Essai JEEP Grand Cherokee Trackhawk
Julien Marcos le 29/10/2018
L'offre en SUV sportifs ne manque pas sur le marché français, mais la palme du modèle le plus excitant du moment revient sans doute au nouveau Jeep Grand Cherokee Trackhawk.
Fureur indienne
Si BMW, Mercedes ou Porsche revendiquent le titre de spécialistes des SUV sportifs, l'antériorité revient bel et bien à l'américain Jeep.
C'est en effet en 1998 que la firme de Détroit a présenté son Jeep Grand Cherokee LX 5.9. Bel et bien commercialisé en France à une époque où les stupides Malus n'existaient pas (la vignette sera supprimée en 2000 par Laurent Fabius), le chef indien adoptait pour sa fin de carrière le monstrueux V8 « Magnum » fort de 241 ch et 472 Nm de couple. Dans une mélodie caverneuse et typiquement US, le Grand Cherokee LX réalisait le 0 à 100 km/h en seulement 8,2 s, mais sa carrière fut pour le moins discrète sur le marché français, jadis surnommé le paradis des diésélistes.
Quelques années plus tard, le SUV américain désormais baptisé SRT reçoit une mécanique encore plus sulfureuse, à savoir un V8 à compresseur dont la puissance atteint de 425 à 470 ch selon les générations et qui satisfait déjà de nombreux fans.
Un moteur de muscle car
Pourtant, ce qui va suivre vaut son pesant d'or. Vous connaissez la fameuse Dodge Challenger Hellcat ? Cette Muscle Car a fait don de sa mécanique à son cousin Jeep Grand Cherokee, qui devient à nouveau le SUV le plus puissant du marché devant le Lamborghini Urus (650 ch) et le Bentley Bentayga (608 ch). Ce trio distance nettement le Porsche Cayenne Turbo et ses 550 ch.
Le Trackhawk loge ainsi une vraie usine à gaz sous son capot : un V8 6,2 litres gavé par un compresseur, et dont la puissance culmine désormais à 707 ch et le couple à 868 Nm. Non vous ne rêvez pas, ces valeurs sont bien réelles, et nous avons essayé la bête. Ou plutôt le démon. Pour arriver à ces valeurs, la firme américaine a notamment revu et corrigé les pistons, la culasse, le vilebrequin... Du vrai tuning constructeur !
Evolutions discrètes
Assez discret dans sa présentation, il se distingue toutefois par son capot agrémenté de prises d'air, par ses jantes spécifiques en 20 pouces, ses phares bi-xénon à LED, ses étriers de freins Brembo, mais aussi par ses 4 immenses sorties d'échappement.
Et croyez-moi, les échappements ne sont pas là pour faire de la figuration ! Dès le démarrage, la musicalité flatte les tympans et affole les passants. Et cette mélodie virile accompagne le conducteur à chaque injonction du pied droit. Le problème est qu'à chaque accélération, le Trackhawk décolle et atteint des vitesses inavouables. Si nous n'avons pas tenté d'atteindre les 290 km/h annoncés, nous croyons sur parole le temps de 3,7 secondes annoncé par Jeep pour réaliser le 0 à 100 km/h. L'achat du Jeep Grand Cherokee Trackhawk devrait d'ailleurs s'accompagner d'un abonnement sur circuit !
Un SUV soiffard
Avec un tel engin équipé d'une telle usine à gaz, difficile de consommer peu. Si vous souhaitez profiter des performances ahurissantes de l'indien, pensez à prévoir une remorque citerne. En effet, l'aiguille du réservoir diminue comme neige au soleil (Jeep annonce une valeur mixte de 16,8 l./100 km), mais qu'importe, on n'achète pas un tel engin pour faire de l'éco-conduite !
Ultra-performant, le Jeep Grand Cherokee Trackhawk bénéficie heureusement de trains roulants adaptés : amortissement développé avec le spécialiste Bilstein, direction rendue plus précise, trains roulants spécifiques… Et bien évidemment une transmission intégrale qui veille au grain à chaque perte d'adhérence. Pourtant, l'américain reste en retrait d'un Porsche Cayenne en conduite très sportive, notamment en matière de rigidité, où l'allemand se montre plus rigoureux.
La finition est en progrès
Un arrêt photo nous donne l'occasion d'étudier davantage l'habitacle. Si les grandes lignes sont identiques à celles du Grand Cherokee de lancement en 2011, Jeep a amélioré cet intérieur par petites touches et la finition a bien progressé. Cette version Trackhawk ne se distingue pas du reste de la gamme de manière flagrante, mais un œil averti remarquera la présence d'une superbe sellerie en cuir Nappa, du grand écran multimédia de 8,4 pouces, et des inserts en carbone.
En matière d'habitabilité, le Jeep Grand Cherokee fait plutôt bonne figure, avec un espace généreux pour les passagers avant et arrière, même si la banquette accueillera plus volontiers 2 personnes. En outre, l'espace dévolu au coffre est assez moyen (457 litres) et le seuil d'accès reste trop élevé.
Le Grand Cherokee soigne heureusement ses équipements de sécurité : régulateur de vitesse adaptatif, avertisseur de collision avant, surveillance des angles morts… Un SUV 2.0 qui a su se bonifier avec les années !
S'il ne trempera sans doute jamais ses gommes dans la boue, le Jeep Grand Cherokee Trackhawk propose différents modes de conduite "off road" qui rappellent au pilote qu'une Jeep n'est pas tout à fait un SUV comme les autres.
Tarif européen
Reste que cette Jeep s'affiche à pas moins de 120.000 € (hors malus), contre environ 86.000 dollars aux Etats-Unis (environ 75.000 euros). Malgré les frais de transports, d'homologation et les diverses taxes, on a du mal à comprendre la différence de prix. On se consolera en le comparant à un Porsche Cayenne Turbo moins performant et vendu 141.744 euros, alors que les Lamborghini Urus et Bentley Bentayga s'échangent respectivement contre 205.715 € et 217.300 €.
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation