Essai KIA Pro Ceed GT
Loïc Bailliard le 20/01/2014
Pour aller avec son design renouvelé, il ne manquait plus à la Kia Pro Cee'd qu'un moteur aux performances à la hauteur de son look. C'est désormais chose faite avec la Pro Cee'd GT.
Un premier essai
Si on tente de conserver un point de vue objectif et que l'on se place du côté du plus grand nombre, les trois évolutions les plus intéressantes du monde automobile durant les 10 dernières années ne sont pas à chercher du côté de chez Porsche, Ferrari ou McLaren. Il est ainsi difficile de nier l'impact qu'a eu l'arrivée de Dacia sur le marché. La transformation de Citroën avec la ligne DS s'avère également remarquable. Et la progression constante du groupe Hyundai-Kia démontre que changer radicalement son image est un défi qu'il est possible d'atteindre lorsqu'on prend les bonnes décisions.
Un design fort
Chez Kia, la meilleure d'entre elles fut d'embaucher Peter Schreyer, designer notamment responsable de la création du premier Audi TT. C'est à lui que l'on doit la nouvelle identité de la marque, dont la fameuse calandre « tiger nose ». Ce thème décliné désormais en une multitude de variantes fonctionne toujours bien sur la nouvelle Pro Cee'd. Élancée, la compacte tombe un peu dans les clichés actuels du genre, avec une ceinture de caisse haute et plongeante, un pilier C très marqué et une intégration presque organique des optiques avant comme arrière. Bien qu'elle pourrait se distinguer un peu plus de certaines concurrentes (on pense notamment à l'Opel Astra GTC), la Coréenne nous fait donc oublier totalement le style incroyablement fade de ses ancêtres.
C'est d'autant plus vrai dans cette version GT qui s'offre des jantes de 18 pouces, un bouclier béant encadré par des phares diurnes à LED spécifiques ou encore un becquet sur le coffre surplombant une double sortie d'échappement. La Kia Pro Cee'd GT pousse même la coquetterie en se faisant un trait de rouge à lèvres, clin d'œil (ou menace ?) à la Golf GTI. Voilà qui annonce la couleur !
Sans fautes graves, mais sans fioritures
On déploie la grande porte pour prendre place à bord. Les beaux sièges Recaro en cuir et Alcantara brodés du monogramme GT nous accueillent avec autant de confort qu'ils nous retiennent dans les courbes. L'essentiel est présent sous nos yeux, avec un trio de compteurs dont un central sur écran, un volant en cuir surpiqué de rouge ou un écran tactile pour le GPS et l'infodivertissement. En somme, tous les ingrédients sont présents pour que le pilote profite du confort moderne tout en appréciant une ambiance sportive.
Mais malheureusement, le choix de certains plastiques de qualité très moyenne et l'ambiance générale visuelle comme tactile reste un (petit) cran en deçà des standards de qualité fixés par les Allemands. La Volkswagen Golf GTI propose en effet peut-être une atmosphère plus sobre, mais elle conserve son avantage grâce à la sensation de qualité indestructible et de rigueur plaisante qu'elle transmet.
Là où le bât blesse
Mais il ne s'agit ici que de détails sans importance cruciale. Malheureusement, ces détails deviennent aussi gênants qu'un nid de guêpes à proximité d'une assiette de melon lorsqu'ils concernent le moteur. Car celui-ci souffre du même problème que l'habitacle : il manque la touche finale. En théorie, donc, il se défend bien avec 204 ch développés à 6 000 tr/min et 265 Nm de couple dès 1 750 tr/min. Il permet à la Kia Pro Cee'd GT un 0 à 100 km/h en 7,7 secondes et une vitesse de pointe de 230 km/h.
Dans les faits, cependant, il raconte une autre histoire. Ou plutôt, il ne raconte pas grand chose. Sa sonorité un peu banale va de pair avec un manque de caractère regrettable. Il fait son office sans rechigner quoique sans vivacité particulière, offre des reprises correctes et permet d'imprimer un rythme décent à la Coréenne. Mais il lui manque un brin de personnalité qui le distinguerait d'un Diesel un peu coupleux.
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Un problème global
Plus on roule, plus ce sentiment mitigé nous envahit. Il semble impossible de mettre précisément le doigt sur ce qui ne va pas, si ce n'est qu'il manque la touche finale de patine qui donnerait une véritable personnalité à la Pro Cee'd GT. Pourtant, malgré son assistance électrique qui gomme une part de sensations, la direction reste communicative des aspérités de la route. Les trains roulants travaillent efficacement, minimisant les effets de couple, assurant une bonne tenue de cap et un bon grip tout en offrant un bon compromis confort/maintien. Le freinage s'avère correct et semble endurant. Seule le manque de précision dans les guidages de la boîte manuelle à 6 rapports se montre vraiment gênant, notamment lors des passages de seconde en troisième.
Dynamique, la Kia Pro Cee'd GT l'est certainement. Mais à aucun moment elle n'incite à réveiller l'enfant de quatre ans qui sommeille en nous. Même le bouton « GT » présent sur le volant se contente de changer l'affichage du compteur central au lieu, par exemple, de libérer la sonorité du 4 cylindres. C'est certes regrettable, mais il ne faut tout de même pas oublier qu'il s'agit du premier essai de la marque dans le domaine des sportives. Si elle n'est pas parfaite, cette Pro Cee'd GT reste donc un bel effort et un signe encourageant pour Kia.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation