Essai LAND ROVER Discovery Sport
Vincent Desmonts le 19/01/2015
Land Rover remplace son Freelander par un Discovery Sport plus grand et plus ambitieux, mais fidèle à l'esprit de la marque. De quoi bousculer les Audi Q5 et BMW X3 ?
Chemins de traverse
Lancé en 1997, le Freelander va bientôt s'éteindre. À sa place, voici le Discovery Sport, qui vient occuper une place centrale dans la gamme Land Rover, qui se répartit désormais sur trois piliers : Defender (le franchisseur pur), Range Rover (le luxe) et Discovery (à mi-chemin entre les deux précédents). Positionné face à des modèles à succès comme l'Audi Q5, le BMW X3 ou le Volvo XC60, le nouveau Land Rover Discovery Sport sera l'un des fers de lance du constructeur britannique, aux côtés d'un Range Rover Evoque dont le succès ne se dément pas, trois ans après son lancement. Sur le plan du style, en tous cas, le Discovery Sport est une synthèse sobre et réussie des traits caractéristiques des différents modèles de la gamme Land Rover.
L'ensemble est élégant et harmonieux, mais conserve une certaine discrétion, laissant le rôle de l'extraverti à l'Evoque. Par rapport au Freelander qu'il remplace, le Discovery Sport est un peu plus grand : il atteint désormais 4,59 m de long (+ 9 cm) et repose sur un empattement étiré de 81 mm, ce qui lui permet de proposer (option à 1 310 €) une configuration 5+2 places qui faisait défaut à son prédécesseur. Reste que les deux places supplémentaires – qui condamnent de facto le coffre lorsqu'elles sont utilisées – sont étroites et peu confortables.
Elles ne serviront donc qu'à transporter des enfants sur de courtes distances. On est beaucoup mieux installé à l'avant, malgré la console centrale un brin envahissante, ou sur la banquette, qui offre un bon espace aux jambes. Celle-ci coulisse par ailleurs sur 160 mm (sauf sur la finition de base S), ce qui permet de donner suivant les cas priorité au volume de chargement (de 479 à 689 dm³ assise en place) ou à l'habitabilité arrière. Une fois les sièges repliés, la capacité de chargement atteint les 1 670 dm³. On le voit, côté modularité, Land Rover n'a pas lésiné. On apprécie aussi les petites attentions, comme le grand nombre de prises USB pour recharger téléphones et tablettes (jusqu'à 7 connecteurs!), ou les buses d'aération arrière situées à hauteur du visage.
Sur le plan de la finition, le Discovery Sport n'atteint pas le degré de raffinement d'un Audi Q5, mais n'a pas à rougir. La présentation est sobre et épurée, avec des matériaux de bonne qualité et à l'apparence uniforme. L'ergonomie apparaît cependant perfectible : les commandes des vitres électriques sont curieusement situées au sommet des contreportes, le volant reçoit un trop grand nombre de boutons, tandis que le dessin des sièges est perfectible. Heureusement, le nouvel écran tactile capacitif de 8 pouces est nettement plus efficace que l'ancien système résistif équipant jusqu'alors les divers modèles de la marque.
Environnement hostile, prise en mains facile
Pour présenter son Discovery Sport, Land Rover n'a pas hésité à choisir une destination à priori hostile : l'Islande au beau milieu de l'hiver ! Il faut dire que, contrairement à la plupart de ses rivaux, le 4X4 britannique entend préserver de réelles qualités de franchissement. Dès la sortie de l'aérogare à Keflavik, le froid est saisissant : le thermomètre indique un petit -3 degrés, mais le vent violent accentue l'impression glaciale. On se précipite donc à bord de notre Discovery Sport histoire de profiter des sièges et du volant chauffant ! Nous commençons le voyage avec une version Si4 essence (2.0 Turbo de 240 ch) dotée de la boîte automatique ZF à 9 rapports. Silencieux et riche en couple (340 Nm dès 1 750 tr/min), ce moteur offre de belles performances et un réel agrément de conduite. Hélas, la transmission hésite souvent entre deux vitesses, ce qui pénalise l'agrément. Pour le reste, nous en sommes encore à prendre nos marques dans cet environnement peu familier, où la nuit tombe à 16 heures, où les routes, qu'elles soient bitumées ou non, sont recouvertes de glace, et où les bourrasques de vent charrient des volutes de neige dans le faisceau des phares.
Heureusement, nous sommes aidés dans notre prise en main par des pneus cloutés dont l'adhérence se révélera phénoménale. Après 100 kilomètres dans cette obscurité chargée de flocons, c'est l'heure de s'arrêter pour la nuit. Le lendemain, après un petit briefing, nous repartons – toujours dans l'obscurité la plus complète ! – au volant cette fois d'un Discovery Sport SD4 diesel. Fort de 190 ch et d'un couple généreux de 420 Nm (dès 1 750 tr/min), ce bloc sera incontestablement plus populaire chez nous que le moteur essence. Bonne nouvelle : il se montre très silencieux et d'une grande souplesse. En outre, la boîte automatique à 9 rapports semble mieux s'accommoder de ce turbo diesel, en se montrant plus décisive dans la sélection des vitesses. Tout juste pourra-t-on reprocher à cette version SD4 quelques vibrations dans les sièges et le volant lorsque l'on s'arrête à un feu rouge.
A lire aussi : les concurrentes
Une transmission raffinée
Après une première prise de contact, le programme de la deuxième journée est bien rempli, avec en point d'orgue la traversée du Parc national de Þingvellir, situé à la jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, et la Kaldidalur, « Vallée Froide » située entre deux glaciers. Ce parcours long de 290 km alterne routes bitumées, chemins verglacés et étroits sentiers bordés de congères. Un tracé très varié qui met en valeur les grandes qualités du châssis du Discovery Sport. Le comportement routier très équilibré met le conducteur en confiance, même dans des conditions difficiles. La transmission intégrale répartit le couple de façon totalement transparente, sans le moindre à-coup et en toute progressivité. La direction dotée d'une crémaillère à pas variable ajoute quant à elle une pointe de dynamisme dans le sinueux.
Quelle que soit l'allure, le Discovery Sport se montre toujours très bien insonorisé, y compris au niveau des bruits de roulement. Hélas, la suspension se montre trépidante sur les plus petites inégalités, ce qui dégrade la quiétude à bord. Heureusement, les plus gros cahots sont avalés avec finesse, d'autant que les amortisseurs avant sont dotés de butées hydrauliques. Côté capacités de franchissement, le Disco Sport est un digne membre de la famille Land Rover. Il se dote en effet du système Terrain Response désormais bien connu, offrant quatre modes (normal, herbe/gravier/neige, boue et ornières, sable) plus un cinquième réglage « Dynamic » sur les modèles dotés de la suspension pilotée. Grâce à ses roues rejetées aux quatre coins, il offre de bons angles d'attaque (25°) et de fuite (31°), et ses suspensions autorisent des débattements de 230 mm. Enfin, il est capable de s'aventurer dans 600 mm d'eau, affirmation que nous avons dûment vérifié. Un vrai couteau suisse !
À retenir
—
20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation