Essai JEEP Avenger Summit
Alexandre Lenoir le 19/06/2023
Elle porte le nom d'un collectif de super-héros, elle a été élue voiture de l'année 2023, c'est la plus petite des Jeep et, surtout, le premier véhicule 100 % électrique de la marque. Accessible à partir de 39 000 euros, la Jeep Avenger a pour elle une absence totale de concurrence. Est-ce suffisant pour convaincre ?
Seule sur le marché
À en croire Guillaume de Boudemange, le patron de Jeep en France, déjà 1 500 commandes ont été enregistrées depuis son lancement pour la petite Avenger. Ça n'a l'air de rien, mais quand on vend 6 000 voitures par an, c'est une donnée plutôt encourageante pour la suite. Séduisant ? À n'en pas douter ce SUV au format citadine (4,08 mètres) a quelques atouts pour attirer l'œil. Basée sur la plateforme e-CMP de Stellantis, sa carrosserie cache une base de Peugeot 208, toutefois profondément remaniée, notamment au niveau de sa suspension - plus ferme -, de ses amortisseurs et de ses soubassements plats qui protègent batterie et moteur tout en améliorant le Cx. Revendiqué à 0,23 points, celui-ci est au niveau de celui d'une Tesla Model 3. Pas mal pour un petit SUV, dont la garde au sol de 20 centimètres et les programmes de traction spécifique Selec-Terrain (neige, boue, sable), ainsi que le contrôle en descente, autoriseront les passages hors-bitume en attendant une version à quatre roues motrices promise pour 2024.
Vue de l'extérieur, la Jeep Avenger a une vraie gueule de Jeep : calandre à 7 fentes, gros passages de roues, protections complètes des bas de caisse, proportions et regard évoquant ceux d'un Grand Cherokee et feux arrière en croix pour rappeler l'histoire, jusqu'à celle récente de la Renegade. À l'intérieur, c'est moins flagrant et le côté urbain rattrape rapidement la réalité. Bien que le volant reste frappé d'un gros logo Jeep, que l'on retrouve aussi embossé sur les sièges avant, et que la ligne arrondie de la planche de bord évoque les poignées de maintien d'un Wrangler - elle sert en réalité de vide poche -, rien ne vient réellement souligner la tradition baroudeuse de la marque. Pour cela, il faudra en passer par quelques accessoires (tapis de sol en caoutchouc, par exemple) et, cela tombe plutôt bien car l'Avenger est plutôt bien lotie en la matière. Entre options et accessoires d'origine, plus de 150 combinaisons permettent de personnaliser le petit SUV.
Pour le reste, l'habitacle offre un volume à vivre convenable à l'avant, étriqué à l'arrière. En contrepartie, le coffre est plutôt avenant, avec 355 litres plus ou moins modulables selon la finition. L'instrumentation et la planche de bord ne respirent pas non plus l'aventure, qui exigerait davantage de rusticité. Le combiné porte-instruments et la dalle tactile centrale, deux écrans de 10,25 pouces chacun, sont calqués sur la technologie de ceux de la 208, ce qui est un peu dommage compte tenue de la sortie prochaine de la 2008, avec un système renouvelé.
Sous le capot - et sous les pieds des passagers - on trouve le nouveau couple moteur-batterie de Stellantis. Le bloc propulseur, fabriqué en France s'il vous plait, développe 156 chevaux et 260 Nm de couple. Il est alimenté par une nouvelle batterie de 54 kWh (51 kWh utiles) qui, si sa capacité diffère peu de la précédente, est constituée de nouvelles cellules (17 au lieu de 18) plus performantes, tandis que le moteur est, lui, plus sobre. Le tout permet à la petite Jeep d'accélérer de 0 à 100 km/h en 9 secondes, de pointer à 150 kilomètres par heure et de rouler jusqu'à environ 400 kilomètres avant de devoir ravitailler, la consommation homologuée étant de 15,7 kWh/100 km. Bonne nouvelle, durant notre essai nous avons fait mieux que tutoyer cette valeur, puisque sans réellement rechercher l'économie, notre ordinateur nous a gratifié de 15,4 kWh/100 km consommés en moyenne sur un parcours mixte, avec autoroute, départementales et voies urbaines.
Tout ceci mis bout à bout dépeint une Avenger plutôt intéressante sur le papier. Reste la conduite. Pour tout dire, l'Avenger n'est pas désagréable à conduire, mais ne distille pas non plus de plaisir particulier. C'est une automobile très convenable pour aller d'un point A à un point B, capable, nous en avons fait une brève expérience, de ne pas se soucier des creux et des bosses de petits chemins dans les vignes champenoises, mais pas conçue pour donner la banane à son conducteur, pas plus que ne l'est une Peugeot e-208 d'ailleurs. Une citadine électrique de bonne facture, en somme. L'Avenger est confortable, bien équipée, mais pas spécialement fun et c'est bien le principal grief que nous pouvons lui opposer, en attendant sa version 4x4 qui, espérons-le, saura raviver la flamme !
À retenir
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20
- Accélération
- Reprises
- Direction
- Agilité du châssis
- Position de conduite
- Commande de boîte
- Etagement de la boîte
- Adhérence
- Freinage
- Equipements de
sécurité
- Habitabilité
- Volume du coffre
- Visibilité
- Espaces de rangement
- Confort de suspension
- Confort des sièges
- Insonorisation
- Qualité (matériaux, assemblage, finitions)
- Rapport prix/prestations
- Tarif des options
- Consommation