Essai LAND ROVER Discovery 4 TDV6
Jean-François Destin le 11/01/2010
Pour sa quatrième génération, le Land Rover Discovery s'offre un nouveau diesel 3 litres bi-turbo de 245 chevaux. Il s'empare aussi de quelques traits stylistiques du Range Rover et améliore encore sa fabuleuse chaîne de traction intégrale.
Présentation
Véritable institution britannique, Land Rover, aujourd'hui propriété du groupe indien Tata, joue la carte du luxe avec son Discovery 4ème génération. Ce « franchisseur » réputé mais souvent décrié à cause de sa carrosserie taillée à coup de serpe se rapproche cette fois du somptueux Range Rover par son luxe et sa technologie.
Héritant de blocs optiques entourés de feux de position à LED, il reprend à l'avant la grille de calandre du Range Sport tandis que les passages de roues sont désormais peints en harmonie avec la teinte de carrosserie. Le très vaste habitacle mêle le high-tech chic et un raffinement cher aux Anglais par l'intégration soignée du cuir, du bois et de l'aluminium.
Plus routier que l'ancienne version, le nouveau Discovery reçoit le récent diesel turbo 3 litres de 245 chevaux concocté par PSA et Ford. Ce 6 cylindres offre 55 chevaux de plus que l'ancien 2.7l et gagne en souplesse et en agrément sans consommer davantage. Confortable parce que faisant appel à des ressorts pneumatiques, la suspension peut déplaire par un dandinement constant sur les mauvais revêtements. Un inconvénient devenant vertu en tout terrain en induisant des débattements importants et des réglages instantanés de hauteurs de caisse.
En marge de son élitisme forcené, le Land Rover Discovery 4 reste un « must » en franchissement grâce à sa transmission intégrale permanente, ses blocages de différentiel, son réducteur et surtout son efficace système électronique « Terrain Response ». Élevé mais justifié, son prix oscille entre 42.300 € et 58.680 € en fonction des motorisations et des finitions.
Design extérieur et intérieur
On l'aime ou on le déteste mais depuis son lancement en 1989, le Land Rover Discovery ne laisse personne indifférent. Ce partage des avis tient à sa carrosserie carrée style boite à chaussures qui dénote dans l'univers des 4X4 de luxe qu'il a tout de même fini par intégrer. Conservant sa lunette asymétrique très singulière, le Discovery 4ème génération grimpe sérieusement dans l'échelle sociale en reprenant des traits stylistiques de la gamme Range Rover.
A la fois élégante, racée et presque sportive, la face avant intègre de nouveaux double-optiques entourés de feux de position à LED, une grille de calandre à barres horizontales empruntée au Range Sport et un pare-chocs redessiné. Même contre visite à l'arrière avec des feux agrandis et des LED de position. A noter aussi des passages de roues peints et non plus en plastique noir.
Pouvant accueillir jusqu'à 7 personnes, l'habitacle du Land Rover Discovery offre presque le prestige et le raffinement du Range Rover. Clair, très design, le tableau de bord prolonge sa fonctionnalité sur la console centrale avec notamment sa ludique commande off road du « terrain Response » et ses symboles évocateurs (neige, boue, sable, franchissement etc…).
En version haut de gamme HSE, les larges sièges en cuir se règlent électriquement et le système audio Harman Kardon est relié à 8 HP. Dommage que les 5 caméras périphériques (comme celle visualisant le crochet d'attelage !) soit en option (890 €). Même regret pour le toit ouvrant panoramique facturé 1580 €. Un bon point par contre à la modularité et à l'énorme volume de coffre allant jusqu'à 2500 dm3.
Mécanique, châssis
Le nouveau Land Rover Discovery conserve un 6 cylindres mais le 2.7l de 190 chevaux (qui reste au catalogue sur certains marchés notamment la France) a vu sa cylindrée passer à 3 litres pour offrir 245 chevaux et 600 Nm de couple. Cette augmentation de puissance résulte aussi de la présence de deux turbo (un gros et un petit) qui, en combinant leur action, rendent le moteur plus souple, plus performant tout en abaissant la consommation de 9%.
Cette noble mécanique présente également chez Jaguar travaille avec une excellente boite automatique dont le passage des rapports a été rendu plus rapide et doux. Le conducteur peut passer en mode sport pour réduire son temps de réponse ou rester en tout automatique au profit d'une conduite coulée et tranquille.
Réputation de Land Rover oblige : le « plus » se situe au niveau de la chaîne de transmission et des trains roulants. Avec à la baguette le fameux système électronique « terrain Response » à 6 positions encore amélioré. En tournant la molette, on adapte le Land Rover Discovery aux difficultés du parcours. Tout est prévu depuis l'usage normal sur routes sèches jusqu'à la conduite dynamique en passant par la neige, le sable, la boue et les franchissements rocheux. Les réglages jouent sur de nombreux paramètres comme l'antipatinage, l'accélérateur, la direction, le freinage et la transmission.
Le conducteur peut aussi choisir entre plusieurs hauteurs de caisse et enclencher le HDC (contrôle de vitesse en descente) dont Land a été l'initiateur et évidemment faire appel aux rapports courts.
Au top de la sécurité active, le Discovery 4 est équipé d'un ensemble exhaustif incluant le contrôle dynamique de stabilité et de roulis, le contrôle de freinage en courbe et l'anti-patinage électronique aux quatre roues.
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Sur la route
Un circuit 4X4 dédié (l'Off Road de la Ferté Saint Aubin) et l'apparition d'une bonne tempête de neige : quoi de mieux pour exploiter les aptitudes tout terrain du nouveau Land Rover Discovery. Souverain sur la route et aussi confortable et cosy qu'une berline de prestige, le Discovery 4 s'est montré d'une efficacité rare sur la neige fraîche. Il a suffi de caler la molette du « Terrain Response » sur le symbole neige (valable aussi pour l'herbe et les graviers) pour progresser sans difficulté.
La répartition de transmission s'effectuant automatiquement, la tâche du conducteur consiste à modérer l'accélération pour profiter de la souplesse du 6 cylindres 3 litres et de la douceur de la boite automatique. A l'attaque des buttes enneigées du circuit, il convient toutefois de sélectionner la gamme courte et de remonter la caisse. Même précaution en descente en appuyant sur le bouton HDC pour empêcher le véhicule de partir en luge en descente. Nous avons fait l'essai avec et sans et son intérêt est indiscutable.
Sur les chemins volontairement tortueux du circuit 4X4, le Discovery se joue des trous d'eau, des saignées et des rails creusés dans la neige. La suspension pneumatique permet de tout avaler sans malmener ses occupants. On progresse sur un filet de gaz, la boite montrant là encore ses bonnes dispositions.
En empruntant les routes verglacées du Loiret, j'ai pu également mesurer la sécurité qu'offre ce baroudeur de luxe. Alors que tous les véhicules se suivaient à 40 km/h, le Land Rover Discovery croisait à près de 100 km/h en suivant une trajectoire d'une rigueur absolue. Même les freins s'adaptent aux rigueurs de l'hiver, l'ABS n'intervenant qu'à bon escient. Il faut juste garder à l'esprit le poids (trop élevé) du véhicule et anticiper pour éviter les freinages d'urgence.
À retenir
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- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation