Essai JEEP Compass 2.0 CRD Limited
Vincent Desmonts le 22/01/2007
Jeep se lance sur le marché du 4X4 de loisirs avec le Jeep Compass. La légendaire marque américaine a-t-elle réussi son entrée ?
Présentation
Jusqu'à présent, Jeep était passé à côté de la mode des 4X4 de loisirs compacts. Alors que les Toyota RAV4, Nissan X-Trail et autres Hyundai Tucson raflaient les parts de marché, la légendaire marque américaine restait frileusement sur son pré carré : celui des vrais 4X4.
Mais à l'heure où les 4X4 de loisirs et autres “Crossover“ deviennent incontournables, Jeep a du se résoudre à abandonner sa politique de l'autruche, quitte à ranger ses principes dans sa poche, sous son mouchoir. C'est ainsi que le Jeep Compass dérive étroitement de la Dodge Caliber... une berline !
Si les fans de la marque crieront sans doute au scandale, les autres seront conquis. Doté d'un poids plutôt maîtrisé, d'un châssis efficace, d'un confort de suspension excellent et d'un moteur diesel Volkswagen convaincant, le Jeep Compass ravira son conducteur et ses passagers. Le premier appréciera la quiétude de conduite et la qualité des trains roulants, ainsi que la bonne volonté et la sobriété du 2.0 CRD de 140 ch. Les seconds goûteront la qualité de l'insonorisation, l'habitabilité soignée (malgré un coffre plutôt exigu) et le confort de suspension.
Reste que la présentation intérieure a de quoi dérouter : la planche de bord emploie des plastiques de très mauvaise qualité, à l'apparence "cheap" et aux ébarbages bâclés. Le Compass pourrait décrocher ainsi le titre peu convoité de 4X4 de loisirs le moins bien fini ! Sauf que son tarif très compétitif (à partir de 25.200 € en version diesel) permet de pardonner cet écart de conduite... ainsi que des prestations en hors-piste indignes de la marque.
Sur la route
Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! Grâce à ses trains roulants réglés aux petits oignons, le Jeep Compass se révèle très plaisant à conduire, avec sa direction précise et son train avant incisif, tout en restant très confortable, même sur routes dégradées.
Baptisé "Freedom Drive", son système de transmission intègre un différentiel central à embrayage multidisques piloté par l'électronique. En conditions normales, le Jeep Compass évolue en traction avant, ce qui lui permet de soigner ses consommations (seulement 6,5 l/100 km). Dès que les roues avant patinent, le différentiel renvoie jusqu'à 60% du couple sur le train arrière. Les transitions sont totalement transparentes en insensibles du poste de conduite.
Un bouton sur la console centrale permet de verrouiller le différentiel central, notamment pour évoluer sur des chemins. Reste que, comme la plupart de ses rivaux, le Jeep Compass n'est pas taillé pour l'aventure. Normal, me direz-vous, sauf que chez Jeep, c'est une première !
L'autre bonne surprise concerne le moteur. Connaissant le caractère assez sonore et vibrant de ce 2.0 CRD, né 2.0 TDI 140 dans le giron de Volkswagen, on ne s'attendait pas ici à des miracles de raffinement. Et pourtant ! Le bloc allemand se révèle ici bien encapsulé et laisse filtrer fort peu de vibrations dans l'habitacle. Une vraie bonne surprise, d'autant que le poids plutôt contenu du Compass et la boîte six rapports bien étagée évitent de lui couper son souffle. Souvent creux à bas régime dans les 4X4 de loisirs et monospaces à bord desquels il est monté, le 2.0 TDI se montre plein d'allant à bord du Compass.
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