !
Châssis
Le Freelander reste le seul modèle de la gamme Land Rover à se baser sur une plate-forme de berline, en l'occurrence celle des Ford Focus et Focus C-Max. Un bon choix si l'on considère que ces véhicules se révèlent plutôt doués sur le plan des liaisons au sol.
Les géométries (Mac Pherson à l'avant et triangles à l'arrière) trahissent d'ailleurs cette vocation avant tout routière. Mais les ressorts, amortisseurs et débattements ont été intégralement recalibrés afin d'adapter le châssis à une utilisation mixte route/chemins.
La transmission intégrale emploie un différentiel central Haldex à embrayages multidisques. En conditions normales, le Land Rover Freelander n'envoie qu'une très faible partie du couple moteur aux roues arrière afin de réduire les frottements et d'optimiser la consommation. Mais dès que le train avant perd de l'adhérence, le différentiel se verrouille en 15 degrés de tour de roues et peut renvoyer quasiment toute la puissance aux seules roues arrière. L'ensemble est piloté de manière électronique avec une finesse qui impose le respect.
Les lois de fonctionnement du différentiel central dépendent en outre du réglage Terrain Response adopté. Sur le Freelander, ils sont au nombre de quatre : conditions ordinaires, herbe/gravier/neige, boue/ornières et sable. La position de la molette détermine également la sensibilité de l'ESP, de l'ABS, de l'antipatinage et de l'aide au freinage en descente HDC. Le Land Rover Freelander est le seul 4X4 de sa catégorie à offrir une telle sophistication.
Moteurs
Sur notre marché où le diesel fait la loi, particulièrement chez les 4X4 de loisirs, il y a fort à parier que le 6 cylindres en ligne essence de 3,2 litres ne fera pas recette. Nous nous sommes donc tournés vers l'autre motorisation proposée en France : le 4 cylindres TD4 de 2,2 litres.
Issu de la collaboration entre PSA et Ford, ce bloc est apparenté au 2.2 HDi biturbo équipant les Citroën C5 et C6 ainsi que les Peugeot 407 et 607. Mais il ne possède ici qu'une seule turbine, ce qui limite sa puissance à 160 ch. Un chiffre qui place cependant le Freelander parmi les 4X4 de loisirs les plus puissants de sa catégorie, d'autant que le couple de 400 Nm disponible dès 2 000 tr/min (et déjà 200 Nm à 1 000 tr/min!) permet de profiter de bonnes reprises. La boîte 6 rapports se dote d'une commande douce et précise, mais tire un peu long, si bien que les performances n'ont rien d'ébouriffant du fait du poids très élevé de l'engin (1 770 kg à vide). Une boîte automatique à six rapports figure au catalogue, mais ne sera pas disponible au lancement.
Le Land Rover Freelander se passe de boîte de transfert et de la gamme de rapports courts qui va avec. Heureusement, la première raccourcie permet d'évoluer relativement doucement sur parcours accidenté.
S'il se distingue par sa souplesse et sa bonne insonorisation, le TD4 affiche en revanche des consommations plutôt élevées pour la catégorie : Land Rover revendique 7,5 L/100 km en moyenne et 9,2 L/100 km en ville. A titre de comparaison, le Toyota RAV4 177 D-4D se contente de 6,9 et 8,4 L/100 km pour les mêmes exercices.
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Sur la route
Le Land Rover Freelander réalise une brillante synthèse entre conduite de tous les jours (sur routes) et escapades de week-end (en hors-piste). Sur l'asphalte, il dévoile des compétences presque dignes d'une berline : roulis contenu, confort moelleux et agilité figurent au programme des réjouissances.
La direction très directe associée à un train avant incisif participent pour beaucoup au plaisir que l'on éprouve à aligner les kilomètres au volant du Freelander. L'insonorisation soignée, la tenue de cap imperturbable et l'énergie vitale du moteur TD4 permettent en outre d'envisager les longues étapes autoroutières en toute quiétude.
En hors-piste, la quiétude reste de mise, même s'il faudra veiller à éviter les franchissements trop techniques. La garde au sol reste somme toute modeste, et l'absence de réducteur pénalise les évolutions à basse vitesse.
Mais la gestion électronique du différentiel central agit avec un à-propos certain, pour peu que l'on ait choisi le mode Terrain Response le plus adapté. Le Freelander répartit alors avec finesse et réactivité la force motrice entre les quatre roues, ce qui permet de se sortir des passages difficiles.
Mille mercis au Circuit Off-Road du Domaine de Beauvais (Route de Menestreau, 45240 La Ferté Saint Aubin, tél: 02.38.76.57.46) pour leur accueil et leur gentillesse.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation