Essai JEEP COMPASS 4xe hybride 190 Ch
Léo Mingot le 26/05/2021
Jusque-là très discret sur un segment des SUV compacts pourtant très disputé, le Jeep Compass souhaite inverser la tendance, grâce à de nouvelles motorisations hybrides rechargeables ainsi qu'à un restylage le rendant plus cossu.
L'hybridation au secours du 4x4
A sa sortie en 2017, le Jeep Compass de seconde génération débarquait sur le segment des SUV compacts avec de grandes ambitions et comptait sur ses gênes de baroudeur pure souche pour marquer sa différence. L'Italo-américain avançait clairement comme principaux atouts son look de bucheron, rappelant ses ainés et en particulier le Grand Cherokee, ainsi que certaines prédispositions pour le tout-terrain, notamment dans sa version Trailhawk. Seulement, cela n'a a priori pas suffi pour séduire le grand public, sans parler des hausses successives du malus écologique qui ne lui ont clairement pas facilité la tâche, contraignant même Jeep à stopper momentanément les versions 4x4 de son modèle. Un comble ! Le constructeur a depuis trouvé la parade et a doté son SUV en fin d'année 2020 de deux versions hybrides rechargeables 4xe de 190 et 240 ch. Désormais, les Compass 4x4 sont donc forcément des hybrides et, miracle des cycles d'homologation, ils ne sont plus malussés et bénéficient même d'un bonus de 2 000 € ! Ce bonus sera néanmoins diminué de moitié à partir du 1er juillet 2021.
Un Compass plus cossu
Outre cette révolution technologique, le Compass bénéficie aujourd'hui d'une mise à jour stylistique, afin de se remettre au goût du jour. Extérieurement, les changements ne sont pas flagrants et l'on remarque tout juste les optiques avant affinées ainsi que le bouclier redessiné, qui lui donnent encore plus un air de Grand Cherokee en réduction. A l'intérieur en revanche, la métamorphose est bien plus nette, puisque le SUV se dote d'une toute nouvelle planche de bord, au dessin plus moderne et à la présentation bien plus qualitative qu'auparavant. D'ailleurs, le volant ou même la casquette du tableau de bord font clairement penser à ceux du Range Rover Evoque. Comme comparaison, on a connu pire ! La mise à jour est également technologique et le Compass bénéficie désormais d'une instrumentation numérique, d'un nouvel écran central de 10,1 pouces (tous deux de série dès le deuxième niveau Limited), ou encore d'une caméra à 360 degrés (à partir de la finition 80th Anniversary).
Onctueux et performant
Une fois installé dans cet habitacle cossu, une autre surprise nous attend à la conduite, alors que nous gardions en mémoire notre expérience au volant des anciennes versions thermiques, plutôt placides et peu enthousiasmantes à mener. Sa batterie étant totalement chargée au début de notre essai, le Compass 4xe évolue majoritairement grâce à l'énergie électrique, même si l'on reste sur le mode Hybrid. Ainsi, tant que l'on garde le pied assez léger, cet apprenti baroudeur se comporte quasiment comme un véhicule électrique, et cela même si l'on s'aventure sur des voies rapides. Dans ces conditions, nous avons alors pu parcourir quasiment 40 km (47 km d'autonomie électrique annoncés en cycle WLTP) avant de vider la batterie. Ensuite, le bloc essence 1.3 turbo prend le relais, tout en douceur, et le Compass fonctionne globalement comme une Prius, offrant souplesse et onctuosité, le tout doublé d'un confort de suspensions d'un très bon niveau.
Autant le dire franchement, si la tendance actuelle à l'électrification généralisée des véhicules peut parfois faire grincer les dents des puristes, force est de reconnaître que l'hybridation fait ici le plus grand bien au SUV Jeep, améliorant nettement son agrément de conduite. Et si l'on souhaite augmenter la cadence, il suffit de basculer sur le mode de conduite Sport, afin de bénéficier d'une réponse plus prompte de l'accélérateur et ainsi de performances plus qu'honnêtes (0 à 100 km/h annoncé en 7,9 s). Tout n'est pas non plus parfait sur ce Compass restylé et l'on regrette toujours que la direction manque cruellement de feeling, tandis que la masse importante du véhicule (1 935 kg) implique une consommation importante une fois la batterie vidée. Difficile en effet de descendre sous les 8 l/100 km, même en ayant le pied léger. Enfin, reste à avaler la pilule d'une addition particulièrement salée sur cette variante hybride.
Un hybride difficile à rentabiliser
Avec un premier prix de 42 700 € en version 4xe de 190 ch et finition Longitude, le Compass hybride rechargeable réclame un supplément de 9 200 € par rapport au modèle essence de 150 ch à finition égale (à partir de 33 500 €). Et, bien que cet écart soit ramené à environ 6 500 € une fois déduit le bonus de l'hybride et le malus de la version essence, autant dire que rentabiliser un tel surcoût ne sera pas aisé, même en rechargeant le plus souvent possible et en roulant au maximum en électrique. Pour ce qui est de la version 240 ch, celle-ci est réservée à la finition haute S ou à la baroudeuse Trailhawk et s'affiche à 48 700 € minimum. A noter que le gain de puissance est seulement dû à un changement de la cartographie du moteur thermique et que les performances n'évoluent que très peu par rapport au modèle 4xe de 190 ch (0 à 100 km/h en 7,3 s pour le 240 ch).
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À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation